L’ASSE a déjà amorcé sa mue avant une intersaison clé au cours de laquelle il faudra gérer l'absence de Coupe d'Europe. Dans l'effectif, il devrait aussi se passer des choses.
1. Un plan dégraissage à gérer
Sans Europe, l'ASSE va passer d'une saison à 53 matches à gérer à un exercice dont le total pourrait passer en dessous des 45. Forcément, cela demande moins de forces vives, moins de concurrence et des postes qui ne sont pas obligés d'àªtre doublés. Dans la colonne des départs, ils sont déjà cinq à y prétendre : Jérémy Clément, Oussama Tannane, Bryan Dabo, Nolan Roux et Pierre-Yves Polomat. Des joueurs sur lesquels Christophe Galtier ne compte plus du tout. Màªme s'il rend de fiers services actuellement, Benjamin Corgnet va aussi quitter le navire à l'issue de son bail, le 30 juin. Pour les cinq éléments encore sous contrat, le problème est de trouver un club où les “exfiltrer”. En ce sens, les réseaux de David Wantier et de ses nouveaux subordonnés dans l'organigramme (David Friio et Jean-Luc Witzel) seront essentiels pour dénicher des portes de sortie.
2. Un joueur bankable à sacrifier”¦ et à remplacer
C'est quasiment inéluctable et Saint-Etienne ne devrait pas y couper malgré les bons résultats financiers des années précédentes : l'absence d'Europe oblige les clubs à réduire la voilure. Généralement, dans ces cas-là , le plus logique est de vendre une “star” pour une somme à huit chiffres afin de préserver les autres. A l'ASSE, les joueurs de ce profil et à cette valeur marchande ne sont pas légion : Stéphane Ruffier et Kévin Malcuit sont les deux éléments qui peuvent rapporter gros. Florentin Pogba et Ole Selnaes (pour son potentiel entrevu par intermittence et son jeune âge) peuvent aussi concourir à cette catégorie. En tout cas, si Stéphane Ruffier part, “Sainté” cherchera sans doute un gardien màªme si Jessy Moulin, lors des intérims qu'il a réalisés en l'absence du Bayonnais, a montré qu'il avait la carrure d'un numéro un.
3. Le cas Veretout à régler
S'il est acté qu'Henri Saivet ne sera plus stéphanois l'an prochain, l'ASSE a prévu de se battre pour conserver Jordan Veretout, pràªté sans option d'achat par Aston Villa. L'ancien Nantais ayant été recruté par le club de Birmingham pour plus de 10 M€, les négociations risquent d'àªtre serrées mais la direction ligérienne, qui a entamé les démarches depuis peu, se veut optimiste sur ses chances de conserver le champion du monde U20. Les Verts seraient cependant bien inspirés d'avancer vite sur le dossier pour s'éviter un nouvel épisode Benoà®t Trémoulinas avec des discussions qui traà®nent en longueur et un joueur qui signe finalement ailleurs”¦
4. Les fins de contrat de 2018 à trancher
Il y a les indésirables et les joueurs à qui il ne restera plus qu'un an de contrat. Parmi ces éléments, seul Loà¯c Perrin a obtenu un nouveau bail récemment, non sans avoir brandi la menace d'un départ dans la presse. Pour tous les autres, aucune discussion n'est en cours. Parmi ces joueurs dans le flou, à qui les Verts ne ferment pas la porte d'un départ, figurent Florentin Pogba, Kévin Théophile-Catherine, Fabien Lemoine, Kévin Monnet-Paquet et Romain Hamouma, ce dernier vivant assez mal le fait que la direction de l'ASSE ne soit pas venue lui proposer quelque chose. Une fois le championnat terminé, il devrait y avoir beaucoup d'entretiens individuels dans les coursives de L'Etrat.
5. Un latéral gauche titulaire à trouver
Pierre-Yves Polomat mis de côté, Cheikh M'Bengué passant plus de temps à l'infirmerie que sur les terrains, Christophe Galtier a souvent été contraint de bricoler au poste de latéral gauche. D'abord avec Florentin Pogba puis avec les jeunes Ronaël Pierre-Gabriel et Habib Maà¯ga. Pour àªtre compétitifs, les Verts ont besoin de dénicher un gaucher de l'envergure d'un Faouzi Ghoulam, d'un Benoà®t Trémoulinas ou d'un Franck Tabanou. Depuis l'été 2015, ce poste est une vraie faiblesse de l'ASSE alors qu'il était l'un des points forts auparavant. L'une des raisons du déclin stéphanois dans le jeu ?
6. Un milieu créatif à dénicher
Dans l'entrejeu, l'ASSE pourrait enregistrer énormément de départs (Clément, Dabo, Corgnet, Lemoine, Saivet voire Selnaes) et va sans doute àªtre contrainte de recruter un ou deux éléments. Fini le profil de la sentinelle laborieuse, c'est davantage vers un joueur créatif, susceptible de dynamiser le jeu, que les Verts vont se tourner. Un profil hybride, à la fois travailleur et passeur, semblable à celui de Jordan Veretout. Le genre de portrait-robot qui correspond à Thomas Mangani (SCO Angers), dont le nom circule déjà dans le Forez. Si Dijon venait à descendre, il est aussi possible que les Stéphanois se pencheraient sur le cas de Pierre Lees-Melou.
7. Une attaque à muscler
Il semble acté que Robert Beric sera encore là l'an prochain, les Verts ayant payé 7,5 M€ pour le faire venir et n'étant pas disposés à le céder au moment où sa cote est au plus bas. Autour de lui, c'est le grand flou. Entre les joueurs sur lesquels Christophe Galtier ne compte plus (Tannane, Roux, Jorginho), ceux dont l'avenir est lié à leur situation contractuelle (Hamouma, Monnet-Paquet) et les retours de pràªts qui ont un coup à jouer (Bamba, Maupay), il peut y avoir une grosse redistribution des cartes. Des doutes planent également autour d'Alexander Sà¶derlund, abonné à l'infirmerie et dont le contrat court jusqu'en 2019. Quoi qu'il en soit, les Verts devraient néanmoins àªtre amenés à recruter un ou deux éléments supplémentaires dans ce secteur pour y insuffler une concurrence nouvelle.
Alexandre CORBOZ
