Ligue 1
ASSE : réseaux, jeu, staff… Oscar Garcia en 5 questions
Sauf surprise, Oscar Garcia (Red Bull Salzbourg, 44 ans) devrait être nommé cette semaine entraîneur de l’ASSE.
Présentation détaillée de ce discipline de Johan Cruyff, désireux d'apporter de la folie dans le Forez.
Comment a-t-il séduit les dirigeants stéphanois ?
UN SPEED DATING Rà‰USSI. Pendant longtemps, Oscar Garcia n'a pas été vu comme un premier choix par les dirigeants stéphanois, qui espéraient secrètement pouvoir attirer Claude Puel (toujours en bisbille avec Southampton sur la résiliation de son contrat). Malgré tout, comme ce fut le cas avec beaucoup de candidats, l'ASSE a accepté de rencontrer le Catalan, qui correspondait plus ou moins au portrait-robot du technicien désiré. A Paris, le coordinateur sportif stéphanois, Dominique Rocheteau, et le responsable de la cellule de recrutement, David Wantier, ont été séduit par le discours de l'ancien Barcelonais, qui a impressionné par sa connaissance théorique de la Ligue 1 et de l'effectif de Saint-Etienne. De plus, il remplissait une autre condition imposée par Roland Romeyer : il parle franà§ais. Consciente qu'il ne figurait pas en tàªte de liste au Bayer Leverkusen ou au Celta Vigo, l'ASSE a pris le temps d'étudier toutes les autres possibilités avant d'accélérer sur ce dossier. Face aux refus de Patrick Vieira ou aux exigences de Claudio Ranieri, la direction a finalement accepté de transiger sur deux conditions qui freinaient cette piste : le staff technique imposé par Oscar Garcia et le fait de payer une indemnité de transfert à Salzburg (1,5 M€ selon la presse autrichienne)
Pourquoi veut-il à tout prix quitter Salzburg ?
POUSSà‰ AU Dà‰PART PAR LEIPZIG. Au Red Bull Salzburg, Oscar Garcia avait des résultats (deux fois auteur du doublé national), jouait la Coupe d'Europe et devait encore un an de contrat à ses employeurs. Mais les relations avec l'actionnaire étaient très compliquées à cause de l'émergence en Allemagne d'un autre club franchisé Red Bull (Leipzig), dans un championnat plus médiatisé. Le Catalan avait notamment l'impression de servir de centre de formation à l'autre écurie européenne de la marque puisqu'il s'était vu chiper trois de ses meilleurs éléments (Dayot Upamecano, Naby Keà¯ta et Bernardo) l'été dernier. Autre élément qui a marqué la rupture avec ses dirigeants : le départ de son ami et manager général Jochen Sauer pour le Bayern Munich. De plus en plus isolé, le natif de Sabadell souhaitait vraiment s'en aller, surtout qu'il était possible qu'étant qualifiés tous deux en Coupe d'Europe, Salzburg et Leipzig se retrouvent épinglés par l'UEFA.
Comment va évoluer le staff de l'ASSE sous ses ordres ?
C'EST ENCORE LE FLOU. Dimanche, à l'heure où nous écrivions ces lignes, toutes les modalités de l'arrivée d'Oscar Garcia n'étaient pas encore connues car le technicien était encore en phase de négociations avec Roland Romeyer. Très pointilleux, l'agent de l'Espagnol, José Maria Orobitg, avait toute une série de détails à régler”¦ Notamment sur l'enveloppe allouée par l'ASSE au recrutement du staff technique. Le coach de Salzburg souhaitait débarquer dans le Forez avec trois ou quatre adjoints. Ruben Martinez, qui l'a suivi à Brighton et au Red Bull, ainsi que son préparateur physique, Quique Sanz, faisaient notamment partie des discussions. Il était aussi nécessaire de trancher les cas de l'ancien staff de Christophe Galtier. En fin de contrat, Thierry Oleksiak n'a qu'assez peu de chances d'àªtre reconduit. Concernant René Lobello, arrivé il y a un an, il fallait encore statuer, l'intéressé, comme Fabrice Grange (entraà®neur des gardiens), devant encore un an de contrat à Saint-Etienne. Enfin, et c'était d'assez loin le dossier le plus épineux, il fallait prendre une décision pour Thierry Cotte, l'actuel préparateur physique pouvant se retrouver en concurrence avec Quique Sanz. Apprécié de ses dirigeants, Cotte est en CDI et ni Roland Romeyer ni Bernard Caiazzo ne souhaitaient le voir débarqué de ses fonctions.
Quel type de jeu prône-t-il ?
L'ATTAQUE. En 2013, lorsqu'il dirigeait Brighton en Deuxième division anglaise, le Catalan avait expliqué sa philosophie à “The Independent” : “Le jeu que je prône, c'est de garder le ballon, d'essayer d'avoir la possession, de passer le ballon autant de fois que possible et de trouver le bon moment pour marquer”. Une idée directrice qu'il tenait alors contre vents et marées malgré des résultats difficiles au début : “Garder votre chemin, toujours, ne dépend pas de la victoire ou non. Parce que les joueurs doivent vous faire confiance. Et si vous changez quand vous perdez, ils pourraient penser différemment. Ce n'est pas bon pour eux. Ils doivent savoir que le coach ne changera pas de méthode”. Disciple de Johan Cruyff et adepte du football à la barcelonaise, Oscar Garcia s'est appliqué dans tous ses clubs à tenir sa ligne directrice apprise à la Masia où il a fait ses gammes en tant qu'entraà®neur. A Salzburg, son équipe prônait un football très offensif (81 points pris en 36 journées de championnat, 2,05 buts inscrits par match en moyenne et une différence de buts de +50), organisé en 4-2-4 ou en 4-2-3-1 avec toujours deux ailiers très offensifs et un pressing tout terrain qui avait notamment fait exploser l'OGC Nice en Coupe d'Europe. Un jeu également très exigeant physiquement.
Quels sont ses réseaux ?
UN RECRUTEMENT AU PROFIL BARà‡A. Issu de la formation barcelonaise, Oscar Garcia n'a jamais pioché à la Masia pour se renforcer et ce dans aucun club qu'il a traversé. Mais avec Josep Maria Orobitg, un agent influent en Catalogne (qui s'occupe notamment des cas de Pep Guardiola, Sergi Busquets, Cristian Tello ou Jonathan Soriano), il dispose de belles entrées au FC Barcelone. Souvent, par le passé, l'ancien milieu offensif s'est appuyé sur sa cellule de recrutement en place pour travailler. Ce qui ne l'a pas empàªché d'avoir quelques exigences précises. Ainsi, pour ses deux premières expériences à l'étranger, au Maccabi Tel Aviv et à Brighton, il avait trouvé rassurant de ramener avec lui certains compatriotes. En Israël, il avait recruté deux trentenaires Espagnols. En Angleterre, ils étaient six. Dans l'équipe “Erasmus” du Red Bull Salzburg, il n'en avait plus aucun après le départ de Jonathan Soriano en Chine. Ce qui ne l'avait pas empàªché de piocher chez ses anciens protégés. Ainsi, le plus gros transfert réalisé par le club autrichien sous sa coupe fut la venue de l'Israélien Munas Dabbur (Grasshopper Zurich) pour 6 M€, un joueur qu'il avait entraà®né lors de son séjour à Tel-Aviv et qui correspondait à son profil type d'attaquant : efficace, technique et surtout travailleur.
Alexandre Corboz