A la veille de la finale de l'Euro 2016 entre la France et le Portugal, les Bleus accusent un jour de récupération de moins que la bande à Cristiano Ronaldo. Inquiétant ?
Le déséquilibre du calendrier lors d'une compétition majeure comme l'Euro pose toujours souci aux puristes. Préparer une finale avec seulement deux jours complets de repos alors que les Portugais auront bénéficié d'une journée supplémentaire pour recharger les batteries : ce sera pourtant le défi imposé aux Bleus. Un seul jour en moins, donc, est-il vraiment un fossé insurmontable pour l'équipe de France ? Plus qu'il n'y paraà®t a priori… « Trois jours complets de repos au lieu de quatre, cela ne se voit pas. Mais deux au lieu de trois, c'est une différence considérable », appuie dans le quotidien Aujourd'hui en France Leslie Djhone, ex-spécialiste du 400 m, devenu préparateur physique du Téfécé la saison passée. Arnaud Bruchard, de la société 11Leader, spécialiste de la préparation physique individuelle de footballeurs comme l'international portugais Adrien Silva, détaille le processus de récupération et ne semble pas dire le contraire.
« Pour les Bleus, le programme classique est court-circuité »
« Le lendemain de match sert à guérir les microtraumatismes provoqués par les chocs, poursuit-il chez nos confrères. L'avant-veille du match suivant, les joueurs doivent avoir le moins de contraintes possible pour recharger tous les stocks énergétiques, chimiques et hormonaux. Enfin, la veille de match est normalement consacrée à la remise en route des processus nerveux grâce à une séance d'entraà®nement basée sur la vivacité. Tout cela, c'est lorsqu'on dispose de trois jours complets. Pour les Bleus, ce programme classique est court-circuité. » Pas question toutefois de tomber dans la sinistrose. Depuis l'Euro 2000 et l'instauration de ce calendrier dissymétrique entre finalistes, les équipes ayant disposé de 24 heures de repos en moins ont connu autant de succès que de revers (victoires de la Grèce en 2004 et de l'Espagne en 2008, défaites de l'Italie en 2000 et 2012). Et puis, contrairement aux Bleus, le Portugal n'a-t-il pas disputé deux fois les prolongations en 8es et en quarts de finale ?
Julien Perez
