OL Mercato : John Textor sort du silence et lâche ses vérités sur les recrues fantômes
John Textor, ancien président de l’OL, est monté au créneau après les révélations de L’Équipe sur les « transferts fantômes » entre Botafogo et Lyon. Sous le feu des critiques, Textor dénonce une attaque infondée et met en lumière sa stratégie de multipropriété, qu’il décrit comme « bénéfique » pour les deux clubs.
Enjeux autour des « transferts fantômes »
Depuis plusieurs jours, le terme « transferts fantômes » agite les coulisses du football français. En cause, des mouvements financiers importants entre Botafogo et l’OL orchestrés sous l’ère Textor, alors que Lyon a été relégué administrativement en Ligue 2, avant d’être repêché. Pour les supporters lyonnais, ce nouvel épisode alimente la défiance envers une gouvernance contestée et laisse planer un doute : certains joueurs transférés n’auraient-ils servi qu’à des jeux d’écritures ?
Le malaise est d’autant plus profond que l’histoire s’inscrit dans la continuité des difficultés économiques et de la perte de repères sportifs de l’OL, largement décryptées dans cette analyse détaillée de l’impact de John Textor à l’OL.
La riposte de John Textor
Piqué au vif, John Textor n’a pas tardé à brandir sa propre version des faits. L’entrepreneur américain qualifie les soupçons de « malhonnêtes et incendiaires », assurant que tous les mouvements avaient une logique sportive :
« Je rejette catégoriquement les insinuations. Les transferts d’Igor Jesus, Luiz Henrique et Thiago Almada étaient valides, attractifs et conformes aux règlements FIFA. Ils ont été pilotés par notre direction du football avant d’être validés par l’OL. »
Toutefois, aucune explication claire sur les cas de Jair Cunha et Jefferson Savarino n’a été apportée, laissant planer le flou autour de ces opérations spécifiques.
Explications sur les mécanismes financiers OL-Botafogo
Textor ne se contente pas de déminer le terrain sportif. Il s’attarde aussi sur la mécanique financière qu’il juge classique dans le foot moderne. Selon lui, toutes les créances liées aux transferts ont été soldées ou cédées à des institutionnels spécialisés dans l’affacturage :
« Comme dans tout transfert, Botafogo a pu céder ses créances à une institution tierce. L’OL finance depuis longtemps ses achats de la même façon, les paiements transitant parfois par ces organismes. »
L’enchevêtrement financier se chiffre en millions : Textor précise que « Botafogo a injecté 146 millions d’euros en cash vers l’OL, dont environ 80 millions sur des joueurs détenus par Lyon ». En retour, l’OL aurait reversé 42 millions à Botafogo grâce au système de cash pooling, environ 23 millions de frais ayant été ventilés entre les deux clubs. Bilan des comptes : 35 millions d’euros encore dus par l’OL à Botafogo à l’heure de la passation.
Selon lui, au final, « ces opérations ont toutes été positives en trésorerie nette pour l’OL, même après le paiement des dettes envers des tiers. »
Défense du modèle multipropriétés
L’argumentation de John Textor prend un virage pédagogique. Il insiste sur le caractère « collaboratif » de son modèle multiclubs avec Eagle Football, revendiquant le succès des synergies entre ses différentes entités :
« Ce modèle unique a permis à l’OL de passer de la dernière place après 14 journées en 2023 à une qualification européenne. De son côté, Botafogo a quitté la deuxième division brésilienne pour décrocher la Copa Libertadores… et battre le PSG lors de la Coupe du Monde des Clubs. »
Textor reconnaît certes une certaine opacité pour les fans, frappés par la brutalité des chiffres, mais assume une philosophie axée sur l’optimisation des effectifs et la circulation des talents.
Critique de la DNCG et gestion de la crise à l’OL
L’Américain n’épargne pas la DNCG, qu’il accuse d’avoir frappé sans ménagement, alors que le club était, selon lui, dans une situation critique dès avant son arrivée :
« La DNCG avait prévenu dès décembre 2022 qu’un investissement massif était requis pour éviter les pires scénarios. Je n’ai jamais compris que la relégation soit décidée brutalement, sans véritable avertissement ni possibilité d’agir. Le choc a frappé toute la communauté lyonnaise, au nom de ce que la direction qualifie de “thérapie par électrochoc”. »
Plus incisif que jamais, Textor donne à la crise une dimension personnelle :
« Je suis un réformateur américain venu prôner le changement dans une institution française. Un modèle de disruption qui, vous le voyez, ne fait pas l’unanimité. L’image du “cow-boy” n’a pas fait sourire les institutions du football… mais il est temps de tourner la page. »
Quelles conséquences pour l’OL et ses supporters ?
Après cette charge, l’avenir reste suspendu à de nombreuses inconnues. Les supporters lyonnais, déjà fragilisés par des saisons compliquées et la perte de repères historiques, aspirent à voir le club sortir des scandales et retrouver de la sérénité. Certains observateurs, à l’image des enquêtes déjà menées sur la gouvernance lyonnaise, continuent de questionner la viabilité du modèle Textor, alors que le foot français tente de digérer cette révolution de la multipropriété.
Dans le tumulte, la voix de John Textor résonne avec force : « J’ai été le principal investisseur en cash ces deux dernières saisons. J’espère que les égos sont désormais rassasiés, place à l’apaisement. La communauté lyonnaise mérite qu’on avance. Personne ne gagnera à rejuger sans cesse le passé. »



















