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Ligue 1

FC Nantes : nos 7 conseils pour réussir la saison

La Ligue 1 reprend ses droits à partir du weekend prochain.

Beaucoup d’attentes entourent le FC Nantes.

Dans moins d’une semaine, le FC Nantes attaquera son championnat avec un déplacement à Dijon pour le compte de la première journée de L1. Traverser les trente-huit journées de championnat sans orage est un pari difficile mais loin d'àªtre insurmontable. Afin d’y parvenir, voici quelques petits conseils pour briller sur le terrain, mais aussi en dehors.

Marquer plus de buts

Pour gagner, la règle absolue est d'inscrire un but de plus que son adversaire. L'évidence est telle que la rappeler ici pourrait pràªter à sourire. Sauf qu'au FC Nantes, on n'a visiblement pas trop le sens du but justement. Pour preuve, avec 33 réalisations au compteur, les Canaris ont fini la saison avec la deuxième pire attaque de la L1, juste devant la lanterne rouge Troyes (28 buts). Pire : les Jaune et Vert n'ont guère fait trembler les filets loin de la Beaujoire puisqu'ils partagent avec Bastia le peu glorieux titre de l'attaque la moins prolifique à l'extérieur avec seulement 13 buts en 18 matches, ce qui fait une moyenne famélique (0,7 but par match), indigne d'une équipe qui prétend au top 10, voire plus haut”¦

Surtout, ce constat ne date pas d'hier puisque la saison précédente, déjà , les finisseurs nantais, en sérieux manque d'inspiration, n'avaient marqué qu'à 29 reprises, soit la moins bonne attaque de toute la Ligue 1 ! Heureusement, dans l'autre surface, la défense a toujours plutôt bien résisté pour contrebalancer cette terrible statistique”¦

Donner d'avantage leur chance aux jeunes

Recruter, c'est une bonne chose. Cela permet d'apporter du sang neuf à l'équipe, de nouveaux visages au club et, pourquoi pas, un nouvel élan. Mais à force d'aller chercher ailleurs ce que l'on peut produire chez soi fini par poser problème. Car l'aura d'un centre de formation ne réside pas seulement dans sa glorieuse réputation mais aussi, et surtout, dans la possibilité qu'ont les jeunes pousses d'emprunter l'ascenseur social du football, autrement dit de grimper les échelons jusqu'à intégrer l'équipe première.

Sauf qu'à la Jonelière, les jeunes qui s'incrustent dans le vestiaire des pros se comptent sur les doigts d'une main. Cette dernière décennie, une petite poignée, seulement, a connu cette chance à dose homéopathique, màªme si, reconnaissons-le, le phénomène semble s'àªtre accéléré en deux-trois ans. Mais souvenons-nous des Loà¯c Négo, Sofiane Hanni ou Lionel Carole, considérés à leur époque comme des espoirs plus qu'intéressants avant de tomber dans l'oubli, ou de mettre leur talent au service d'autres clubs. Et souvenons-nous, surtout, qu'en 1995, c'est avec une équipe estampillée made in Nantes que les Canaris ont réalisé leur meilleure saison de l'histoire !

C'est d'autant plus dommage, au final, que les joueurs issus du centre constituent une vraie vitrine comme le sont aujourd'hui les Rongier, Dupé et Dubois auxquels les jeunes supporters s'identifient beaucoup. Surtout, à§a peut aussi rapporter gros comme cela avait été le cas avec Jordan Veretout”¦

Uniformiser les salaires

Le passé l'avait démontré avec Darcheville en Ligue 2 ou encore Gravgaard et Klasnic en Ligue 1. Cette saison, on l'a aussi vu avec Kolbeinn Sigthorsson. Arrivé avec un salaire à six chiffres, l'international islandais a largement déà§u, aussi bien dans son rendement sur le terrain (3 buts) que dans son comportement en dehors”¦ Dans un vestiaire, tout se sait, à commencer par les fiches de paie, qui peuvent àªtre source de conflit, notamment lorsqu'un nouveau joueur débarque avec le statut de star et ne répond finalement pas aux attentes placées en lui. Il est difficile de faire cohabiter une vingtaine de joueurs avec des variations salariales allant du simple ou quadruple.

Alors màªme si l'argent est malheureusement devenu le nerf de la guerre, pourquoi ne pas se calquer sur le modèle de l'AS Saint-Etienne ? De fait, le club du Forez a réglé ce problème en instaurant un « salary cap ». C'est-à -dire que tout le monde touche à peu près la màªme chose (90 000€) et peut augmenter largement son capital par le jeu des primes variables (jusqu'à 40 000€ en plus). Certes ce système a ses limites (difficile de retenir un bon joueur courtisé par des clubs lui proposant le double ou le triple) mais il a au moins le mérite de mettre tout le monde sur le màªme pied d'égalité.

Afficher son ambition”¦ sans s'emballer

On se souvient tous de la fameuse réserve de Guy Roux à chaque début de saison, l'entraà®neur bourguignon déclarant viser « le maintien ». Bien sûr, pérenniser son avenir en Ligue 1 est l'objectif de toutes les équipes mais, à un moment, il faut aussi se découvrir un peu. Au FC Nantes, on a enfin compris qu'àªtre ambitieux n'était pas synonyme de prétention.

Ainsi, le président Kita a fixé la barre au top 10. Un but réaliste qui ne doit cependant pas varier durant la saison. Car lorsque le patron, grisé par les bons résultats du moment, lance à mi-parcours que finir dans les six premiers (autrement dit européen) est une nouvelle possibilité, c'est cette fois faire preuve d'inconscience, surtout lorsque l'effectif ne connaà®t pas les ajustements nécessaires à la réalisation de ce nouvel objectif !

Plutôt que de changer sa stratégie à la tràªve, il convient d'abord de se fixer un cap certes un peu moins ambitieux que l'Europe en ligne de mire dès le départ, et de se donner les moyens immédiatement pour tenter de l'atteindre.

Maintenir de bonnes relations avec le staff

Lorsqu'un président et un entraà®neur avancent main dans la main, sans que le premier n'empiète sur le territoire du second, cette osmose se traduit par une ambiance saine dans tout le club. Mais lorsque cette relation vole en éclat ou se construit sur des non-dits, c'est nettement plus problématique. Car si l'autorité de l'entraà®neur est mise à mal par le boss, sa crédibilité auprès de ses joueurs est ensuite mécaniquement réduite à rien. Au FC Nantes, cela a été criant cette saison, et sans ce conflit entre MM. Kita et Der Zakarian cet hiver, il est probable que les Canaris n'auraient pas terminé en 14e position”¦

De fait, en clarifiant plus rapidement la situation contractuelle de son coach, le président n'aurait pas eu à gérer un printemps exécrable où l'on a fini par voir MDZ sortir de son habituelle réserve pour exploser après un match face à l'OM, déclarant n'avoir « plus envie de travailler avec M. Kita ». Comment, ensuite, continuer à assurer une fin de saison lorsque les deux plus importantes parties d'un club (l'entraà®neur et le président) ne se parlent plus ?

Soigner le prix des places

Cela ne relève évidemment pas du sportif mais c'est aussi un secteur à soigner. Chaque printemps, la publication du prix des abonnements est d'ailleurs source de polémique et les supporters ne manquent jamais une occasion de faire savoir leur mécontentement par le biais de banderoles déployés au stade. Une enquàªte du journal L'Equipe portant sur la phase aller de l'exercice 2014-2015 avait ainsi révélé qu'un abonné de la Beaujoire en virage (les classes dites populaires, donc les moins chères, en Erdre et en Loire) avait payé 19€ (en moyenne) pour assister à un but selon un calcul divisant le prix de la carte la moins chère au nombre total de buts inscrits. Dans ce classement, le FCN pointait alors en 18e position, juste devant Monaco (21,82€) et le PSG (25,29€) et très loin derrière Bordeaux (8,13€).

Cette année, le club a (enfin) entendu cette irritation descendre des tribunes et décidé de geler les tarifs pour les réabonnements, réintroduisant la fameuse prime de fidélité. Mais les prix avaient tellement augmenté les années précédentes que les administratifs du FCN n'ont eu d'autre choix que de maintenir un taux stable”¦ Malgré cela, le nombre d'encartés a connu une belle progression, gagnant 1 500 personnes en un an (8 500 abonnés en 2015-2016). En réalité, c'est surtout le prix d'une place qui pose parfois problème avec ces fameux matches de gala où venir à la Beaujoire peut parfois coûter une quarantaine d'euro en moyenne. Résultat : certains fans occasionnels désertent les lieux et si le FCN affiche pourtant la 6e meilleure affluence moyenne de la saison (25 226) c'est bien l'arbre qui cache la foràªt puisque aucune soirée à Louis-Fonteneau ne s'est déroulée à guichets fermés alors que des affiches face au PSG, l'OM, Rennes ou Saint-Etienne l'étaient auparavant.

Un signe parmi d'autres ? Le match contre le Gazelec d'Ajaccio a attiré 24 799 personnes contre moins de 22 000 pour les réceptions de Bordeaux, Lyon ou Nice. Pourtant, la rencontre face aux Corses s'étaient joué dans le creux de l'hiver (3 février) et”¦ un mercredi soir ! Mais il faut dire que s'asseoir en tribunes avaient coûté moins de 10 €.

S'ouvrir au monde extérieur

Pour vivre mieux, vivons cachés. Cet adage n'est quasiment plus possible à l'heure de la multiplication des médias dans le football et, surtout, des réseaux sociaux sur lesquels tout se sait à chaque instant. Alors plutôt que d'essayer de dresser une barrière entre le vestiaire et le reste du monde, pourquoi ne pas s'ouvrir d'avantage à celui-ci ? Pourquoi ne pas aller à contre-courant du traditionnel vase-clos entourant le groupe ? On l'a vu avec le FC Nantes : lorsque celui-ci délocalise ses entraà®nements, le public répond présent. Lorsque les joueurs se pràªtent à des opérations auprès du public, cela créé un réel engouement et permet de garantir une belle cote de popularité.

Evidemment, il faut aussi savoir maintenir une certaine distance, notamment dans les moments importants. Mais pas de manière systématique ! Par le passé, lorsque le FCN s'est enfermé à la Jonelière, cette manie à largement contribué à détériorer l'ambiance du club de manière générale. Imaginons un instant l'effet inverse. Que se passerait-il si, quand les résultats sont insuffisants, les supporters, à leur tour, se mettent à bouder le stade en laissant l'équipe orpheline de son glorieux public ?

Charles Guyard

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