L'effectif de Christophe Galtier a des trous et il n'y a plus de moyens pour les combler. Comment en est-on arrivé là ? Eléments de réponse.
Trop de joueurs confirmés sous contrat
Aujourd'hui, l'ASSE doit penser à dégraisser avant d'acheter. La raison ? Trop d'éléments sous contrat et une masse salariale relativement importante malgré la part variable liée à la performance et le Salary cap (90 000€ brut par mois de base fixe). Sans compter les jeunes professionnels de l'effectif, il y a 22 éléments chevronnés sous contrat. Tous à des salaires oscillant entre 30 000 et 90 000€ brut par mois. L'espace pour y faire sortir un jeune est donc relativement limité vu que, dans presque tous les secteurs, les postes sont déjà doublés. Parallèlement, l'effectif vieilli avec de plus en plus de trentenaire dans un groupe.
Aucun jeune pour dégager des liquidités
Souvent, le Mercato de l'ASSE a été suspendu à la qualité de ses (bonnes) ventes comme ce fut le cas pour Aubameyang, Zouma, Guilavogui, Ghoulam, Payet, Gomis ou – plus récemment – Gradel. Sauf qu'aujourd'hui le mouton est bien tondu et qu'aucun jeune en devenir n'a pris de place prépondérante dans l'effectif. En recrutant Oussama Tannane et Olé Kristian Selnaes l'hiver dernier ou Neal Maupay plus tôt, la direction stéphanoise a bien tenté de rajeunir mais les cotes de ces joueurs n'ont pas encore explosé. Faute de temps de jeu et d'espace pour s'exprimer essentiellement. Comme, en parallèle, « Sainté » souffre d'un trou générationnel dans sa formation (la dernière vente correcte d'un produit du cru étant Allan Saint-Maximin l'été dernier), il manque cette « valeur refuge » disponible de suite à mettre sur le marché pour récupérer de quoi réinvestir. Aujourd'hui, qui vaut de l'argent à l'ASSE ? Stéphane Ruffier ? Le marché des gardiens est fermé à double tour. Robert Beric ? Il faut pour cela qu'il retrouve la forme après sa grave blessure. De tous les autres, aucun n'est vraiment en mesure de ramener de l'argent ou d'intéresser directement le lucratif marché britannique.
Des investissements lourds cet hiver
Son va-tout financier pour franchir un palier, l'ASSE a choisi de le miser à l'hiver 2016, gargarisé par la qualification pour les 16e de finale de la Ligue Europa. Du trésor de guerre du club, plus de 10 M€ sont partis sur trois joueurs (Selnaes, Tannane, Sà¶derlund) et un pràªt (Tabanou). A cette somme déjà conséquente pour les finances ligériennes, il faut ajouter le transfert de Bryan Dabo (entre 2 et 4 M€) qui a fini de vider les caisses. Désormais, sans vente, il est quasiment impossible pour les Verts de payer une autre indemnité de transfert sans se remettre en danger. Déjà à l'été 2015, pour le transfert de Robert Béric (6 M€), le club avait accepté d'aller « au-delà » de ses capacités financières en payant le transfert de manière échelonnée. Désormais, il y a un vrai besoin que la cote de certains joueurs remonte.
Des postes mal anticipés
Aujourd'hui, l'ASSE manque d'un latéral droit ou d'un central et d'un milieu de terrain créatif. Pour le poste de latéral gauche titulaire, les Verts ont aussi bien cafouillés depuis le départ de Faouzi Ghoulam en ne travaillant qu'avec du provisoire (pràªts de Trémoulinas ou de Tabanou, contrat d'un an d'Assou-Ekotto) ou du bricolage (repositionnement de Tabanou). Au final, l'ASSE s'est donc retrouvée avec Cheick M'Bengué, une piste un peu « par défaut » faute de moyen pour prendre plus fort. Le départ annoncé de Moustapha Bayal Sall a mal été anticipé puisque l'unique solution proposée est aujourd'hui de promouvoir Florentin Pogba ou de décaler Kévin Théophile-Catherine dans l'axe ”¦ En attendant de trouver la perle rare. Enfin, dans l'entrejeu, on peut s'étonner qu'aucun meneur de jeu n'a été approché ou recruté en janvier. On a encore choisi de faire du provisoire avec Valentin Eysseric (alors pràªté avec option d'achat par l'OGC Nice). En revanche, l'ASSE se retrouve avec pléthore de joueurs dans les couloirs (Hamouma, Monnet-Paquet, Tannane, Mollo, Bamba) où l'attaquant Nolan Roux peut aussi dépanner comme il l'a prouvé l'an passé.
Alexandre CORBOZ