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Ligue 1

FC Nantes – L’analyse de Charles Guyard : à la Beaujoire, Emiliano Sala était là ”¦

C’est dans une ambiance exceptionnelle, digne et magique, que les Canaris ont repris la compétition face à Saint-Etienne (1-1), une semaine après la disparition de l’attaquant Emiliano Sala dans un accident d’avion.

La Ligue de Football Professionnel a été assez peu inspirée lorsqu'il s'est agi d'annoncer que la chaà®ne Canal Plus diffuserait « en clair », les dix premières minutes du match du FC Nantes contre l'AS Saint-Etienne, ce mercredi. En illustration, le site avait mis une photo de Wahbi Khazri à la lutte avec Nicolas Pallois. Or ce dernier était suspendu pour la réception des Verts”¦

Et c'est sans doute lui, dans le vestiaire nantais, qui avait peut-àªtre le plus besoin de la jouer, cette rencontre très spéciale, marquée par l'hommage à celui qu'il accompagne, de Niort à la Loire-Atlantique en passant par Bordeaux, depuis près de 7 ans dans sa carrière en Europe, en l'occurrence Emiliano Sala. Tellement proche que c'est màªme lui qui l'avait d'ailleurs déposé à l'aéroport quelques heures avant que l'avion de l'attaquant ne s'abà®me en Manche et dont on aurait retrouvé des débris en début de semaine sur une plage du Cotentin”¦De fait, c'est depuis les tribunes que Nicolas Pallois, dernier buteur en date à la Beaujoire (face à Montpellier), a suivi ses partenaires en découdre face au club du Forez dans un duel historique qui, d'ordinaire, suscite quelques bons souvenirs d'antan. Ce mercredi, ce sont donc les souvenirs d'Emiliano Sala qui ont évidemment rejailli, longtemps avant le coup d'envoi avec d'abord le portait de l'Italo-Argentin déployé dans le rond central, de màªme qu'à l'entrée du stade avec ce message « Gardons espoir » imprimé sur une affiche géante devant laquelle les supporters sont venus déposer d'innombrables fleurs jaunes, maillots, écharpes ou encore drapeaux et messages adressés au joueur et à sa famille”¦

Et puis, une heure avant, une banderole apportée par des supporters de Cardiff a été sortie au pied de la tribune Loire. « On ne t'a jamais vu jouer, on ne t'a jamais vu marquer, mais Emiliano, notre magnifique Bluebird, on t'aimera pour toujours », était-il imprimé en lettres bleues sur fond blanc avec le drapeau argentin. Un màªme drapeau était formé ensuite dans un tifo gigantesque en tribune Loire puis un autre dans le reste du stade avec le nom de Sala et son numéro 9 en vert sur fond jaune”¦ Ce cérémonial XXL, Andrei Girrotto l'avait déjà connu, malheureusement, à Chapocoense, cette équipe brésilienne qui avait été décimée dans un crash aérien en novembre 2016.

Le milieu de terrain était arrivé au club quelques mois après pour aider à sa reconstruction. « J'ai connu la màªme chose là -bas”¦ Ce n'est pas agréable de passer des moments comme à§a mais on trouve la force dans le groupe et les supporters qui nous donnent la force. C'est difficile de continuer mais on va tous ensemble avec le groupe terminer et faire une grande saison ».

Coach Vahid veut créer un « trophée Emiliano Sala »

Passé le frisson, et cette fameuse 9e minute où le jeu s'est arràªté pour laisser place aux applaudissements, il a bien fallu disputer un match. Pas simple. ‘C'était difficile de se mettre dedans, on savait ce qui était préparé par tout le stade, a raconté Valentin Rongier après coup. On a mis du temps à se mettre dans le match en partie à cause de à§a et màªme si on n'a pas réussi à gagner, on peut àªtre fier de ce qu'on a fait pour Emiliano ». Vahid Halilhodzic était tout aussi admiratif de la prestation de ses protégés : « C'était le match le plus difficile de ma vie à préparer, à coacher, l'ambiance était terrible et le comportement des supporters exceptionnel. Ce match nul est pour nous une victoire, je suis fier des joueurs. C'était très important (de rejouer), on peut mettre de côté la douleur mais la mémoire d'Emiliano, on la gardera dans notre cÅ“ur toute la vie, c'était un garà§on exceptionnel, mais la vie continue. »

Et pour qu'elle continue le plus longtemps possible avec le souvenir du joueur, le technicien bosnien a lancé une idée : « C'est vraiment un garà§on d'exception par la combativité, le mental, le respect, la gentillesse, un exemple pour tous les sportifs et je pense qu'un jour il faudrait créer un trophée d'esprit d'Emiliano Sala. » Quant à cette autre idée de ne pas réattribuer son numéro 9 au FCN, Rongier milite pour : « Ce n'est pas de mon ressort mais moi je pense qu'il ne faudrait pas le réattribuer pour qu'il soit toujours avec nous. Il nous laisse tellement de choses, le combat, la hargne, le fait de ne rien lâcher, c'est quelqu'un d'extràªmement généreux que ce soit sur le terrain ou dans la vie de tous les jours. ». Sans s'en rendre compte, le capitaine a parlé au présent…

A Nantes, Charles Guyard

 

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