ASSE : un sniper qui terrifie la Ligue 1 déclare sa flamme aux Verts ! 

Ivan Gazidis (ASSE)
Bastien Aubert
19 novembre 2025

Daniel Riolo l’admet sans détour : seule l’ASSE a su bercer son enfance footballistique. Tout commence en 1976, dans les souvenirs d’un gamin de six ans baigné par la ferveur verte. À cette époque, le football s’invitait timidement dans les foyers, bien loin de la profusion d’images d’aujourd’hui. Mais l’AS Saint-Étienne, elle, régnait au cœur de toutes les discussions, du quartier aux bancs de l’école. Le club stéphanois incarnait l’espoir et l’unité, fédérant une génération entière autour de ses exploits en Coupe d’Europe.

Retour sur une passion d’enfance verte

Daniel Riolo n’a jamais oublié son premier choc footballistique. Face à la télévision familiale, il découvre le football lors d’un grand rendez-vous stéphanois. « Le premier match que je vois, c’est en 1976, j’ai six ans. Les grands de la rue, ils soutenaient Saint-Étienne. » À cette époque, impossible d’imaginer un autre club capable de faire battre le cœur de la France. Marseille, Paris ou Lyon n’avaient aucune place dans l’imaginaire collectif d’alors. Pour Daniel comme pour beaucoup, il n’y avait qu’un seul et unique étendard : le Vert.

Le football à la télévision des années 1970 : une rareté

Le contexte médiatique du football en France dans les années 1970 paraît aujourd’hui presque irréel. Les matchs étaient quasiment invisibles à la télévision. Le samedi soir, les fans trépignaient d’attente pour espérer apercevoir quelques séquences sur Téléfoot, diffusé après Dallas, bien tard dans la soirée. Beaucoup, comme Daniel, piquaient du nez avant même que l’émission ne commence. Cette rareté ne faisait que renforcer la magie. Suivre le football, alors, relevait d’un acte quasi militant dans une société où le ballon rond restait marginal sur le plan culturel.

L’AS Saint-Étienne, club emblématique d’une génération

L’ASSE s’était imposée comme le porte-drapeau d’un peuple entier. « Je pensais qu’il n’y avait qu’une seule équipe, celle qui jouait en Coupe d’Europe pour représenter la France. J’étais vert… mais je crois que toute la France était verte à l’époque. » Ce sentiment d’appartenance était partagé jusque dans les cours de récréation, où chacun voulait marcher dans les pas des héros stéphanois. Aujourd’hui encore, cette époque laisse une empreinte indélébile dans la mémoire du football français, à l’image de joueurs qui continuent de faire vibrer les supporters, tels Irvin Cardona par ses performances avec Malte.

Le souvenir marquant de Téléfoot et Pierre Cangioni

Certaines images restent gravées pour toujours. Dans l’esprit de Daniel Riolo, le souvenir de Pierre Cangioni lançant une émission Téléfoot à la lueur de bougies tranche avec la grisaille des studios télévisés. Cette mise en scène audacieuse dénonçait “gentiment” l’horaire bien trop tardif réservé au football, preuve de la marginalisation de ce sport à l’époque. Pour beaucoup d’enfants comme Daniel, suivre le foot n’était pas toujours simple, mais chaque minute valait de l’or.

Dans ce paysage où les clubs rivalisent aujourd’hui d’exposition, il faut se rappeler qu’il fut un temps où l’AS Saint-Étienne réunissait derrière elle tout un pays, transcendé par une passion commune. Cette flamme, née dans l’enfance de Riolo, continue de vibrer chez tous ceux qui, un soir ou l’autre, ont attendu avec impatience l’heure du coup d’envoi. L’histoire verte se prolonge au fil des générations, liant l’éclosion d’un supporter à celle d’une nation, et créant ce rapport unique entre l’intime et le collectif.

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