En politique et dans le monde de l'entreprise, on appelle cela la « théorie des 100 jours ». Un gouvernement nouvellement élu ou un PDG fraà®chement nommé disposerait de cette période pour apporter des réformes profondes et faire adopter les mesures les moins populaires de son programme. Passé ce délai, l'opposition sort alors du bois. Dans le football, cette théorie a été popularisé par Frank McCourt et son président délégué, Jacques-Henri Eyraud, pour l'OM Champions Project. A plus petite échelle, elle s'applique aussi au nouveau coach de l'AS Saint-à‰tienne : Oscar Garcia. Cent jours dans le football, cela donne quand màªme un peu de temps pour mettre en place le projet. Quand cela démarre au début de l'été, cela permet d'avoir carte blanche au niveau de la préparation d'avant-saison, des deux mois de mercato ainsi que du début du championnat.
Reprise J-11 : un programme à définir
Pour l'instant, le Catalan suscite une totale adhésion au niveau des supporters, lui qui arrive auréolé d'une réputation flatteuse de technicien offensif ayant obtenu des résultats. Néanmoins pour Oscar Garcia, qui n'a officiellement été nommé que mardi (l'ASSE attendait la lettre de sortie du Red Bull Salzbourg et l'accord était alors total à l'heure où nous écrivions ces lignes), il ne faudra pas perdre trop de temps à l'allumage. Le Catalan démarre son nouveau projet avec plein d'idées en tàªte exposées à sa direction mais face à une feuille blanche. Màªme dans l'organisation du travail, tout restait encore à définir.
Ce jeudi, on arrive déjà à onze jours de la reprise et rien n'est encore acté pour la préparation d'avant-saison. Tout juste le club avait-il négocié un stage au Chambon-sur-Lignon du 9 au 16 juillet avant que le coach ne soit nomm锦 L'Espagnol aura donc pour première mission, avant màªme de s'entretenir avec son nouveau groupe le 26 juin et de discuter des cas particuliers, d'organiser un programme de reprise et de fixer le calendrier des matches amicaux. Le fera-t-il avec ou sans Thierry Cotte (préparateur physique en CDI) ? Avec son adjoint à la préparation physique Quique Sanz ? La question demeurait encore en ce début de semaine”¦
Un effectif à dégraisser, un jeu à mettre en place
Arrivé avec une philosophie différente de celle de son prédécesseur, le natif de Sabadell va également devoir dessiner les contours de son effectif et passer ses mesures « impopulaires » (comprenez le départ de certains cadres “bankables” et appréciés des fans) pour pouvoir reconstruire par la suite. Dans ce “tout doit disparaà®tre” à la sauce verte, Stéphane Ruffier et Kevin Malcuit faisaient figure de candidats parfaits. Il faudra aussi nettoyer un effectif de 29 professionnels pour ne garder que les éléments correspondants au projet”¦ Et en amener de nouveaux. Mais ne nous y trompons pas, le gros du chantier d'Oscar Garcia concerne le jeu et les nouveaux principes à mettre en place. Soit sa “patte”, aperà§ue du côté de Salzbourg. C'est un travail qui réclame du temps et l'adhésion du vestiaire. Quand il est arrivé au Red Bull et y a réussi (4 victoires lors de ses 5 premiers matches sur le banc au début de l'année 2016), l'ex-disciple de Johann Cruyff ne partait pas de rien. En effet, il débarquait dans un mastodonte du football autrichien et disposait déjà d'un effectif taillé pour jouer l'attaque à outrance. A l'ASSE, la donne est très différente. Non seulement les Verts ne font pas partie des gros bras de Ligue 1 mais, en plus, le secteur offensif des Verts est classé “zone sinistrée” depuis plusieurs saisons. Le chantier de reconstruction est colossal et cent jours ne seront pas de trop pour que la mayonnaise prenne. C'est tout le défi d'Oscar Garcia.
Alexandre Corboz