OM : Benatia jette un froid sur son avenir à Marseille
Medhi Benatia l’avoue sand détour : il ne sait pas vraiment de quoi sn avenir sera vraiment fait à l’OM.
Arrivé en terrain mouvementé, Medhi Benatia a su imposer son style depuis son retour à l’OM, épaulant Pablo Longoria dans le redressement de la maison bleue et blanche. Conseiller du président devenu maillon essentiel du club, l’ex-défenseur marocain ne cache pas son attachement à Marseille mais rappelle volontiers l’importance de son lien personnel avec Longoria. D’un professionnalisme reconnu, Benatia s’est rapidement affirmé comme l’un des garants de la rigueur et de l’ambition retrouvées du club.
Sa trajectoire, marquée par des passages remarqués en Serie A et Bundesliga, ajoute du crédit à son action : solide sur le terrain comme dans les coulisses, il inspire respect et motivation dans un vestiaire qui avait besoin d’un leader naturel. Mais malgré un contrat courant jusqu’en 2027, il ne s’agit pas pour lui d’écrire un engagement indéfectible à l’OM, et il l’assume ouvertement.
Un futur non-lié à De Zerbi ou Longoria
S’il a souvent souligné la confiance partagée avec Longoria, Benatia refuse que son avenir soit synonyme de mimétisme ou de fidélité inconditionnelle. Son message est clair : il ne suit personne aveuglément, pas même l’entraîneur dont le style pourrait un jour attirer d’autres grandes écuries d’Europe. À ceux qui l’imaginent indissociable de De Zerbi ou Longoria, il répond dans la nuance, insistant sur sa volonté d’indépendance et sur sa vision personnelle du métier : “Je travaille chaque jour comme si j’allais rester dix ans, mais je sais que ce ne sera pas le cas”.
Installé dans une véritable logique de transmission, le directeur du football marseillais cultive la transparence. Il l’a rappelé récemment lors d’un entretien remarqué : son implication ne doit rien aux circonstances ni aux hommes en place. “Si Pablo reste dix ans et que, demain, j’ai envie de passer à autre chose, rien ne m’en empêchera”, pose-t-il, balayant l’idée d’une dépendance hiérarchique ou affective. Une position d’autant plus forte face à l’instabilité endémique du banc de l’OM et de son environnement, régulièrement secoué par la rumeur et la pression populaire, comme l’a déjà vécu Roberto De Zerbi après des performances contrastées.
Un métier prenant : entre passion et usure
Si l’on sait Medhi Benatia passionné par sa mission, il n’en tait pas la difficulté. Sa sincérité tranche : “C’est un travail fatigant. Tu laisses ta santé. Je ne sais pas si je dois le faire longtemps, car j’ai une famille, des enfants, une vie à côté”. Ses mots sonnent comme un rappel de la pression qui pèse sur les dirigeants dans un club au quotidien aussi brûlant que l’OM. Loin de toute posture, il ne cache pas la lassitude qui peut monter, ni le prix à payer en énergie et en vie personnelle.
Benatia souligne un contraste fort avec ses expériences passées, à Rome ou ailleurs, où la durée de présence n’a jamais réellement collé aux premières projections. Sa philosophie reste la même : engagement total au jour le jour, sans certitude sur l’avenir. “Les contrats ne veulent plus rien dire dans le football”, glisse-t-il, lucide, tout en préservant l’intensité de chaque journée passée sur la Canebière. Parmi les dirigeants de sa génération, rares sont ceux à afficher aussi ouvertement leurs états d’âme et leur besoin de préserver un équilibre fragile entre passion du jeu et réalité familiale.
Cette honnêteté donne une dimension humaine à son parcours et n’est pas sans conséquence pour le club. Le flou entretenu autour de son séjour à Marseille questionne, d’autant que son rôle a été central dans la refonte de la politique sportive et l’accompagnement d’un groupe souvent soumis à forte pression, comme lors des dernières rencontres analysées à travers l’évolution récente de l’équipe dirigée par De Zerbi.
La perspective d’un départ de Benatia, même s’il n’est pas annoncé, laisse planer une ombre sur la solidité retrouvée du projet olympien. Au cœur de la machine, il incarne la philosophie du “présent fort”, sans engagement rigide, façonné par la passion plus que par le contrat ou la routine. Suspendu entre implication totale et envie de ne pas s’enraciner, Medhi Benatia garde ainsi les clés du suspense. Dans un paysage footballistique en constante mutation, son avenir façonne déjà les débats. La seule certitude marseillaise aujourd’hui : la page Benatia ne se tournera que lorsqu’il l’aura lui-même décidé.



















