“J’espère que Kevin Strootman ne lit pas la presse franà§ais et n’écoute pas la radio. Sinon, il prendrait le premier maillot de l’OM qu’il trouverait et se pendrait avec. Non mais vraiment, qu’est-ce qu’il prend dans la tàªte, le pauvre Hollandais ! Et quel contraste avec les commentaires au moment de son arrivée ! Il y a trois mois et demi, l’OM venait de s’attacher les services d’un vrai grand joueur, d’une des meilleures sentinelles du Vieux Continent, Rudi Garcia avait eu le nez creux, Jacques-Henri Eyraud avait fait une affaire. Aujourd’hui, on entend que Strootman est cramé, qu’il a les genoux en compote, que Garcia se vautre toujours dans le recrutement et qu’Eyraud est pràªt à signer n’importe quel chèque pour faire plaisir à son coach.
Comme toujours en France, la demi-mesure n’existe pas. On veut tout et maintenant. On voudrait que toutes les recrues soient comme Luiz Gustavo, qu’elles cartonnent dès leur premier match. Et comme toujours en France, on ne se sert pas du passé pour tirer les leà§ons du présent. Chers amis supporters (et journalistes), combien de joueurs du grand OM de Bernard Tapie, celui qui vous a fait ràªver, ont cartonné dès leur arrivée ?
Jean-Pierre Papin a mis six mois pour faire taire les moqueries, idem pour Basile Boli et Marcel Desailly. Chris Waddle a eu besoin d’un an pour faire accepter son jeu. Alen Boksic a passé une saison en réserve. Eric Di Méco a mis sept ans et a dû changer de poste pour faire l’unanimité. Didier Deschamps et Abedi Pelé sont allés faire des tours en pràªt avant de revenir plus forts. Plus récemment, Mamadou Niang a pris cher avant de devenir une idole.
C’est toujours la màªme chose et je tiens à blâmer pour le coup les chroniqueurs et journalistes faiseurs d’opinion, qui sont obligés de jouer la surenchère du “déglinguage” pour exister. Personnellement, je suis d’accord pour dire que Kevin Strootman n’est pas à la hauteur des attentes. Mais si demain, j’étais envoyé contre ma volonté première dans un journal à l’étranger, je ne suis pas certain que je serais opérationnel de suite. Je me prendrais en pleine tàªte les barrières de la langue, des mentalités et des coutumes de mon nouvel environnement. Sans parler des jalousies de mes nouveaux collègues. Tout cela est forcément déstabilisant. Les footballeurs restent des àªtres humains, il ne faudrait pas l’oublier. Alors, laissons les persifleurs cracher leur venin et soutenons sans retenue Kevin Strootman !”
R.N.