FC Nantes : Aristouy soutient Castro et règle encore ses comptes avec les Kita
Pierre Aristouy a accepté de livrer, lors d’une interview exclusive accordée à Tribune Nantaise, son regard sans fard sur le projet sportif du FC Nantes. L’ancien coach, resté moins de deux saisons à la tête des Canaris, partage ses doutes, sa lucidité sur les choix du club… et une pointe d’inquiétude au sujet d’un FCN en pleine turbulence.
Retour sur l’expérience d’Aristouy à la tête du FC Nantes
Nommé à la tête du FC Nantes pour insuffler une dynamique nouvelle, Pierre Aristouy n’a jamais bénéficié d’un climat serein autour de son travail. « Cette saison démarre assez rapidement avec beaucoup de défiance à mon égard. De la part des médias nationaux, pas locaux. Alors même que le championnat n’a pas commencé, je prenais déjà des papiers dans la gueule. »
Dès ses premiers instants, le jeune entraîneur ressent une méfiance au sein même du club. Pourtant, sur l’autre rive, le public de la Beaujoire lui offre un soutien franc. « Ce que m’apportent les supporters et la Beaujoire, ce sont les seuls à me l’apporter. Je suis jeune entraîneur pro, j’ai besoin que des gens me suivent. Les supporters nantais, qui connaissent l’ADN du club, se retrouvent là-dedans même s’il y avait des imperfections et du travail. »
Malgré la pression et les obstacles, Aristouy s’accroche à ses ambitions initiales : « Ils se retrouvent dans le fond et dans le discours que j’essaye de mettre en place. »
« Où va le club ? » : la question de la cohérence sportive
Mais très vite, l’ancien technicien des Jaune et Vert met le doigt sur la faille qui fissure aujourd’hui le FC Nantes : le manque de cap sportif. « J’ai du mal à comprendre la cohérence des choix du club. J’ai du mal à comprendre, comment en l’espace de deux ans, on peut passer de Kombouaré à Aristouy, d’Aristouy à Kombouaré, puis de Kombouaré à Castro. »
La valse des entraîneurs, sans fil conducteur évident, questionne. Car si chaque coach apporte ses méthodes, l’enjeu pour Aristouy demeure la vision à long terme, l’absence de stratégie affirmée. « Chaque entraîneur peut avoir des résultats. Mais qu’est-ce qu’on veut ici ? Quel projet sportif on a ? »
En toile de fond, la succession hâtive sur le banc souligne une fragilisation du projet nantais, régulièrement mise à l’épreuve par les difficultés rencontrées par Luis Castro après le match au Havre. Le sentiment de flottement n’a, pour Aristouy, jamais été aussi palpable.
Luis Castro : soutien et espoirs pour le nouvel entraîneur
Sur Luis Castro, Aristouy refuse tout procès d’intention. « Je ne connais pas du tout Luis Castro. J’ai suivi un petit peu ce qu’il faisait à Dunkerque l’année dernière. Aujourd’hui, il est dans un contexte différent à l’échelon supérieur, avec des attentes différentes. »
Lucide, l’ex-coach met en avant une variable clé : le temps nécessaire à la construction. « Je lui souhaite de réussir. Je lui souhaite surtout qu’on lui laisse le temps qu’on ne m’a pas laissé. Il est en train de mettre des choses en place. »
Pierre Aristouy insiste sur la nécessité de confiance et de stabilité, tant pour l’équipe que pour la direction. « Les résultats valident le projet et donnent confiance au patron. » Un avertissement à peine voilé, alors que Luis Castro subit déjà une pression exacerbée à Nantes.
Loin d’un règlement de compte, Aristouy adresse un conseil sobre : construire prend du temps, et l’urgence des résultats ne doit pas écraser l’exigence d’un projet solide.



















