“Bien avant le match de dimanche soir, j’avais décidé de parler de Bernard Tapie dans cette chronique car je viens de dévorer le livre d’Alexandre Fievée, ‘Dans le vestiaire de l’OM, les années Tapie’. Comme je ne retiens de la purge nantaise que l’étendard ‘Tapie, notre Boss à jamais’, à§a tombe plutôt bien… Pourquoi parler de notre ancien président ? Parce que, pour ne rien vous cacher, je lui en ai beaucoup voulu après l’affaire OM/VA. J’avais 13 ans à l’époque des faits. Dans mes yeux d’enfant, l’OM était numéro un pour l’éternité et Bernard Tapie était mon dieu. Juste avant le coup d’envoi du Clasico du 15 août 1993, j’étais resté bouche bée en le voyant passer à côté de moi en Ganay. Il nous avait regardés avec mon ami, nous avait dit ‘Ca va, les gars ?’ et nous avait tendu la main. Inoubliable.
Et puis, l’affaire OM/VA a révélé des tas de choses un peu honteuses. J’en ai voulu à Tapie d’avoir triché alors qu’il possédait la meilleure équipe, je lui en ai voulu de s’àªtre fait prendre, je lui en ai voulu d’avoir entraà®né le club dans sa chute alors que c’est politiquement qu’il dérangeait. Et surtout, surtout, je lui en ai voulu d’avoir jeté l’opprobre sur ce qui était et demeure la plus belle période de mon club tant aimé. D’avoir en quelque sorte sali mes souvenirs d’enfance. Je n’en peux plus que des Emmanuel Petit, des Arsène Wenger ou des supporters du PSG laissent entendre qu’on a acheté tous nos titres…
J’ai donc nourri une certaine défiance à l’encontre de Tapie. Et puis j’ai lu ce livre, magnifique, qui expose des faits, et seulement des faits. On redécouvre que l’ancien président de l’OM était un personnage hors du commun avec une intelligence supérieure, une roublardise affirmée et la capacité à s’adapter à toutes les situations. C’est vrai, il a trempé dans des magouilles pas très claires. Mais c’était monnaie courante à l’époque d’appeler le meilleur joueur de l’équipe adverse avant un match pour lui faire miroiter un transfert, de mettre la pression sur un arbitre ou de lui accorder certaines faveurs.
Bernard Tapie a débarqué dans un système, s’est acclimaté en un rien de temps et a joué le màªme jeu que les autres. Mais comme lui avait une carrière politique en parallèle, il est rapidement devenu l’ennemi à abattre. Et la balle qui l’a abattu a aussi descendu l’OM. Il m’aura fallu vingt ans pour décolérer mais voilà , c’est fait. Je suis pràªt à reprendre le combat contre tous les rageux à qui on a clairement botté le cul dans les années 90, sans l’aide d’un arbitre ou de produits illicites dans le jus d’orange. Merci Boss pour ces souvenirs impérissables. Longue vie à toi !’
R.N.
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