Un club qu’il adorerait entraà®ner un jour.
But : Patrice, que reste-t-il de vos vertes années, 14 ans après votre départ ?
Patrice CARTERON : Il me reste beaucoup de bons souvenirs. C’est à Saint-Etienne que je me suis révélé en tant qu’homme. J’arrivais de Lyon. Ce n’était pas simple. Mais j’ai passé cinq années fabuleuses, avec une montée en L1 et un dernier match où le public m’avait offert des adieux déchirants, contre Istres, avec Elie Baup, sous les yeux de mes fils.
L’ASSE, ce sont vos plus belles années comme joueur ?
C’est le club où je suis resté le plus longtemps. Et celui où j’ai vécu les moments les plus forts émotionnellement. Mais je garde aussi un très bon souvenir de Sunderland. J’ai pu goûter à ce foot anglais que j’adore. Et j’ai pu porter le maillot du Stade Rennais. Etant Breton, c’était un ràªve de gosse.
Vous àªtes toujours supporter des Verts ?
Bien sûr.
Vous devez l’àªtre aussi pour vos autres anciens clubs comme Dijon ?
Ce n’est pas pareil. Dijon, j’étais entraà®neur. Je suis content d’avoir été le premier à mener le club en L1, mais Saint-Etienne a vraiment gardé une place à part. C’est gravé à vie. Je reà§ois souvent des messages de supporters sur les réseaux sociaux, aujourd’hui encore, près de quinze ans après. C’est un privilège d’avoir pu porter ce maillot.
Qu’avez-vous pensé de la saison des Verts ?
C’était une belle saison. Jean-Louis Gasset a bâti un groupe expérimenté et il a intégré des jeunes à petites doses. Il a su créer une dynamique et au final, l’ASSE a été très régulière. Elle n’a pas eu de gros trous dans sa saison. Elle a màªme pu embàªter Lyon malgré la différence de budget. C’est une saison réussie, et je me réjouis de revoir le club sur la scène européenne la saison prochaine.
Le départ de Gasset vous surprend-il ?
Non. Il est intelligent. Il sait qu’il a tiré le maximum de son groupe et qu’il sera plus compliqué pour certains joueurs d’enchaà®ner, avec des matches tous les trois jours. Cela nécessite un groupe plus étoffé. Il part par la grande porte, après avoir fait du super boulot.
L’ASSE, c’est un challenge qui vous intéresserait ?
Bien sûr. Qui ne ràªverait pas d’entraà®ner les Verts ? Le challenge est formidable. Revenir en tant que coach, ce serait un très beau défi évidemment.
Comment se passe votre expérience au Raja Casablanca ?
Très bien. Je viens de prolonger, avec une clause qui m’autorise à partir si je le souhaite. Il reste encore deux journées de championnat et nous sommes revenus à 3 points du premier alors qu’on était très loin à mon arrivée. On réalise un parcours incroyable. Et on vient de remporter la Super Coupe d’Afrique, contre l’Espérance de Tunis (2-1), à Doha. C’est la deuxième fois dans l’Histoire que le vainqueur de la C3 bat le vainqueur de la C1. Le Raja est un grand club, populaire. La pression est incroyable. Au stade Mohamed V, on joue devant 67 000 spectateurs. C’est plein comme un Å“uf !
Cela fait près de dix ans que vous àªtes en Afrique…
Oui, avec un intermède aux Etats-Unis où j’étais allé aider Didier Drogba à créer un club. à‡a avait bien marché. Mais l’Afrique, pour l’apprentissage, il n’y a rien de mieux. Ici, il faut résister à pression, et bien s’adapter. Je suis heureux de mon parcours. Avec le Mali, on avait fini 3e de la CAN. Avec le TP Mazembe, j’ai eu le bonheur de remporter la Ligue des champions. En Arabie Saoudite, c’était plaisant aussi. En plus, je suis passé dans des clubs où la ferveur est exceptionnelle. Le foot déchaà®ne les passions ici.
Que s’est-il passé cet hiver à Al-Ahly ?
Il s’est passé que je me suis fait virer (ndlr : il sourit) ! Le club était dernier de son groupe de Ligue des champions quand je suis arrivé. On est sorti des poules et on est allés en finale, mais on l’a perdue après avoir remporté le match aller. Le match suivant en championnat, on a fait match nul et les dirigeants égyptiens ont nommé un coach uruguayen à ma place. C’est comme à§a. Derrière, je suis très content d’avoir rebondi au Raja. On est déjà qualifiés pour la prochaine Ligue des champions. J’ai un très bon groupe. Et en plus, on joue en vert ! (rires)
Laurent HESS