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AS Monaco : Falcao, peut-on parler de déception ?

Arrivé à Monaco cet été en échange d’un chèque de 60 millions d’euros, Falcao justifie pour l’instant, dans les statistiques, le titre honorifique de "meilleur numéro 9 du monde" que Pep Guardiola lui avait attribué à l’époque où celui-ci entraà®nait le FC Barcelone.

Pourtant, l’impression générale donnée par l’ancien joueur de l’Atlético Madrid laisse un goût d’inachevé.

Un vieux pointu dévissé qui fuit les cages de trois bons mètres, un crochet superflu en position de frappe… Voici résumée la panoplie de l’attaquant de Ligue 1 moyen. Mais lorsque ces gestes sont ceux de Falcao, maladroit dimanche soir à Nantes (malgré la victoire 1-0 des Monégasques), cela fait bizarre. Un malaise renforcé par la sortie précoce de l’international colombien et l’apport immédiat de son remplaà§ant Anthony Martial (à l’origine du but de Mounir Obbadi). Ce n’est pas la première fois cette saison que le Tigre laisse ses supporters sur leur faim. Certes, les chiffres plaident en sa faveur puisqu’il côtoie les Parisiens Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani au sommet du classement des buteurs (9 réalisations). Mais sa faible participation au jeu, une certaine lourdeur et le fait que ses buts aient été marqués à trois mètres de la ligne de but adverse ont quelque peu terni l’aura de l’ancien Colchonero.

Simple fatigue ou envies d’ailleurs ?

Il y a plusieurs faà§ons d’expliquer ce bilan mitigé. Falcao est probablement victime de fatigue, lui qui a enchaà®né les allers-retours avec la sélection colombienne (quatre depuis le début de saison) et pleinement Å“uvré à la qualification de celle-ci pour le Mondial : son doublé sur penalty face au Chili (3-3) le 11 octobre dernier, alors que son équipe était menée 3-0, en a fait un héros national, si ce n’était pas déjà le cas. Joueur de surface par excellence, le numéro 9 de l’ASM paie aussi le manque d’automatismes d’une équipe en construction dont il est censé conclure les mouvements. Contrairement à un Ibrahimovic ou un Messi, Falcao n’est pas un créateur mais un pur buteur. Si ses partenaires ne le mettent pas dans de bonnes conditions, son rendement s’en ressent aussitôt.

Dans un élan de fierté patriotique, on peut également se demander si les difficultés (relatives) du Tigre ne sont pas bon signe pour notre bonne vieille Ligue 1. On se plaint souvent, en France, du manque de spectacle. Mais pas une star étrangère arrivée dans l’Hexagone depuis deux ans n’a manqué de souligner la densité physique imposée par les formations de l’élite, y compris les plus faibles. Le niveau de nos gardiens ferait quant à lui pâlir de jalousie de nombreux pays d’Europe. Et quand on sait que le remplaà§ant de Falcao à Madrid, Diego Costa, calque ses stats sur celles de son prédécesseur (13 buts en 13 journées), on se dit que la Liga favorise les opérations portes ouvertes.

Une Liga que le Colombien pourrait d’ailleurs retrouver : depuis le mois d’août, la rumeur ne cesse de l’envoyer au Real Madrid (Chelsea le suivrait également). A priori, on ne voit pas pourquoi il s’en irait si tôt, personne ne l’a forcé à rejoindre l’ASM. Mais qui sait, l’intéràªt de clubs disputant la Ligue des Champions l’a peut-àªtre détourné, un temps soit peu, du projet monégasque…

Le meilleur est peut-àªtre à venir…

À l’heure actuelle, le Colombien est toujours à Monaco et ses dirigeants, qui ont les moyens de refuser n’importe quelle offre, ne semblent pas enclins à le lâcher. À quoi pourrait donc ressembler le reste de sa saison ? Soyons optimistes : avec les progrès attendus du collectif monégasque et l’amélioration progressive de l’état de forme du joueur, les futurs adversaires de Monaco ont toutes les raisons de craindre que la cadence de Falcao va s’accélérer. Finalement, àªtre meilleur buteur du L1 sans avoir encore montré son meilleur visage, n’est-ce pas déjà impressionnant ?

JD

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