Si l'ASSE est parvenue à se séparer de tous ses gros salaires avec les fins de contrat (Ryad Boudebouz, Wahbi Khazri, Timothée Kolodziejczak, Miguel Trauco) et les ruptures conventionnelles payées (Adil Aouchiche, Sergi Palencia, Gabriel Silva), le club ligérien demeure un poids lourds de Ligue 2 au niveau de sa masse salariale. Une masse salariale qui pèserait depuis cet hiver plus de 60% du budget global du club (29 M€) selon les informations de L'Equipe.
Il faut dire qu'entre Gaëtan Charbonnier, qui dispose d'un contrat record pour la Ligue 2 (100 000€ brut par mois en plus d'une prime à la signature) et plusieurs éléments payés au tarif Ligue 1 comme Anthony Briançon (45 000€/mois), Dennis Appiah (40 000€/mois), Lamine Fomba (40 000€/mois), Niels Nkounkou (40 000€/mois) ou encore Ibrahima Wadji (40 000€/mois), les Verts n'ont pas attiré les mouches avec du vinaigre… Quitte à se mettre un peu en danger pour Bernard Lions qui parle d'une « survie à crédit » d'un club qui n'a pas hésité à entamer son bas de laine 2023-24 afin d'éviter le désastre du National 1.
Un salaire moyen à 20 000€/mois …
En desserrant les cordons de la bourse en janvier afin de corriger les erreurs de l'été, l'ASSE a dépassé le Paris FC et les Girondins de Bordeaux, les deux autres clubs très au dessus de la fourchette salariale moyenne des clubs de Ligue 2 (entre 8 000€ et 10 000€ de salaire moyen). A Sainté, le salaire médian est aujourd'hui le double de ça : 20 000€/mois. Autant que l'AC Ajaccio, le club de l'élite qui paie le moins.
Ce qui marque surtout à l'ASSE, c'est la disparité des rémunérations entre Gaëtan Charbonnier et les autres. L'avant-centre, qui se soigne actuellement d'une rupture des ligaments croisés, aurait également le plus gros salaire s'il évoluait en L1 à Brest, Lorient, Auxerre, Toulouse, Clermont ou Ajaccio. D'ailleurs, il a presque doublé ses émoluments en quittant l'AJA où il n'était plus désiré par le nouveau coach Christophe Pélissier (55 000€/mois en Bourgogne). Sainté, ce n'est pas le Qatar mais quand même…
… Des disparités problématiques
A Sainté, entre le premier et son dauphin, on va du simple au double là où Bordeaux a serré ses cinq joueurs cadres entre 70 000 et 60 000€/mois. Forcément, le fait que le salaire de « Charbo » se sache est une épine dans le pied des dirigeants aux vues des autres négociations et des prolongations à venir. Surtout que Gaëtan Charbonnier, sans lui faire injure, n'est pas Kylian Mbappé et n'a jamais eu une telle importance bien qu'il soit le meilleur buteur en activité de la Ligue 2. Comment justifier à un Jean-Philippe Krasso, sans conteste le meilleur joueur de la saison, qu'on lui propose moitié moins que le natif de Saint-Mandé ? Comment expliquer aux jeunes le fait d'avoir baissé leur salaire (beaucoup plus modestes) de près de 50% suite à la relégation quand, moins de six mois plus tard, on se permet ce genre de dépense ?
Sainté a, assurément, pris de gros risques pour se sauver. Reste que la douloureuse, il faudra la payer tôt ou tard. Sans doute avec un retour à une plus grande rigueur l'été prochain… ou avec l'arrivée d'un nouvel actionnaire prêt à injecter beaucoup de liquidités.