OGC Nice
ASSE, OGC Nice : Clément-Eysseric, huit mois plus tard
En mars dernier, le niçois Valentin Eysseric blessait grièvement Jérémy Clément lors d’ASSE-Nice (4-0).
Plus de huit mois plus tard, les deux hommes sont réconciliés mais portent comme un boulet cet incident du 2 mars.
Encore aujourd'hui, les images qui circulent sur internet sont difficiles à regarder. Jérémy Clément, gisant sur la pelouse, cheville à angle droit. Loà¯c Perrin se tenant le visage de stupeur. Tout comme le « bourreau » Valentin Eysseric, justement puni pour son geste maladroit mais encore plus choqué d'avoir occasionné une telle blessure. Entre temps, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Les deux hommes ont parlé. Eysseric est allé au chevet de Clément. Clément, au mental, est revenu plus vite que les médecins ne le pensaient. Eysseric a purgé sa suspension sans mot dire, l'estimant juste pour la grave blessure (double fracture tibia-péroné) qu'il a occasionné et espérant que sa victime pourrait revenir à la compétition. Dans le tunnel du Stade du Ray dimanche (17 heures), Eysseric sera content de prendre des nouvelles de Clément. De le voir debout face à lui. Mais il ne sera pour autant pas facile de faire comme si rien ne s'était pass锦 Tant l'un comme l'autre ont souffert ces derniers mois.
Clément n'est pas encore revenu à son niveau”¦
Jérémy Clément tout d'abord. Positif tout du long de sa rééducation, l'ancien Parisien n'a jamais vraiment coupé du football. Il le regrette un peu aujourd'hui. En revenant tout juste quatre mois après àªtre sorti sur civière en étant gratifié d'une prolongation de contrat jusqu'en juin 2016, le Biterrois écrivait sa belle histoire. Il réussissait un incroyable pari”¦ Au détriment du niveau qui était le sien avant sa blessure. « Il avait besoin de retrouver de la puissance dans les jambes afin de se retrouver en capacité de récupérer le ballon. Peut-àªtre qu'il a trop joué en début de saison, mais à§a, ce n'est pas de sa faute à lui. Peut-àªtre qu'il avait besoin d'une coupure ou d'àªtre titillé. Jérémy est un compétiteur. Il s'était fixé des objectifs très élevés de revenir dès le premier match de la saison. Il y est arrivé grâce à beaucoup de travail. Il n'avait peut-àªtre pas récupéré sur le plan mental après avoir atteint ses objectifs », décryptait Christophe Galtier début novembre, comme une explication au trou d'air traversé par sa sentinelle, désormais contestée par le jeune Ismaël Diomandé. Il faut dire que les statistiques sont implacables concernant Clément. Avant sa blessure, il était l'un des tous meilleurs récupérateurs de l'Hexagone avec une moyenne de 17,8 ballons gagnés par match. C'était aussi la plaque tournant du jeu ligérien (68,7 ballons joués par match). L'un des dix joueurs à toucher le plus de ballon. Depuis le début de saison : changement d'ambiance. Son rendement est passé à 11,1 ballons gagnés par match (ses scores pour un mauvais match en 2012-13) et 44,8 ballons joués. Son volume de jeu a chuté en moyenne de 37%. Signe qu'il est très loin de sa meilleure forme.
”¦ Eysseric non plus
Valentin Eysseric n'est guère plus heureux. Suspendu durant toute la fin de saison (onze matchs) et profondément marqué par sa maladresse, l'Espoirs du Gym galère à retrouver son meilleur niveau. Dans son malheur, l'ancien Monégasque peut compter sur le soutien de Claude Puel qui persiste à lui faire confiance. Depuis le début de saison, le milieu offensif de 21 ans est apparu à huit reprises pour six titularisations et un seul petit but (contre Montpellier à la 4e journée). Il est vrai que le joueur a connu un vrai coup d'arràªt à la mi-septembre suite à une rupture partielle du ligament externe au genou droit contractée avec l'équipe de France Espoirs face à Biélorussie. Arràªté un mois, Eysseric n'a pas eu la chance d'enchaà®ner les matchs. Cela explique en partie sa forme actuelle màªme si l'explication il faut la chercher le 2 mars dernier : « à‡'a été très difficile mentalement, il fallait que je soutienne Clément, parce que c'est quand màªme moi qui lui avait fait à§a. Mais c'était très dur aussi pour moi, parce que je savais que je n'étais pas un joueur violent. Quand je m'entraà®nais, je marchais, je me disais que à§a ne servait à rien”¦ », a confessé le joueur dans L'Equipe il y a quelques jours. Clément et Eysseric ont besoin d'oublier. Peut-àªtre qu'en se recroisant sur le pré ce week-end, les démons seront exorcisés.
Alexandre CORBOZ
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