But Saint-Etienne : Hervé, pensez-vous que Laurent Batlles est en train de jeter de bonnes bases pour relancer le club ?
Hervé REVELLI : Je l'espère. J'espère qu'on va poursuivre sur notre dynamique et qu'on se maintiendra. Comme je vous ai dit, je suis plutôt confiant pour cette fin de saison. Mais il y a une analyse plus globale à avoir, plus profonde. Le foot est trop important à Saint-Etienne pour qu'on continue de végéter comme ça. Partout, que ce soit en Europe, en Afrique, au Japon, quand vous dites « Saint-Etienne » on vous répond « Allez les Verts ». Il faut que l'ASSE retrouve la L1, puis l'Europe. C'est son ADN. Quand on voit qu'il y avait 23 000 spectateurs contre Amiens… Cette ferveur, ce peuple vert, c'est de l'or en barre. C'est magique. Même les Lyonnais ont envie de revoir les Verts en L1. On leur manque. C'est le club rival, mais il y a quand même un grand respect.
Jean-Philippe Krasso pourrait marcher sur vos traces…
A la différence que moi, j'étais meilleur buteur en D1 et non en D2 ! Mais je lui souhaite de finir meilleur buteur. Ce serait super pour lui et ce serait bon signe pour l'équipe.
"Là où je pense qu'il est le plus perfectible, c'est à la finition. Il doit être plus tueur. Le geste juste, ce peut être un pointu, comme quand j'avais marqué contre Kiev"
Que pensez-vous de ce joueur ?
Il fait une très belle saison. Il porte l'équipe. Je regarde toujours un peu plus les attaquants et les milieux offensifs. Krasso, je trouve qu'il a quelque chose. Il est au dessus. Il a du talent. Il est à la fois physique et technique, créateur et buteur. C'est un bon joueur, qui aime le beau geste, parfois peut-être un peu trop. C'est le reproche qu'on peut lui faire. Il a ce côté nonchalant. Mais c'est son style. Il est élégant. Là où je pense qu'il est le plus perfectible, c'est à la finition. Il doit être plus tueur. Le geste juste, ce peut être un pointu, comme quand j'avais marqué contre Kiev.
Que lui conseilleriez-vous ?
De travailler encore plus. Surtout devant le but. De revoir ses matchs en vidéo, ses actions, ses gestes, et de les répéter à l'entraînement, de faire du rab. Moi, j'en faisais beaucoup. Ivan Curkovic se mettait dans les buts et je faisais des séances, on me mettait des centres. A l'époque, on bossait plus que les autres à l'ASSE. Je me souviens qu'un journaliste s'était étonné de l'engagement physique que l'on mettait en fin de match, jusqu'au coup de sifflet final. Le président Rocher l'avait invité à passer une semaine à Saint-Etienne et en voyant nos entraînements il avait compris.