Très dur avec le Nantes d'aujourd'hui dont il a pu voir les cuisines entre 2018 et 2019, « coach Vahid » l'est beaucoup moins à l'égard des Canaris qu'il avait choisi entre 1981 et 1986 pour écrire ce qui étaient sans doute les plus belles heures du temps où il foulait encore les terrains. Pourtant, signer à Nantes n'était pas une évidence pour lui en 1981 :
« À cette époque, j’étais l’un des attaquants les plus demandés d’Europe. Il y avait Stuttgart, Hambourg (le président était venu à Mostar en avion privé), le Torino, Barcelone, Leeds qui avait envoyé pendant un mois deux papys de 90 ans qui me suivaient toute la journée pour savoir ce que je faisais. Après un match avec la Yougoslavie contre la Hongrie, mes dirigeants ont discuté avec une dizaine de recruteurs et à trois heures du matin, ils me disent qu’il y a aussi un club français, Nantes ».
« Nantes, c’était vraiment une rhapsodie, du Gershwin »
Ne connaissant alors pas grand chose des Jaune et Vert, Halilhodzic avait pris des renseignements auprès de son ami Nenad Bjekovic, alors joueur de Nice : « J’ai rencontré Budzynski. Il proposait la plus petite offre, mais je sentais la passion et des objectifs réels, donc j’y suis allé. Ce qui m’a stupéfait quand je suis arrivé à Nantes, c’est qu’il n’y avait qu’un entraîneur. À Velez Mostar, l’entraîneur avait déjà un adjoint, un entraîneur des gardiens et un préparateur physique. À Nantes, il n’y avait que Jean Vincent. Mais c’était une équipe de grand talent, avec José Touré, William Ayache… (Il coupe.) Amisse, Bossis, Adonkor, Burruchaga ensuite…. Nantes, à cette époque, c’était vraiment une rhapsodie, du Gershwin ! Je ne regrette pas, j’ai voyagé partout, et la France est bien le plus beau pays du monde ».