Depuis le début de saison, Robert Beric est très efficace sur ses rares occasions à l’ASSE. De là à en faire l'opposé d'un Edinson Cavani ? Analyse statistique d'une idée reà§ue.
Dans les colonnes de L'Equipe il y a quelques jours, Hervé Revelli a lâché le mot : « Beric, c'est le contraire de Cavani ». Pour justifier la comparaison, le meilleur buteur de l'histoire des Verts s'est fendu d'une explication particulière, qualifiant l'Uruguayen de « virevoltant et maladroit » alors que le Slovène est « plus dans le style d'Ibrahimovic et de Balotelli ». Cette image d'anti-Cavani, Beric l'a encore porté ce week-end avec son but face au LOSC. Très discret avant de recevoir le ballon à la 63e minute, l'ancien buteur du Rapid de Vienne a d'abord joué de son corps devant Renato Civelli avant d'enchaà®ner une frappe en feuille morte en pivot, dans la lucarne de Vincent Enyeama. Un geste sublime.
Robert Beric participe plus au jeu que Cavani”¦
Mais la comparaison Beric – Cavani est-elle vraiment légitime ? Non pour notre consultant Denis Balbir : « Je n'aime pas l'expression d'anti-Cavani. Je trouve que c'est faire injure à Edinson Cavani en le faisant passer pour un attaquant peu adroit. On parle quand màªme de quelqu'un qui travaille beaucoup sur l'aspect défensif, dans la combativité et dans le réalisme car màªme s'il vendange beaucoup d'occasions, il s'en procure. Puis, sans faire injure à Robert Beric, on parle quand màªme de Cavani, un joueur qui a éclaté à Naples. Ce n'est pas non plus n'importe qui. Là où la comparaison est pertinente, c'est que Beric est l'attaquant qui rode dans la surface et se jette sur tous les ballons. Il joue sur son potentiel physique et sa puissance. Cavani, c'est un autre style, davantage dans les longues chevauchés. Il perd beaucoup d'influx sur le travail défensif, en multipliant les appels et les courses alors que Beric est plus économe de ce côté-là . » Beaucoup plus économe certes, mais pas moins sollicités.
En six matches de Ligue 1 chacun avant ce week-end (371 minutes pour Beric contre 417 minutes pour Cavani), le Slovène touche en effet plus de ballons que son homologue parisien (116 ballons joués contre 112). Les deux hommes ont également une importance similaire dans le rendement de leurs équipes respectives : Beric pèse 38% des buts contre 39% pour Cavani.
”¦ Mais n'est pas aussi efficace
Là où ils diffèrent fondamentalement, c'est dans la manière de se mettre en évidence”¦ Et dans l'imaginaire collectif que cela renvoie. Auteur de 5 buts en 745 minutes (soit un toutes les 149 minutes), Robert Béric donne l'impression d'àªtre un tueur car il ne frappe que très peu voir pas du tout. L'ancien joueur du Rapid de Vienne a marqué sur 42% de ses tentatives et il a cadré deux tiers de ses 12 frappes. Dans l'efficacité effective, Edinson Cavani est en réalité bien meilleur, lui qui a marqué onze fois en 687 minutes (soit une fois toutes les 65 minutes).
L'avantage du Matador étant qu'il évolue dans une équipe beaucoup plus forte offensivement, qu'il a plus d'opportunités”¦ Et qu'il est beaucoup plus audacieux puisque l'Uruguayen a déjà frappé 37 fois au but (1 fois toutes les 18 minutes contre une fois toutes les 62 minutes pour le Slovène) pour 54% de frappes cadrées quand màªme. Ce qui fausse un peu le jugement puisque à§a lui colle l'étiquette d'un buteur maladroit alors qu'il est simplement hyperactif. Rappelons que sur sa dernière année au PSG où il a marqué 38 buts en Ligue 1, Zlatan Ibrahimovic avait frappé 157 fois cadrant aussi 54% du temps”¦
Alexandre CORBOZ
