ASSE : Bahebeck est dans le dur

Son rendement décevant et sa piètre prestation lors du dernier match à Caen pourraient lui coûter sa place rapidement.

« Bahebeck je l'adore mais il doit grandir au niveau mental. Il est distrait. Il fait un match bon et après quatre mauvais ». Les mots de l'ancien directeur sportif du PSG Leonardo, aujourd'hui consultant pour la chaà®ne “Sky Sports Italia”, prennent tout leur sens au regard du début de saison de son ex-protégé. Jean-Christophe Bahebeck, à l'image de son penalty manqué face à Nice lors de la 8e journée, n'est pas en confiance. Un mal-àªtre qui se ressent dans ses prestations. Auteur d'un baptàªme du feu encourageant dans le Chaudron contre Bordeaux avant d'àªtre victime d'un malaise à la mi-temps du match contre Bastia, l'ancien Valenciennois n'a cadré qu'une seule frappe en Ligue 1 sur ses onze tirs (la dernière, contre Nice), le pire ratio du championnat avec 9% de tirs cadrés. Le joueur n'est pas un buteur. Déjà , avec Paris la saison dernière, Bahebeck avait pris part à 558 minutes sur l'ensemble du championnat, avait frappé 15 fois au but mais n'en avait cadré qu'un tiers.

Leonardo et Rothen avaient émis des doutes

Les dirigeants stéphanois le savaient lorsqu'ils ont recruté le Parisien cet été : c'est un jeune joueur (22 ans) avec un fort potentiel mais il ne s'est pas encore montré décisif au cours de sa carrière. Son record personnel en Ligue 1 est pour l'heure bloqué à 3 buts, avec Troyes en 2012-13. Jérome Rothen, ancienne gloire du club de la capitale, s'était lâché sur RMC en début de saison au sujet du néo-Stéphanois : “Bahebeck a fait une bonne préparation à Paris l'année dernière et c'est pour à§a qu'ils l'ont gardé dans l'effectif. Mais rappelez-vous, il a été pràªté à Valenciennes et à§a a été un échec, il a été pràªté à Troyes l'année d'avant et à§a a été un échec. Là , il arrive à Saint-Etienne, un club plus huppé que Troyes, comment voulez-vous qu'il change la donne offensivement ? Je n'y crois pas : j'ai joué avec lui, je le connais très bien. Je ne suis pas en train de dire que c'est un mauvais joueur mais il ne va pas te faire passer un cap. Il a besoin des autres pour exister”.

Max-Alain Gradel parti sous d'autres cieux, l'A.S.S.E. a fait un pari en misant sur lui. Un pari qui n'est pas risqué puisque le joueur n'est que pràªté, sans option d'achat. “Après le départ de Max-Alain Gradel, nous cherchions quelqu'un qui pouvait évoluer sur un côté, à droite comme à gauche. Jean-Christophe a ces caractéristiques-là , confiait Galtier à son arrivée. Il a des qualités techniques mais aussi de vitesse et percussion très intéressantes. C'est également un joueur très adroit sur les coups de pied arràªtés, qu'il tirait parfois avec le PSG, ce qui est un gage de qualité. Il est polyvalent et peut occuper les trois postes de devant.” Màªme si Bahebeck n'a plus marqué en L1 depuis le 1er novembre 2014, les plus optimistes avanceront que Gradel n'avait inscrit qu'un seul but après neuf journées l'année dernière, et trois après la phase aller avant de terminer la saison à 17 réalisations. Bahebeck sait ce qu'il lui reste à faire pour combler son retard et suivre la màªme trajectoire que son prédécesseur chez les Verts. Mais il devra faire avec une forte concurrence à son poste. Et se remettre d'un dernier match complètement raté à Caen. Bref, le pari est encore loin d'àªtre gagn锦

« La tràªve va sûrement nous faire du bien »

Titularisé à Caen, Jean-Christophe Bahebeck est revenu, dans “Le Progrès”, sur la contre-performance de l'A.S.S.E. et la colère de Christophe Galtier après la rencontre. “Dans le vestiaire, je ne vais pas vous mentir, c'était un peu tendu, a expliqué le joueur. Le coach était en colère, il a raison. Une semaine à trois défaites, ce n'est pas normal pour un club comme l'A.S.S.E. On avait pas mal commencé le match. On avait bien respecté les consignes du coach en première mi-temps. Mais il nous manquait cette réussite devant. Il faut le dire, on n'a pas assez pesé. Offensivement, ce fut presque le néant. Cinq tirs, trois cadrés, ce n'est pas assez pour des attaquants comme nous. Màªme si l'attaque bouge pendant les matches, on doit avoir malgré tout des automatismes les uns avec les autres. Il nous manquait aussi cet état d'esprit de combattant qu'on a eu à Rome. On est un peu énervés, un peu frustrés aussi. La tràªve va sûrement nous faire du bien.”