Les conséquences d'une élimination seraient nombreuses. Décryptage.
Pas de risque financier mais une fin de Mercato différente
Si l'UEFA ne dévoilera les revenus glanés par les Verts lors de la Ligue Europa 2015-2016 (16e de finale) qu'à la mi-septembre, on estime à six millions d'euros les retombées d'un bon parcours dans la compétition. En ratant, la phase de poule, l'ASSE s'assoit sur 1,3 M€ provenant de sa prime de participation, environ 1 M€ pour les (éventuelles) victoires en poule, 200 000€ pour une hypothétique présence en 16e de finale et le reste en market pool. Si les Verts sont éliminés, ce sera un coup dur pour la fin du Mercato, le club ayant budgétisé 3 M€ pour finaliser son recrutement fin août. Pour les 3 M€ de manque à gagner restant, le club pourra néanmoins les récupérer assez facilement par le biais de la Ligue 1 à condition de gagner deux places par rapport à l'an passé (de 6e à 4e).
Un déficit d'image important
Certes, quitter l'Europe très tôt permet de préserver son jus pour le championnat et la cadence d'un match par semaine mais cela casse aussi une vraie dynamique. L'année passée, fort de trois saisons consécutives à participer à des compétitions de l'UEFA, l'ASSE est entrée à l'European Clubs Association (ECA). Le syndicat des grands clubs. Sortir prématurément de l'Europe, cela veut aussi dire s'effacer de la carte. Non seulement l'indice UEFA des Verts ne progressera pas d'une saison à l'autre mais en plus la dynamique de progression régulière serait alors brutalement stoppée.
Un problème de riche au niveau de l'effectif
Màªme si l'ASSE a laissé partir quinze joueurs (jeunes ou moins jeunes) depuis le début de l'été, les Verts disposent d'un effectif pléthorique. Notamment au milieu et en attaque avec tous les postes doublés (voire triplés sur les ailes). Or, sans Europe, Sainté devra composer avec un match par semaine pour satisfaire tout le monde. Cela veut dire des joueurs mécontents de leur faible temps de jeu, un turn-over quasiment impossible, peu de chances de s'exprimer pour les jeunes du club”¦ La Ligue Europa est une carotte pour les hommes de Christophe Galtier. Elle est aussi une vitrine et une chance d'exposition. L'an passé, un Ronaël Pierre-Gabriel n'aurait par exemple jamais pu avoir sa chance s'il n'y avait pas eu de blessures et de coups de fatigue générés par la répétition des matches.
Une ambiance générale en berne
Au niveau de l'ambiance autour de l'équipe, sortir aussi tôt de l'Europe serait un réel coup dur. Comme les Green Angels l'ont exprimé sur leur premier tifo de la saison face à l'AEK Athènes, ils veulent « une épopée européenne » en premier souhait. Le public a pris goût à l'Europe et ces matches sont devenus pour lui une échappatoire face au spectacle décevant proposé depuis quelques années dans le Chaudron, face aux premières mi-temps de l'équipe désespérément vierges de buts ligériens depuis le 17 octobre 2015 ”¦ La déception serait lourde et amorcerait un exercice 2016-2017 sans saveur. Déjà que le Mercato n'est pas au goût des fans et qu'on constate une vraie érosion de la ferveur aux entraà®nements estivaux à L'Etrat”¦
Alexandre CORBOZ