Mais quelle mouche a piqué Daniel Percheron ? Si l'on comprend plutôt l'intéràªt et les inquiétudes du président de la région Nord-Pas-de-Calais concernant l'avenir du RC Lens, on s'explique moins cette campagne anti-Kombouaré qu'il mène sur tous les fronts”¦
Daniel Percheron est un passionné de football ! à‡a, tout le monde le sait”¦ Il est aussi un supporter inconditionnel du RC Lens, dont il a d'ailleurs porté les couleurs étant jeune. à‡a, on le sait aussi. Mais pour quelles raisons s'acharne-t-il aujourd'hui autant sur la politique sportive de son club de cÅ“ur ? “Tout le monde donne son avis, légitime-t-il son discours. Eh bien moi, je donne mon avis au màªme titre que n'importe quel supporter !” Sauf que le président de la région Nord-Pas-de-Calais n'est pas n'importe quel supporter. Et ses prises de position ont beaucoup plus de portée que celles de n'importe quel “pékin lambda”. D'ailleurs, très vite, on comprend que c'est plutôt le bailleur de fonds qui s'exprime”¦ La région qu'il préside a été maà®tresse d'ouvrage dans la rénovation du stade Bollaert-Delelis. “A un moment, c'est donnant-donnant”, nous éclaircie-t-il sur ses réelles motivations. “Le club a reà§u 24 M€ de monsieur Mammadov. Il a aussi reà§u 37 M€ du Crédit Agricole (ndlr : on est plus près de 22 M€ que de 37 M€. En 2012, Hafiz Mammadov a acheté le club au CA pour 5 M€ et la banque avait aussi préalablement supprimé 10 M€ de découvert qu'elle avait réintégré en compte courant d'actionnaires) et enfin 70 M€ des collectivités pour la rénovation du stade Bollaert. A partir de là , nous avons le droit chacun à notre manière de parler du spectacle.” à‡a, on lui concède ! Et de toute manière, Daniel Percheron n'a pas l'intention de céder le moindre pouce de terrain sur sa liberté de parole : “Les électeurs s'expriment à nos égards lors des élections. Je m'exprimerai donc toujours librement”.
« Je suis catastrophé par le management »
Seulement voilà : entre s'indigner du spectacle proposé, le clamer haut et fort et faire de l'ingérence dans la gestion d'une entreprise privée, il y a un pas que Daniel Percheron franchit allégrement”¦ “Je suis catastrophé par le management, l'alchimie du club, dégoupille-t-il. Quand vous faites ce stade-là , vous ne pouvez pas accepter de gagner un match sur cinq ou six à domicile ! Or, c'est le cas à Lens. On va passer un an sans marquer deux buts à la maison. Le club a remporté six matches en 2015 sur plus de 30 disputés. C'est largement insuffisant !” Sur ce dernier point, on ne peut pas tout à fait lui donner tort non plus”¦ Et il ne s'arràªte pas en si bon chemin. Cette fois, c'est toute la politique sportive de Gervais Martel depuis une décennie qu'il remet en cause : “Ce que j'appelle l'intelligence collective a quitté le club”. Là , on se doute que le président de région mène régulièrement de vaste concertation pour se tenir informé. Or, on se doute bien aussi qu'il mène de longues discussions téléphoniques avec d'anciens techniciens du club, encore aujourd'hui un tantinet revanchards”¦ Sont-ils objectifs ?
Benoà®t DEQUEVAUVILLER, correspondant à Lens.
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