Ex-rédacteur en chef de “L'Equipe Magazine”, maintenant rédacteur en chef de “Grand Public”, sur France 2. L'un des 37.737 spectateurs de Saint-Etienne-Dynamo Kiev.
Il a été ma première idole mais aussi l'objet du premier transfert qui ait jamais brisé mon pauvre petit coeur d'enfant vert. Presque quarante ans plus tard, je ne me suis toujours pas tout à fait remis du départ, au coeur de l'hiver 1974-75, de Georges Bereta pour un club du sud-est qui prétend faussement avoir remporté dix titres de champion de France”¦
Héros du mythique match retour des Verts contre Split (5-1), plus beau talent du foot franà§ais entre l'ère Kopa et les années Platini, le génial petit gaucher était un vrai de vrai Stéphanois, fils de Montreynaud, le quartier qui regarde de haut le stade Geoffroy-Guichard.
“Puni en CFA 2 tel un vulgaire Bafé Gomis, Ghoulam n'a finalement pas quitté Sainté”
Du temps du jeune Bereta, Montreynaud n'était pas encore une “ZUP” mais une colline sauvage où s'égaraient màªme quelques chasseurs à fusils Manufrance. Et puis, les immeubles ont poussé
beaucoup plus haut que le petit Georges. La tour “Le plein ciel”, surmontée d'un château d'eau, a màªme grimpé jusqu'à quatre-vingt douze mètres! Elle est devenue une sorte de Statue de la liberté du pauvre pour une ville qui s'enfonà§ait droit dans la crise.
De retour de son exil forcé au bord de la Méditerranée, Georges Bereta n'a pas oublié Montreynaud. C'est dans son quartier qu'il a repéré un môme de six ans, un certain Faouzi Ghoulam”¦ Entré à l'A.S.S.E. en catégorie poussins, le protégé de Georges Bereta porte le maillot vert depuis maintenant seize printemps. Entre-temps, la tour “Le plein ciel” a été dynamitée. “Sainté” a perdu sa Statue de la liberté. Faouzi Ghoulam est, lui, devenu le nouveau fils préféré de Montreynaud avant que sa réputation, à son tour, ne se mette à vaciller. Ces derniers mois, un sale feuilleton l'a opposé à son club de toujours.
Il a été question de désir d'ailleurs, de religion, de drapeau, de racisme, de pognon (surtout de pognon…) et d'un transfert au coeur de l'été. Puni en CFA 2 tel un vulgaire Bafé Gomis, Ghoulam n'a finalement pas quitté “Sainté”. Du purgatoire au plein ciel, il lui a fallu seulement quelques matches pour à nouveau prouver qu'il était le meilleur latéral gauche que ce club ait possédé depuis que Bereta n'est plus marseillais. Ghoulam est màªme l'un des rares à avoir émergé de la sale passe que traverse l'équipe depuis trois matches (ndlr : chronique écrite et publiée dans But ! Saint-Etienne avant le match de Monaco hier). On ne devrait jamais quitter Montreynaud.
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