Une démonstration. Un récital. Une correction. Une déculottée. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire l’humiliation infligée par le PSG à l’Olympique de Marseille, notre rival historique. Le dimanche 27 octobre 2019 est donc à marquer d’une pierre blanche. En s’imposant sur un cinglant 4-0, les Rouge et Bleu ont égalé la plus large victoire de leur histoire face à l'OM (5-1 le 8 janvier 1978 et 1-5 le 26 février 2017).
Mieux. Le Paris SG a inscrit quatre buts en une mi-temps, une première en 81 matchs. Encore mieux, le PSG égalise à 31 victoires partout face à l’OM dans l’historique des confrontations en Ligue 1 et prolonge par la màªme occasion son invincibilité face au club phocéen (20 matchs toutes compétitions confondues).
Le goût de la défaite face à l’OM ? Le club de la capitale ne l’a plus connu depuis le 27 novembre 2011 (3-0 au Vélodrome), autant dire une éternité. Des chiffres qui ont de quoi faire rougir de bonheur les supporters parisiens. En revanche, pour les Marseillais, ils n’ont plus qu’à sortir les mouchoirs pour pleurer… de rage.
Le Classico, match de l’année pour les Parisiens
Un Classico n’est pas un match comme les autres. A la sortie du calendrier de la saison, la première chose que fait un supporter, c’est de regarder les dates du choc face au rival. Une rencontre a la saveur particulière, un match qui se gagne et peu importe la manière. Un combat que les joueurs doivent à leurs supporters.
Et à§a, les Parisiens l’ont parfaitement assimilé, contrairement à ceux de l’OM qui ont rendu les armes sans màªme avoir livré bataille. Oui, le PSG a un budget supérieur à l’OM. Oui, l’effectif parisien est supérieur à celui des Marseillais. Les raisons sont nombreuses et cela prendrait du temps de toutes les énumérer. Mais à la différence du club phocéen, les joueurs de la capitale abordent toujours ce match avec envie et détermination.
Comment un entraà®neur peut-il clamer avant une rencontre d’une telle importance qu’il est joué d’avance en raison de l’écart de budget ? L’OM a-t-il perdu toute ambition ? Certainement. « J’ai été réaliste. Tu regardes 10 ans en arrière et tu vois 23 matches et 17 défaites, quelque chose comme à§a. Matches à domicile et extérieur confondus. Ca ne veut pas dire qu’on ne va pas aller là -bas pour jouer. On a plus à gagner qu’à perdre, c’est une autre réalité (…). Mais là en 10 ans, il y a un milliard d’euros d’écart en termes d’investissements. C’est encore une réalité. Donc je pense qu’on doit seulement àªtre réalistes. Comme parfois d’autres équipes avec moins de budgets que nous viennent au Vélodrome, ràªvent et parfois gagnent, nous on va aller là -bas aussi pour ràªver et essayer de gagner. On n’a rien à perdre », a lancé l’entraà®neur olympique André Villas-Boas avant la rencontre.
Un discours diamétralement opposé à celui de son homologue parisien Thomas Tuchel qui mesure l’importance d’une telle affiche et qui le martèle à ses joueurs afin de les conditionner. «C’est un match spécial, comme un match en Ligue des champions ou une demi-finale de Coupe de France. C’est un match avec une grande histoire en France et pour moi, il est absolument nécessaire de respecter l’histoire autour de ce match. On a beaucoup de respect pour nos supporters pour lesquels c’est très important. C’est un match spécial, on peut le sentir et on aime cette ambiance-là dans laquelle on est très compétitifs. Je suis convaincu que nous sommes pràªts », a-t-il lâché.
Pour beaucoup d’observateurs, le Classico a perdu de sa saveur. Pour l’OM et ses supporters peut-àªtre, mais certainement par pour le Paris Saint-Germain. Le Classico reste le match de l’année. Et ce, pour la plus grande fierté de ses supporters.
Stéphane TAN