Depuis, les réactions s’enchaà®nent et les interprétations divergent.
Pour tous ceux qui ne supportent pas l’OM, ou qui reviennent à peine de quelques jours perdus au bout du monde sans aucun moyen de communication, voici déjà la partie la plus importante du communiqué de Margarita Louis-Dreyfus. Qui prouve, si besoin était, le décalage qui subsiste entre l’impression de la patronne et le ressenti au Vélodrome où à l’extérieur à chaque rencontre des joueurs de Michel. ‘La situation actuelle est délicate et représente un grand défi pour nous tous. En ce qui concerne le court terme, je suis rassurée par le professionnalisme et la volonté de Michel de mener à bien cette fin de saison, avec toute sa force et son énergie. Je suis convaincue qu'avec ses qualités de compétiteur au plus haut niveau et sa grande expérience, il va permettre aux joueurs de s’exprimer pleinement sur le terrain sans peur ni stress afin de finir honorablement ce championnat et, pourquoi pas, remporter la coupe de France. Je lance un appel à nos joueurs pour montrer leur valeur que je sais grande en dépit des médias et parfois des supporters qui pourtant aiment tellement notre club. Mobilisons-nous d'une manière positive et surtout unie pour cette fin de saison. Les différentes actions et les plans de mise en Å“uvre seront communiqués par le management dans les semaines qui suivent. ‘
Margarita Louis-Dreyfus répond-elle à la situation d’urgence ?
Clairement pas. Et c’en est presque surréaliste. Un, elle évoque une situation délicate alors qu’elle est catastrophique. Les incidents survenus au stade Vélodrome lors du match OM-Rennes montraient pourtant à quel point il était urgent d’intervenir. MLD parle ensuite du ‘professionnalisme et de la volonté de Michel de mener à bien cette fin de saison’. On sait que Margarita Louis-Dreyfus n’est pas une experte en ballon rond, mais affirmer de tels propos prouve surtout que ses conseillers sont également dépourvus de toute analyse. Michel est dépassé depuis des semaines, incapable de faire appliquer ses idées et màªme son schéma de jeu. Son renvoi, qui coûte cher, était une priorité. MLD se force pourtant à ne pas le reconnaà®tre. ‘Il va permettre aux joueurs de s’exprimer pleinement sur le terrain sans peur, ni stress.’ Ca fait des mois que se produit le contraire, mais bon…Et puis, ce passage magnifique sur les journalistes : ‘Je lance un appel à nos joueurs pour montrer leur valeur que je sais grande en dépit des médias.’ Et bien voilà , la pauvreté du jeu marseillais, ce sont les médias. Le recrutement loupé, idem. Le match à Bastia, une mauvaise interprétation des scribouillards. Malheureusement pour elle, Margarita ne peut tromper son monde : le classement, les points gagnés et perdus, à§a ne trompe personne au moment des comptes.
Michel est-il le grand gagnant du moment ?
Màªme pas. L’Espagnol ne finit pas la saison pour son influence, mais parce que son renvoi coûte cher. Et le plus triste, sans aucun doute, c’est qu’il le sait. Au terme de la saison, on ne verra plus Michel au centre d’entraà®nement Robert Louis-Dreyfus. Nouveau propriétaire, ou pas, le club va lui chercher un remplaà§ant. Impensable, màªme à l’OM en ce moment…, d’imaginer une nouvelle saison avec un homme qui incarne l’échec.
Vincent Labrune est-il le grand perdant ?
Pas évident. Certains, à commencer par le quotidien La Provence, estiment que oui. Et que la décision de garder Michel prouve à quel point Vincent Labrune a perdu de son influence. A relativiser, selon nous. D’abord, la question du renvoi de Michel est purement économique. Et on ne voit pas bien en quoi le fait de ne pas accepter de lâcher plus d’1 million d’euros, ce qu’aurait coûté le licenciement à MLD,est synonyme de désaveu pour l’actuel président. Par ailleurs, si Labrune était écarté, comme on le murmure, il n’aurait pas déjeuné avec le prétendu intermédiaire Pablo Victor Dana. C’est lui qui conduit le débat. A moins que Labrune tente une opération, seul, sans l’appui de Margarita. Ce que l’on ne croit pas. Comme on doute du départ de Labrune dans les prochains jours, avec MLD aux commandes.
Les supporters vont-ils enflammer le Vélodrome ?
Probable. Ce fut déjà le cas ce matin-màªme lors de l’entraà®nement. Avec bombes agricoles, pétards et insultes. Le prochain match, contre les Girondins de Bordeaux, permettra également d’en savoir plus. Mais comment, déjà , ne pas imaginer des banderoles musclées et des chants hostiles avant màªme le début du match. Comment ne pas redouter une explosion à la sortie du stade en cas de nouvelle défaite face aux Girondins. Cette saison, les seuls qui n’ont pas failli à Marseille sont les supporters. Ce qui ne doit pas, bien entendu, leur donner tous les pouvoirs. En ces moments ou, paraà®t-il, les dirigeants essayent de vendre et donc de donner une bonne image de l’OM, il aurait été opportun que MLD, ou màªme Vincent Labrune, se mette avec eux autour d’une table. Qu’ils dialoguent et apaisent les tensions. Rien n’a été fait. Et ce n’est surtout pas le communiqué publié hier soir qui risque de calmer leur exaspération.
B.D.
