ASSE : la preuve imparable que Geoffroy-Guichard est la plus belle ambiance de France est tombée

Jérémie Janot
Bastien Aubert
26 novembre 2025

Dans l’univers passionné du football français, il existe un lieu où chaque match prend la dimension d’un rite. Un stade dont le nom seul résonne comme une promesse de frissons : Geoffroy-Guichard. Ici, on ne parle pas seulement de supporters, mais d’un peuple entier qui fait vibrer le “Chaudron” comme nulle part ailleurs. Le regard de Jérémie Janot, emblématique gardien des Verts, offre une plongée saisissante dans cette atmosphère à la fois envoûtante et unique.

Un stade à part : l’âme indomptable de Saint-Étienne

À Saint-Étienne, l’ambiance ne dépend jamais du score ou du classement. Match après match, une ferveur brute, presque viscérale, déferle sur les tribunes. Ici, le football n’appartient pas seulement au terrain : il pulse dans chaque rue, chaque foyer, chaque génération.

Jérémie Janot l’affirme lui-même : “Le Chaudron, c’est l’engouement populaire par excellence.” Ce sentiment, palpable dès l’approche du stade, prend tout son sens lorsque les deux kops s’animent. Véritables poumons de Geoffroy-Guichard, ils entraînent l’ensemble du public dans leurs chants puissants et leurs tifos, véritables signatures artistiques du peuple vert.

Même lors des rencontres les moins attendues, la passion ne faiblit jamais. Chanter, encourager, vibrer : à Saint-Étienne, chaque match devient une ode à la fidélité et à l’appartenance. À l’image du débat intense autour des entraîneurs emblématiques comme Frédéric Antonetti, la culture du Chaudron s’inscrit dans un engagement sans faille, transcendant les générations.

Voir un match à Geoffroy-Guichard, c’est vivre plus qu’un simple événement sportif. C’est une expérience sensorielle totale : chants graves, grondements puissants, et cette certitude d’assister à quelque chose de rare.

Jérémie Janot : « J’ai senti la terre trembler »

Il y a des soirs où l’histoire s’écrit à la force du collectif. Le 22 mai 2004, l’ASSE joue un match décisif pour le titre de champion de Ligue 2 contre Châteauroux. Damien Bridonneau inscrit un but magnifique à la 86e minute. Ce soir-là, le Chaudron devient volcan.

Après la rencontre, l’entraîneur Frédéric Antonetti lâche cette formule restée dans toutes les mémoires : “C’est la première fois que je vois un public marquer un but.” Une phrase qui résume la synergie totale entre les tribunes et le terrain, une fusion rare dans le football français.

L’émotion de Janot paraît inaltérable quand il replonge dans ce souvenir : “Sur le terrain, je vous le promets, j’ai senti la terre trembler. Je n’avais jamais vu un stade vibrer comme ça.”

La puissance de la foule révise même les codes du jeu : “Lors des gros matches, impossible de se faire entendre sur les coups de pied arrêtés. Avec autant de bruit, communiquer était mission impossible entre gardien et défenseurs.”

Pour Jérémie Janot, porter ce maillot, c’est l’assurance de vivre des moments qui marquent à vie. Peu importe l’adversaire, même face au rival de toujours, Lyon, la dimension émotionnelle dépasse le terrain. Le derby contre l’OL, c’est une véritable bataille de valeurs et d’identité, vécue comme une lutte sociale, bien au-delà de la rivalité sportive.

Une passion héritée, des valeurs immuables

Si l’ambiance de Geoffroy-Guichard reste unique, c’est parce qu’elle s’ancre dans une histoire commune et des valeurs partagées. Le public attend de ses joueurs trois choses essentielles :

  • Travail
  • Abnégation
  • Courage

Dans ce stade, l’important, c’est de tout donner. Être un guerrier, un joueur capable de retourner une situation impossible, à l’image des héros de 1976 qui continuent d’inspirer chaque génération de supporters.

Même avec des maladresses, la passion et l’engagement sont récompensés. On vous pardonne tout, sauf de ne pas tout tenter. Ce pacte tacite se forge dès l’enfance, transmis de père en fils, de mère en fille, dessinant les contours d’une identité stéphanoise profonde.

Il n’est pas rare de voir des fans torse nu en plein mois de décembre, bravant le froid pour tenir leur place parmi les Verts. Chaque supporter sait qu’un premier match vécu dans ce temple laisse une trace indélébile. “Vous en parlerez encore dans trente ans”, assure Janot.

L’héritage, la fidélité et l’amour du maillot, voilà ce qui fait du Chaudron un lieu à part, là où le football rejoint le patrimoine vivant de toute une ville. Rien ne semble pouvoir éroder ce lien, ni le temps, ni les saisons plus difficiles.

Pour s’en convaincre, il suffit de revenir sur l’évolution marquante de l’entraîneur Antonetti, reconnu pour son lien fort avec l’ASSE, ou d’observer la fidélité jamais démentie des kops, match après match.

La meilleure ambiance de France ? Elle se vit, s’éprouve, se transmet, ici et seulement ici, dans ce Chaudron où la passion ne refroidira jamais.

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