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Ligue 1

ASSE : Geoffroy-Guichard, au stade des discussions

Les dirigeants de l’ASSE songent à racheter Geoffroy- Guichard.

D'ici cet été, des discussions seront menées avec Saint-Etienne Métropole. Le dossier ne s'annonce pas simple.

Accéder à la propriété du stade Geoffroy-Guichard, tel est le nouveau ràªve de Bernard Caà¯azzo et Roland Romeyer. En attendant de pouvoir faire de l'AS Saint-à‰tienne un club disposant d'un actionnariat populaire, les dirigeants ont fixé comme priorité d'acquérir le Chaudron. L'idée : transformer le loyer actuel du stade (1,4 M€) en un remboursement de crédit permettant de jouir de l'enceinte 365 jours par an, de l'entretenir directement sans faire appel aux services de la ville et de pouvoir générer des revenus. S'appuyant sur certains modèles à l'étranger et en France (le Parc OL notamment), l'ASSE fourmille déjà d'idées de développement (amélioration des hospitalités, des loges, location pour des séminaires, etc) et d'un business model plus ou moins éprouvé pour générer des recettes supplémentaires susceptibles de s'additionner à un budget annuel aujourd'hui estimé à 70 M€. Mais les Verts ne pourront mettre en place leur plan qu'à la condition que la municipalité accepte de vendre l'écrin.

Combien vaut vraiment le Chaudron ?

Sur ce point, des discussions doivent àªtre menées avant l'été 2017 et le maire de la ville, Gaël Perdriau, n'est pas fermé à cette éventualité de céder définitivement Geoffroy-Guichard”¦ à plus forte raison depuis que la Cour des Comptes pousse Saint-Etienne Métropole à réduire la dette de la collectivité. Soit en rehaussant le loyer actuel du Chaudron, soit en vendant directement l'enceinte. L'édile travaille actuellement à l'estimation du domaine en n'oubliant pas non plus que les rénovations de Geoffroy-Guichard pour l'Euro 2016 ont coûté plus de 70 M€ à l'Etat et aux collectivités publiques. Autant dire qu'une vente au rabais passerait forcément mal pour un élu”¦ En conséquence, Gaël Perdriau a fixé des bases de discussions dans les colonnes de “L'Equipe” il y a quelques jours : “J'ai fait une demande officielle aux services fiscaux pour connaà®tre sa valeur béton. Mais il est hors de question que ce soit le prix final. Le Chaudron, c'est aussi un nom. Entre 150 M€ et 200 M€, on peut commencer à discuter”. Problème : on est aujourd'hui très loin de ce que Bernard Caà¯azzo et Roland Romeyer peuvent proposer. En l'état, il est impossible que les dirigeants consentent à payer plus de 50-100 M€ pour Geoffroy-Guichard et, sans l'arrivée d'un nouvel actionnaire dans le capital, les discussions autour d'une vente sèche semblent vouées à l'échec. Reste une autre possibilité : un bail emphytéotique ou, pour schématiser, une location de longue durée. Un système qui a déjà court à Lens avec le stade Bollaert-Delelis, propriété du Racing pour 99 ans avant que celui-ci ne retombe dans le domaine public. Ce système permettrait aux Verts de disposer du stade comme s'ils en étaient propriétaires et avec la possibilité de faire quelques ajustements. Sur un tel mode de fonctionnement, Bernard Caà¯azzo ne dirait pas non, comme il l'a fait savoir à “L'Equipe” : “3 M€ sur 30 ou 40 ans, à§a reste abordable”. Une issue positive est donc bel et bien possible.

L'exemple du Parc OL

Du côté de Saint-Etienne, on a souvent du mal à prendre Lyon pour modèle mais, d'un point de vue économique, le Parc OL doit donner des idées aux dirigeants. Entre Gerland et Décines, l'Olympique Lyonnais a explosé ses revenus grâce à une exploitation plus “optimisée” de son stade. Au Parc OL, il est possible pour une entreprise de louer une loge 7 jours sur 7 et 365 jours par an, d'organiser des séminaires d'entreprise. Le nombre de loges a explosé, le nombre de places (et aussi le prix) a augmenté. Des activités annexes (brasserie Bocuse, Escape Game, visites du stade, etc.) ont également été mises en place. Sur le premier semestre 2016-17 (comptes arràªtés au 31 décembre 2016), l'OL a généré 14 M€ en plus grâce à sa billetterie, organisé des événements dans son stade (+3,9 M€), s'est servi de ses loges pour développer ses partenariats (+2,7 M€ grâce aux nouveaux loyers générés) et a màªme légèrement augmenté les ventes de ses produits de la marque. Bien évidemment, l'ASSE ne fera pas tout à l'identique (et surtout pas la hausse du prix des places !) mais il suffirait que le club génère un minimum de 1,6 M€ de plus grâce à ses activités annexes et ses hospitalités pour rentrer dans ses frais. Màªme sans capacité d'accueil supplémentaire, cela paraà®t jouable”¦

Alexandre CORBOZ

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