ASSE : Ruffier a des bouches à faire fermer
Critiqué pour son début de saison et son dernier forfait avec l’équipe de France, Stéphane Ruffier pensait avoir remis les points sur les « i » sur les derniers matchs.
Emporté par l'ouragan Ben Arfa le jour de ses 29 ans, le Bayonnais nous doit une revanche face à la Lazio.
Comme souvent lors des débuts de saison, Stéphane Ruffier en a pris plein la tàªte. Il faut dire que le Bayonnais a connu une entame de saison compliquée avec cinq buts encaissés sur coup de pied arràªtés lors des cinq premiers matches, dont trois coup-francs directs face à Toulouse (1e journée) et contre Bordeaux (2e journée). Sur plusieurs d'entre eux, la responsabilité de portier international était màªme franchement engagée, lui qui tardait à se coucher ou ne faisait pas suffisamment respecter son envergure. Si les critiques s'étaient un peu calmées par la suite, elles sont reparties de plus belles ensuite à cause des Bleus.
Touché aux côtes face à Bastia, le gardien stéphanois avait déclaré forfait pour les matches de l'équipe de France au Portugal et face à la Serbie. Etant donné qu'il avait repris l'entraà®nement à L'Etrat seulement quatre jours après l'annonce de son absence, certains consultants comme Pierre Ménès s'en étaient donnés à cÅ“ur joie. « C'est marrant que Ruffier soit forfait à chaque fois qu'il est appelé en équipe de France et, dès que c'est fini, il se remet à jouer pour son club. C'est dingue la médecine à Saint-Etienne », balanà§ait le trublion du CFC, mi-septembre. Des critiques assez injustes quand on sait que le portier des Verts s'était bel et bien pris un crampon de Kamano dans l'abdomen.
Nourri par les critiques
Comme à son habitude, la « Ruf' » n'a pas répondu par médias interposés. « Tout ce qui est polémique et grand discours, très peu pour moi ! », confiait-il à Maillot Vert en octobre dernier. S'il prétend en aparté « ne pas lire les critiques de la presse et ce que les journalistes racontent » sur lui, il y est malgré tout sensible au point d'afficher une réelle rage de vaincre dans ces périodes difficiles, une volonté de faire fermer « quelques bouches ». C'est que le Basque, màªme s'il nie entre dans un tel état d'esprit, a besoin de se nourrir de à§a pour avancer. Chaque année, c'est la màªme rengaine. Au début, il essuie les critiques, puis il répond à l'orgueil allant jusqu'à finir parmi les meilleurs gardiens de Ligue 1 aux trophées UNFP en fin de saison.
Depuis la reprise mi-septembre et si l'on excepte le match de Rosenborg (2-2), Ruffier se montrait intraitable.Décisif à Montpellier jusqu'au but de Marveaux dans le temps additionnel et permettant aux Verts de repartir avec trois points, l'ancien Monégasque a fait preuve d'une hargne incroyable dans ses sorties face au FC Nantes. A Troyes, s'il a bénéficié de la réussite des grands gardiens en voyant ses montants le sauver, c'est d'abord lui qui préserve le 0-0 d'un arràªt au pied au-devant de Corentin Jean. Contre Nice, le jour de ses 29 ans, on pensait que le Bayonnais allait enchaà®ner. Malheureusement, pour bougies, Ruffier a pris quatre pions sur lesquels il ne peut pas grand-chose. C'est d'abord Vincent Koziello qui le cruficie de près (5e) avant qu'Hatem Ben Arfa fasse parler son talent et sa précision par deux fois (40e et 45e) et que Jean-Michel Séri (54e) ne rajoute une dernière banderille. Après sa fàªte d'anniversaire gâchée, la « Ruf » aura cÅ“ur à se racheter à Rome jeudi soir. C'est justement sur la scène européenne, la plus exposée, qu'il a le plus à démontrer aujourd'hui.
Alexandre CORBOZ
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