Pourtant, il demeure intouchable en équipe de France.
Le nom d’Hugo Lloris est sans doute le premier que le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps couche sur sa feuille au moment de composer son équipe. D’abord parce que Lloris joue gardien, ensuite parce qu’il fait partie, au màªme titre qu’un Ribéry ou qu’un Matuidi, des rares titulaires indiscutables du onze tricolore. Au point d’ailleurs que son suppléant Steve Mandanda, pourtant très performant avec l’OM depuis plusieurs saisons, s’est depuis longtemps résigné au banc de touche : ‘Aller brailler, pleurer, qu’est-ce que à§a va changer ?, s’interrogeait le capitaine phocéen fin octobre. J’aurais aimé jouer contre l’Australie (6-0), par exemple. Mais le coach a pris sa décision, je dois la respecter.’
Le Bélarus et Manchester City, les deux cauchemars de Lloris
Lloris mérite-t-il tant d’égards ? Sur ses prestations en Bleu depuis cinq ans, sans aucun doute. Mais sur celles des dernières semaines, c’est moins sûr. On se souvient notamment de cette rencontre catastrophique au Bélarus début septembre, durant laquelle deux bourdes du gardien de Tottenham avaient contraint ses partenaires à s’arracher pour obtenir les 3 points de la victoire (4-2). L’ancien Lyonnais avait expliqué après la rencontre àªtre atteint d’une gastro-entérite et en avoir averti le staff, lequel l’avait pourtant maintenu à son poste. Quand la confiance frise l’inconscience… Autre jour sans dimanche sur le terrain de Manchester City en championnat anglais : coupable d’une relance ratée puis d’une mauvaise appréciation après 14 secondes de jeu, le numéro 25 des Spurs a mis les Citizens sur la voie d’un carton (6-0), le premier de cet ampleur dans la carrière du joueur de 26 ans.
Essayer Mandanda rien qu’une fois ?
Est-ce à dire que Didier Deschamps doit reconsidérer le statut de titulaire du natif de Nice ? Bien sûr que non, il est bien trop tôt pour cela. Lloris a plus d’une fois sauvé les Bleus et n’a par exemple rien à se reprocher lors de la double-confrontation face à l’Ukraine en barrages de la Coupe du Monde (2-0, 0-3) la semaine passée. Son leadership, assumé sans éclats de voix et avec une sérénité qui tranche avec le climat souvent tendu autour de la sélection, est un autre de ses atouts. Néanmoins, il ne serait peut-àªtre pas inutile que le sélectionneur tricolore offre au moins une occasion de jouer à Mandanda d’ici le Mondial, ne serait-ce que pour ne pas ‘perdre’ ce dernier. Et rappeler à Lloris que le confort d’une place de titulaire assurée n’est pas forcément le meilleur moyen d’aligner les performances de très haut niveau.