RC Lens : Gervais Martel seul contre tous ?

Un vent d'hystérie souffle-t-il autour du RC Lens ? Réseaux sociaux déchaà®nés, supporters surexcités, contestation presque généralisée”¦ Plus rien n'est épargné au club “sang et or” depuis quelques mois. Comme si plusieurs années de souffrance sportive avaient fini par entamer la traditionnelle bonhomie des supporters lensois. Pire, la fronde anti-Martel n'a certainement jamais été aussi forte, en trois décennies à la tàªte du Racing. Alors, bien sûr, la situation économique du club et son cortège de fausses bonnes nouvelles suscitent chaque jour des commentaires acerbes de la part de centaines de supporters. Depuis peu, l'amertume a màªme parfois laissé place à la haine. Màªme quelques journalistes s'y mettent régulièrement, comme si faire chuter Martel était devenu pour quelques plumitifs le ràªve absolu. Et pourtant ! Quelle est la part de responsabilité de l'homme d'Oignies dans la dégringolade du RCL ? Bien sûr, lorsqu'un paquebot est au bord du naufrage, le capitaine n'est jamais exempt de tous reproches. Loin s'en faut. Et les erreurs de cap proviennent toujours de la timonerie. Mais de là à lui faire porter seul le chapeau, il y a un océan que certains esprits chagrins franchissent aujourd'hui à tour de bras.

A qui profite ce déferlement de haine ?

Bien évidemment, le club porte toujours les stigmates de la relégation à l'issue de la saison 2007-08. Le RCL ne s'en est jamais remis. Les 40 M€ de pertes sèches de l'époque ont lourdement plombé les finances, imposant depuis chaque année à Gervais Martel de se creuser les méninges pour éviter le naufrage. En pleine tempàªte de 2012, le Crédit Agricole et Luc Dayan sont arrivés aux commandes mais sans projet, sans ambition, sans passion serait-on màªme tenté de dire. Bien sûr, c'est un peu par hasard qu'ils s'étaient retrouvés à la barre du navire lensois. Un peu aussi sous le poids des politiques régionaux. Pourtant, un jour de juillet 2013, Gervais Martel est revenu aux affaires, dans la poche d'un homme un tantinet fantasque : Hafiz Mammadov. Après avoir investi 24 M€ et promis monts et merveilles, l'Azerbaà¯djanais a malheureusement vu en moins de deux ans fondre sa fortune comme neige au soleil et ses revenus pétroliers se tarir inexorablement. Aujourd'hui aux abonnés absents, le petit moustachu de Bakou ne peut plus injecter le moindre pétrodollar dans le moteur lensois. Mais il ne désespère pas de revendre la burlingue à un bon prix. Et entre des supporters légitimement excédés et un actionnaire totalement absent, Gervais Martel, lui, fait ce qu'il peut pour trouver une solution. Mais il n'a plus toutes les cartes en main. Après avoir longtemps cru aux promesses de Mamamdov, le président de la SASP tente désormais de pousser la sortie de secours. Mais son actionnaire reste inflexible”¦ pour le moment ! Daniel Percheron, l'Atlético Madrid, Grégory Macquet”¦ Tous se sont successivement casser les dents sur la porte blindée de Mammadov. Ont-ils au moins conscience qu'ils n'ont pas fait mieux que Gervais Martel ? Et les supporters prendront-ils finalement conscience que le père fondateur du Racing des temps modernes essaye de trouver coûte que coûte un héritier à la tàªte des “Sang et Or” après y avoir lui-màªme laissé jusqu'à sa dernière paire de chaussettes ? Visiblement pas encore si l'on épluche les flots de haine qui se répandent chaque jour sur la toile ou dans les colonnes de quelques gazettes. Alors qui a dit que le travail finissait toujours par payer ? En tout cas pas à Lens semble-t-il. Gervais Martel bosse comme un acharné pour trouver une solution et pérenniser l'avenir de son club mais il ne parvient pas. Réussira-t-il ? Pendant ce temps-là , d'autres adorent hurler sous ses fenàªtres avec la meute.

Notre correspondant à Lens, Benoà®t Dequevauviller

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