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Ligue 1

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Une évolution plus qu’une révolution »

Ancien responsable des sports au Progrès, Didier Bigard revient sur les remous interne de l’ASSE et évoque l’avenir des Verts, avec optimisme.

« Bernard Caà¯azzo ne s'en est pas caché. S'il était aux à‰tats Unis pour accompagner une délégation de la Ligue, il n'avait pas seulement l'intention d'y mettre en avant le football franà§ais. Il entendait approfondir quelques contacts avec des investisseurs pràªts à entrer dans le capital de l'ASSE. Douché par l'échec de la saison dernière avec des discussions qui avaient tourné court avec Peaks 6, il a pris les devants, plutôt que de se reposer sur des intermédiaires.

On ne reviendra pas sur les raisons qui ont poussé le groupe américain à se retirer, ou les dirigeants stéphanois à refuser leur offre, puisque les deux versions existent. C'est le passé et seul l'avenir compte dans ce monde du ballon qui tourne si vite. La situation a ainsi bien évolué depuis un an et plutôt à l'avantage du vendeur si tant est qu'on puisse utiliser ce terme pour ce qui sera vraisemblablement une augmentation de capital pour faire entrer un troisième gros actionnaire dans le club.

« A Saint-Etienne, un investisseur ne viendra pas pour boucher un trou »

Le processus qui a rendu la mariée plus belle a justement commencé alors que Peaks 6 débarquait dans le Forez pour visiter le stade, le musée et bien sûr le centre d'entraà®nement. L'entrée dans le jeu médiatique de Mediapro a fait gonfler les revenus télévisuels potentiels des clubs. Màªme si on ne doit pas s'emballer, la chaà®ne promise par les Espagnols n'étant toujours pas créée, les dirigeants du football franà§ais tablent sur des budgets sensiblement plus conséquents.

L'argent appelant l'argent, ils veulent tous jouer, mais avec plus ou moins de chances de convaincre des banquiers, selon les bijoux dont ils parent leurs atouts. A Saint-Etienne, ceux-ci ont pris du brillant avec une qualification pour la Ligue Europa. Certes, ce n'est pas encore la tirelire de la Champions League, mais entrer directement en poules est l'assurance d'une belle exposition en Europe. On est loin de l'incertitude des matches de barrages qui ont contrarié des débuts de saison et le Mercato de Christophe Galtier. En mettant en avant l'équilibre des comptes, Roland Romeyer est également rassurant. Tous ses confrères ne peuvent pas en faire de màªme. A Saint-Etienne un investisseur ne viendra pas pour boucher un trou, comme à dû le faire McCourt à Marseille, mais bien pour contribuer au développement de l'équipe.

Si d'autres clubs franà§ais sont mieux lotis, comme Lille et bien sûr Lyon, Bernard Caà¯azzo a mis d'autres éléments en avant pour tenter des fonds étrangers, avec le centre d'entraà®nement de l'Etrat dont le club est désormais propriétaire et le stade dont il est le seul locataire. Ce n'est pas anodin et la démarche de Ratcliffe qui veut racheter l'OGC Nice à condition d'avoir aussi l'Allianz Riviera en est révélateur. Certes il ne s'agit que d'une convention pas d'un acte de propriété mais au moins ne sera-t-elle pas remise en cause, pas màªme moralement, alors qu'on s'interroge côté nià§ois sur le montant proposé, 250 m€ pour un stade qui en a coûté 400.

« La victoire en Gambardella et l'incorporation des meilleurs espoirs du club au groupe pro par Gasset est un gage pour l'avenir »

Passons, pour revenir dans le Forez où faute du bleu de la mer on met plus de vert sur les pelouses. Celle de Geoffroy-Guichard sera refaite cet été, de màªme que la plaine de jeu et le terrain Aimé-Jacquet à l'Etrat. Sur les deux ans qui viennent tout l'espace réservé à la formation' vestiaires et chambres, sera également l'objet de travaux et on arrive là à une autre force du dossier stéphanois avec les jeunes du Centre. La victoire en Gambardella et l'incorporation des meilleurs espoirs du club au groupe pro par Gasset est un gage pour l'avenir. Ceci nous amène au dénominateur commun de cette réussite sportive, le coach qui a décidé de quitter le club, mais non sans préparer la suite. En argumentant en faveur de Ghislain Printant, Jean-Louis Gasset a voulu éviter une débandade au sein de l'équipe qu'il a construite, éviter des départs qui remettraient en question tout ce qu'il a bâti en 18 mois. On ne sait pas si cela suffira mais les deux actionnaires en conviendront: un investisseur préférera toujours une évolution à une révolution. »

Didier BIGARD

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