Légende de l'AS Saint-Etienne et de l'équipe nationale d'Algérie dont il a été joueur du temps de l'équipe FLN (1958-1962) et sélectionneur lors du Mondial 1982, Rachid Mekhloufi a accordé un long entretien à « But ! Saint-Etienne Mensuel », à paraà®tre en fin de semaine prochaine. A cette occasion, l'ex-buteur stéphanois a évoqué le cas des Fennecs, qualifiés pour leur troisième Mondial en juin prochain au Brésil.
« Le foot algérien doit s'en sortir seul »
Mekhloufi a un vrai regret quand il voit l'équipe actuelle : « à‡a m'embàªte de dire des choses comme à§a mais j'estime que le football algérien doit s'en sortir tout seul. Il ne doit pas faire venir des garà§ons formés à l'extérieur. Nous avons des possibilités extraordinaires de faire un travail sérieux et programmés dans nos frontières. La Fédération a des moyens financiers et énormément de jeunes talentueux. Il faut qu'on apprenne à travailler en Algérie. Ce ne doit pas àªtre la France qui nous envoie des joueurs formés chez eux mais plutôt l'inverse », plaide-t-il, pas vraiment fan de la politique de la Fédération de faire venir des jeunes issus de la formation franà§aise.
« Les Fennecs de 2014 peuvent-ils faire mieux que ceux de 1982 ? Non ! »
« à‡a me fait râler que notre équipe nationale soit formée par des joueurs qui viennent de l'extérieur et dont certains ne connaissent pas l'Algérie. Quelle image on envoie à nos jeunes ? Aujourd'hui, les joueurs locaux sont complètement découragés. Désormais ils savent que les portes de l'équipe nationale sont fermés. Donc ils ne s'entraà®nent pas, ils ne sont pas sérieux”¦En 1982, quand on est passé proches de se qualifier pour les 8e de finale de la Coupe du Monde, on l'a fait avec des joueurs formés et éduqués chez nous. Les Madjer ou Belloumi, c'est à§a ! Des garà§ons qui sont sortis de nos écoles », poursuit celui qui est aujourd'hui ambassadeur de l'AS Saint-Etienne. Croit-il que les Fennecs ont une chance de faire mieux que leurs glorieux ainés de 1982, tombeurs de l'Allemagne en phase de poule ? « Non ! En 1982, c'était quelque chose de planifié, de solide”¦On avait une équipe de ràªve. Sans les déclarations d'un politicien juste après notre victoire face à l'Allemagne, on aurait pu aller plus loin. »
Propos recueillis par Alexandre CORBOZ