ASSE – EXCLU Mercato, objectif ”¦ Caïazzo livre ses vérités

Extrait de But ! Saint-Etienne, actuellement en kiosques.

Président, àªtes-vous satisfait du recrutement ?

Bernard Caà¯azzo : On l'avait anticipé dès le mois de janvier. Notre stratégie vise à donner six mois à nos recrues pour s'adapter à leur nouvel environnement et devenir de véritables renforts. Ole Selnaes et Oussama Tannane ont prouvé leur vraie valeur à Athènes. Alexander Sà¶derlund, Bryan Dabo et Cheik M'Bengue sont des joueurs confirmés qui veulent franchir un palier avec l'ASSE. Mais nous sommes aussi satisfaits de voir qu'un garà§on comme Pierre-Yves Polomat est capable de réaliser de gros matches européens. C'est la démonstration que le centre de formation est sur la bonne voie. Mais ce que je considère le plus important, c'est l'excellente mentalité qui règne dans ce groupe de joueurs qui pensent d'abord à l'équipe.

Sans doute faudra-t-il compléter le recrutement et je fais confiance au staff pour trouver les meilleures solutions. J'ai entendu des critiques sur notre entraà®neur qui ne m'ont pas plu en mai. Christophe Galtier est l'un des meilleurs coaches de l'histoire de l'ASSE. Il est avec nous depuis pas mal d'années et il se bonifie au fil des ans car il sait se remettre en cause et trouver des réponses aux problèmes qui ne manquent jamais de se poser dans tout club. Il a su améliorer son staff cette saison pour répondre aux exigences de l'évolution constante de notre football. Il ne faut pas imaginer que nos concurrents dorment”¦

Pensez-vous que l'ASSE puisse prétendre au podium?

Il serait prétentieux de notre part de l'affirmer. A terme, on pourra l'imaginer, à condition que six ou sept jeunes de qualité sortent de notre centre de formation pour rejoindre le groupe pro. Notre objectif, pour l'heure, est de jouer l'Europa League à fond et de nous qualifier, la saison prochaine, pour la cinquième fois d'affilée pour une Coupe d'Europe. Ce serait encore un exploit pour un club qui possède le 7e budget de Ligue 1. L'ASSE ne peut pas se permettre de recruter des garà§ons comme Jérémy Menez ou comme Bafetimbi Gomis dont les niveaux de salaire à Bordeaux et à l'OM n'entrent pas dans notre grille. Pourtant, nous terminons devant ces deux bons clubs depuis plusieurs années.

Je rappelle, d'ailleurs, que l'ASSE se situe, en moyenne, au quatrième rang sur les cinq dernières saisons en Ligue 1, depuis l'arrivée des Qataris au PSG. Nous avons joué 108 matches, toutes compétitions confondues, depuis deux saisons et si nous éliminons le Beitar Jerusalem à la fin du mois, nous sommes partis pour en disputer plus de 50 cette saison. Après, imaginer que l'ASSE, avec ses moyens, peut à la fois jouer l'Europa à fond, disputer plus de 50 matches dans la saison, faire le spectacle à chaque match, terminer sur le podium, équilibrer ses comptes et pourquoi pas aussi gagner une Coupe, si possible l'Europa, ce n'est pas très réaliste. Nous, dirigeants, nous devons àªtre réalistes màªme si ràªver fait beaucoup de bien.

Est-ce que l'ASSE compte encore recruter ?

Tout dépendra de trois facteurs : d'abord, une qualification européenne qui réclamera d'avoir une plus grande profondeur de banc. Nous serons fixés le 25 août. Ensuite, les signaux que les jeunes nous enverront à l'entraà®nement ou à travers des matches. Enfin, des départs de certains éléments de l'effectif, qui permettraient de disposer de moyens supplémentaires. Rappelons que tous les moyens financiers de l'ASSE sont mis au service du sportif car si le club ne veut pas enregistrer de pertes, il ne recherche pas absolument à réaliser des bénéfices. Le club est l'un des rares, en France, à se trouver à l'équilibre. Il ne s'engagera jamais dans une politique aventureuse qui pourrait le conduire à des pertes importantes, comme c'est le cas pour d'autres en Ligue 1. C'est une situation que de nombreux clubs de l'élite nous envient si bien que l'ASSE est devenue un modèle à copier et màªme une référence pour de nombreux clubs

Recueilli par Laurent HESS, correspondant à Saint-Etienne.