« 42, la réponse à presque tout »: l’émission de la chaîne plus culturelle que sportive, Arte, entrevue juste après le nul arraché par l’ASSE à Nantes nous est apparue comme un double clin d’œil à Romain Hamouma, porteur du numéro 21. La série y fait référence au roman culte de Douglas Adams, « Le guide du voyageur galactique », cher à la communauté geek et à l’origine de l’engouement pour le nombre 42, comme le rappelle un article du site « Pour la science » qui creuse « Les secrets du nombre 42 ».
L’écrivain, originaire de Cambridge, y affirme que la réponse à la grande question sur la vie, l’univers et tout le reste est celle donnée par un ordinateur ultra-puissant qui, en calculant pendant 7,5 millions d’années, finit par répondre « 42 » à tous ceux qui l’interrogent sur le sujet. Plus tard, Douglas Adams dira avoir lancé ce nombre un peu par hasard, mais l’histoire nous plait, dans ce département qui a vu fleurir sur les pare-brise des voitures un peu partout en France des pare-soleil « La Loire c’est champion ». C’était hier, mais il n’est pas inutile de rappeler le poids d’un maillot que certains portent si mal aujourd’hui.
Nous sommes-nous trop éloignés du ballon avec cette digression? Peut-être, mais puisque nos confrères de « Pour la Science » évoquent les coïncidences qui font retrouver le 42 dans l’Égypte antique, « durant le jugement de l’âme, le mort devait déclarer devant 42 juges ne pas avoir commis 42 péchés », relèvent que le marathon fait 42,195 kilomètres et qu’il y a eu 42 empereurs tibétains ou que la Bible de Gutenberg, premier livre imprimé en Europe, comporte 42 lignes, on a bien le droit de relever que Romain Hamouma porte le numéro 21. Et qu’avec deux Hamouma, l’ASSE n’en serait pas là, à se réjouir d’une place de barragiste. Hélas, cette saison, on n’a même pas eu un demi Hamouma…
Boudebouz puni par son papa, Pascal Dupraz
Désigné volontaire, pour faire le boulot devant la presse, comme dirait Pascal Dupraz, le meilleur technicien de l’équipe l’avait fait autant avec le cœur qu’avec la tête, deux jours avant ce déplacement qui pouvait teinter de gris sombre l’avenir de Saint-Etienne. Tout en reprenant le refrain des « douze points après dix-sept journées », régulièrement entonné par son entraîneur et encore récité par le fidèle Paul Bernardoni après son mur dressé devant les Canaris, Hamouma avait parlé avec ses tripes. Il avait aussi fait preuve de beaucoup de lucidité en évoquant la responsabilité des joueurs « C’est notre faute », les erreurs individuelles et collectives « Il faut assumer »; en admettant que « faire les barrages ne sera pas très glorieux », et qu’après être sorti de la zone rouge « on a peut-être été un peu trop sûrs de nous ». Après dix ans à Saint-Étienne, il a aussi bien compris qu’au delà du club et de ses salariés, de ses supporters, le maintien en L1 « c’est important pour la ville ».
Du discours, lui est passé aux actes, de Romain, il est devenu un Gaulois du Forez. Joker de luxe, mais surtout de talent, il a tout changé, comme souvent, comme lorsque son retour de blessure a caché la misère ambiante, laissé croire au choc psychologique du changement d’entraîneur ou à la magie du sauveur. « Il n’y aura pas de calculs à faire » avait-il aussi clamé avant Nantes, sans être vraiment entendu jusqu’à la pause, sa rentrée en jeu et le passage à un dispositif plus ambitieux. Il avait bien parlé, il a bien agi, pas comme Ryad Boudebouz si on en juge la décision de le laisser à la maison, prise par Dupraz qu’il disait être « le papa » dont le groupe avait besoin. En fait Boudebouz se trompait. C’est de joueurs de qualité dont l’équipe a besoin. Deux Hamouma par exemple, deux 21, un 42 toujours en L1. »
Didier BIGARD