Equipe de France
Equipe de France – OPINION Pogba, s'il te plait, maîtrise-toi !
Tout au long de la Coupe du monde, un journaliste de la rédaction de But Football Club livre son sentiment, son coup de cÅ“ur ou son coup de gueule sur la compétition.
Cette fois-ci, c'est l'ami « Paulo » dont il est question.
Il y a des images qui marquent une carrière. Une nation toute entière. Des images de joie comme le but d'Emmanuel Petit face au Brésil à la 93e minute de la finale 1998. Des images de tristesse et de révolte comme la sortie de Patrick Battiston sur civière, accompagnée de son capitaine Michel Platini, après l'agression dont il a fait l'objet par un certain Harald Schumacher face à la RFA époque Séville 1982. Des images de colère aussi. A ce titre, Zinedine Zidane et son coup de boule à Marco Materazzi lors de la finale 2006 face à l'Italie restera dans toutes les mémoires. Notre « Zizou », esthète parmi les esthètes, a quitté le football sur cette image violente, passant devant le titre supràªme sans pouvoir le toucher à nouveau.
Pogba, la màªme part d'ombre que Zidane
Souvent, les génies ont cette part d'orgueil qui fait d'eux des mauvais garà§ons. Des âmes vengeresses le temps de quelques secondes d'oubli qui restent dans la mémoire collective. Zidane, c'est l'épopée de Bordeaux en 1996, le Ballon d'Or 1998, des années magiques à la Juventus de Turin et au Real Madrid, un but de folie en finale de la Ligue des Champions face à Leverkusen”¦ Mais aussi 14 cartons rouges liés à un afflux sanguin parfois mal maitrisé. Il y a Materazzi bien sûr mais aussi un coup de boule sur le joueur de Hambourg Jochen Keintz, un essuyage de crampons sur les côtes du Saoudien Amin. C'est nerveux et pas toujours très beau !
Ce problème de nerf, de fougue mal canalisée, il existe aussi aujourd'hui chez notre nouveau maà®tre-à -jouer Paul Pogba. Contrairement à Zidane, le milieu de la Juventus de Turin a 21 ans et le temps de s'assagir. Le crépuscule de Zizou et le tribu que la France a dû payer pour à§a, il doit l'avoir dans un coin de la tàªte. Forcément. Il a été berà§é par les images de cette génération triomphante. S'il te plait, Paul, s'il te plait, la « Pioche » – comme tu aimes te faire appeler – prend le temps de te poser et de regarder ce que tous tes adversaires sont aujourd'hui en train de voir et qui risque de devenir ton talon d'Achille : tes réactions.
L'altercation avec Palacios, dernier avertissement !
On peut te pardonner le carton rouge de ton premier match en bleu face à l'Espagne. Il y avait de l'engagement. L'arbitre a fait un peu de zèle en te délivrant un second carton jaune après t'avoir vu sauter à 3000 mètres au-dessus des Ibériques. On peut te pardonner ta colère face au Paraguay qui aurait pu te valoir un carton jaune-orangé si ce n'était pas un match amical. Tu es jeune et encore perfectible. Mais en revanche, alors que tu as été prévenu par ton expérimenté sélectionneur Didier Deschamps, tu n'as pas le droit de réagir aux provocations du hondurien Wilson Palacios comme tu l'as fait dimanche soir! Si tu avais laissé les tiens à 10, comment te serais-tu senti ? L'aurais-tu justifié par l'entaille sur le tibia que t'as fait le « bourrin » d'Amérique centrale ? Considère ce qui s'est passé face au Honduras comme un avertissement sans frais. S'il pouvait àªtre le dernier de la compétition, de ta saison, de ta carrière et qu'on te retrouve le 13 juillet, non pas passant devant la Coupe du Monde sans la regarder mais sur l'estrade à la recevoir. C'est toute la France qui te remerciera d'avoir su trouver la sagesse.
Alexandre CORBOZ