La communication bien huilée de Jean-Michel Aulas trouve ses limites à chaque grand rendez-vous. S'il réussit à rester plus ou moins zen en temps normal, le président de l'OL sort régulièrement des clous lorsqu'il s'agit d'affronter un cador du championnat de France comme l'ASSE, l'OM ou le PSG. Cela s'est encore vérifié ce samedi, à la veille de recevoir le champion de France en clôture de la 23e journée de L1 (21h). Au lendemain d'un communiqué apaisant les relations entre les deux clubs, Aulas a en effet de nouveau attaqué le PSG sur son présumé doping financier.
« Je pense qu'il y a des règles et qu'elles devraient àªtre respectées. Soit le PSG pense qu'au fond il a raison, soit qu'il est plus fort que l'institution UEFA. Ce qui est possible aussi”¦ Ce sont des gens très puissants, ils l'ont démontré par le passé. S'ils ont la conviction qu'ils sont dans leur bon droit, nonobstant les règles claires du fair-play financier, ils peuvent aller au-delà . J'ai entendu dire qu'ils étaient pràªts à aller jusqu'à Bruxelles (faire un recours devant les instances européennes) pour faire tomber le fair-play financier. C'est vrai qu'on a l'impression qu'ils sont sûrs d'eux, balance-t-il dans L'à‰quipe. Globalement, l'objectif de remettre le football européen dans une équation pérenne a été rétabli. Mais il semble qu'il y a parfois des dérogations qui viennent amender les principes de base et qui font que ne sont pas complètement recalés ceux qui auraient pu l'àªtre (…) Aujourd'hui, pour Manchester City, le problème semble réglé puisqu'ils font apparaà®tre des résultats bénéficiaires. Le PSG fait l'objet d'une enquàªte nouvelle, dictée par l'instance de jugement. On voit bien que le PSG a un train de vie très important et qu'en particulier, sur toutes les sociétés liées, il y a un certain nombre de sujets qui peuvent poser question. »
Aulas n'en démord pas : le PSG est un club porté à bout de bras par l'à‰tat du Qatar. « Ses comptes le mettent en évidence de manière très précise, poursuit-il sans pour autant dénigrer les dirigeants qataris du PSG. L'argent vient de manière un peu artificielle. Face au capital d'un à‰tat, à§a devient de plus en plus difficile de pouvoir lutter. Maintenant, je serais à la place du PSG, j'aurais tort de me gàªner. Je ferais probablement la màªme chose. Mais sur un plan économique, c'est un non-sens. Le total des charges du PSG, l'année dernière, est de 680 M€. La moyenne des clubs franà§ais doit àªtre inférieure à 60 ou 70 M€. Cela devient très dur de pouvoir bénéficier des ressources européennes. Cette saison, avec notre parcours (en C1), on a déjà 60 M€. Si on n'y est pas, c'est 60 M€ en moins. La Fédération et la Ligue, dans l'intéràªt général, devraient prendre en compte cet aspect-là des choses. Car à§a affaiblit à terme le football franà§ais. C'est indispensable pour le football franà§ais, poursuit-il. Si on veut attirer des investisseurs stables, il faut qu'ils aient l'idée de pouvoir concurrencer le PSG. »
JP