Ligue 1
ASSE : l’attaque des Verts passée au crible
En début de saison, avec l’arrivée de Robert Béric, l’ASSE s’était enfin doté d’un avant-centre indiscutable.
Mais la blessure du Slovène à Lyon début novembre a modifié le cours de la saison des Verts. Retour sur le bilan des attaquants stéphanois depuis cette date.
S'il n'aura finalement joué que douze matches en vert entre son premier mi-septembre et sa blessure sur la pelouse de Gerland début novembre suite à un vilan tacle de Jordan Ferri, Robert Beric a déjà largement eu le temps de marquer les esprits des supporters. Non seulement par son travail de sape mais également par son efficacité. Il faut dire que l'ancien buteur du Rapid Vienne était partie sur des bases élevées (5 buts et 2 passes décisives) en étant décisif une fois toutes les 123 minutes. De tous ses remplaà§ants testés depuis par Christophe Galtier, aucun ne présente des statistiques équivalentes. Focus sur chacun.
Nolan Roux, le plus utilisé
Temps de jeu depuis la blessure de Beric : 1.165 minutes (dont 666 dans l'axe)
Bilan : 3 buts, 2 passes décisives
Durant près de deux mois, l'ancien Lillois a été le titulaire par défaut choisi par Christophe Galtier pour finir l'année 2015 en attendant le mercato. Avant l'arrivée de Robert Béric, Nolan Roux n'avait pas donné les garanties nécessaires pour tenir le poste d'attaquant de pointe. Cela n'a pas été mieux après la blessure du Slovène. En difficulté lorsqu'il s'agissait de jouer seul devant, il s'est souvent montré plus à son aise lorsque son entraà®neur l'a exilé sur le côté droit, déchargé de la responsabilité d'àªtre à la finition des actions. Victime du courroux de son entraà®neur après la défaite à Nantes, l'attaquant de 28 ans a été écarté du groupe à plusieurs reprises en 2016 en raison de prestations insuffisantes. L'ASSE avait màªme songé à s'en séparer à la toute fin du mois de janvier avant de le retenir finalement pour jouer l'Europa League. Mais face à Bâle, il n'a pas été décisif”¦
Alexander Sà¶derlund, le titulaire décrié
Temps de jeu depuis son arrivée : 887 minutes
Bilan : 2 buts, 2 passes décisives
Le crédit de son but inscrit dans le derby face à l'Olympique Lyonnais (victoire 1-0), juste après son arrivée, semble s'àªtre étiolé. S'il ne subit pas encore les foudres de Geoffroy-Guichard, l'ancien goleador de Rosenborg n'en est plus très loin. Mala droit dans le dernier geste lors de ses dernières apparitions et pris en grippe par certains consultants – Pierre Ménès en tàªte – qui n'apprécient guère sa rugosité au duel et son manque d'impact dans le jeu, Alex Sà¶derlund affiche des temps de passage presque deux fois inférieurs à ceux de Robert Béric (décisif une fois toutes les 222 minutes). Plus embàªtant : on ne voit pas comment Christophe Galtier peut l'associer au Slovène lorsque celui-ci reviendra de blessure, surtout quand on sait que le coach des Verts n'est pas franchement friand d'un système à deux attaquants. Le Norvégien dispose des màªmes caractéristiques avec moins d'adresse dans la finition et moins de mobilité.
Neal Maupay, le plus maladroit
Temps de jeu depuis la blessure de Béric : 719 minutes
Bilan : 2 buts, 1 passe décisive
S'il a brillé en Coupe de France (2 buts), Neal Maupay est pour l'instant le plus en difficulté en Ligue 1. En effet, l'ex-buteur du Gym a beau àªtre l'un des plus habiles devant le but aux entraà®nements à l'Etrat, il n'est pas encore parvenu à trouver le chemin des filets en championnat. Depuis la blessure de Robert Béric, celui qui est le troisième choix de Christophe Galtier et est régulièrement relégué en tribune n'a délivré en tout et pour tout qu'une passe décisive en neuf apparitions et 302 minutes jouées en L1. Comme un symbole, alors qu'il était titulaire à Angers, Maupay a fait preuve de pas mal de maladresse dans le dernier geste (0 tir cadré en 4 tentatives). Très loin des standards d'un renard des surfaces.
Jean-Christophe Bahebeck, la solution d'appoint
Temps de jeu dans l'axe depuis la blessure de Béric : 74 minutes
Bilan en tant qu'avant-centre : 1 but
Comme il a peu de temps de jeu à ce poste et qu'il compte un but, “JCB” affiche le meilleur ratio de l'ASSE pour un avant-centre. Mais on ne peut pas vraiment dire que cette solution a les faveurs de Christophe Galtier. Celui-ci préfère clairement aligner l'attaquant pràªté par le PSG dans les couloirs. Jusqu'à présent, il ne lui a donné que deux fois sa chance dans l'axe : à l'aller et au retour face au FC Bâle, deux rencontres pour lesquelles Alexander Sà¶derlund n'était pas qualifié. Le bilan ? Une entrée décisive avec un joli but en solo à Geoffroy-Guichard et 56 minutes très décevantes au Parc Saint-Jacques où il n'avait pas saisi sa chance pour son unique titularisation à ce poste. Une idée, a priori, sans lendemain.
Hugo Roussey, la 5e solution testée
Si Romain Hamouma et Oussama Tannane peuvent évoluer en pointe pour dépanner, Christophe Galtier n'a pas encore usé de cette possibilité. En revanche, il avait testé une cinquième solution lors de la dernière demi-heure de la rencontre de Coupe de la Ligue face au PSG (défaite 0-1 le 16 décembre) : Hugo Roussey (19 ans). Le fils de Laurent, qui apparaà®t de temps en temps dans le groupe pro, est le 2e meilleur buteur de la réserve en CFA2 avec trois réalisations en 10 matches. Malgré tout, il paraà®t encore bien tendre pour devenir une solution pérenne.
Alexandre CORBOZ