Mais pour certains observateurs avisés, le milieu de poche aurait pu prétendre à une carrière bien meilleure.
En Angleterre, Steed Malbranque n'a assurément pas la màªme image qu'en France. «Là -bas, Malbranque a laissé l'image d'un garà§on constant, travailleur, polyvalent et rarement décevant. A Fulham, Tottenham et Sunderland, peu de gens diront du mal de lui. C'est le genre de joueur que les Anglais adorent», résume Jacques Crevoisier, ancien adjoint de Gérard Houllier à Liverpool et spécialiste du foot anglais.
Très régulier de l'autre côté de la Manche, le natif de Mouscron n'a cependant pas la reconnaissance internationale qu'il mérite. En grande partie à cause de Jacques Santini, avec qui il est en froid et qui devient sélectionneur des Bleus au moment où le lutin est au firmament. « A partir du moment où il est parti en Angleterre, en France on l'a quelque peu oublié. Et puis il n'a pas eu la chance de faire partie de la colonie franà§aise des Gunners, qui sont eux très médiatisés dans l'Hexagone. Il a fait son bonhomme de chemin tout seul, mais il l'a très bien fait », narre Crevoisier. Avant d'ajouter : « Pour prétendre aux Bleus, un retour en France l'aurait sans doute avantagé. Mais il n'avait aucune raison de revenir. Il jouait dans de bons clubs, gagnait bien sa vie. Aucun club de L1 ne pouvait se le payer ».
« Le football franà§ais est passé à côté d'un très bon joueur »
Pour Robert Valette, l'un de ses formateurs à l'Olympique Lyonnais, « le football franà§ais est passé à côté d'un très bon joueur ». L'éducateur a trouvé la bonne métaphore pour résumer la carrière anglaise de Malbranque : « Il y a des gars qui ne sont pas bons et qui savent attirer la lumière parce qu'ils sont bien filmés. Il en y a d'autres qui sont de très bons acteurs et qui n'ont pas eu la veine de tourner dans un bon film.»
Jouant 408 matchs en dix ans sous trois maillots différents (Fulham, Tottenham, Sunderland) à une époque où certaines formations n'étaient pas ce qu'elles sont devenues, Malbranque a, malgré tout, eu la chance de côtoyer certains grands joueurs au quotidien. Le plus fort ? « Sans hésitation : Dimitar Berbatov, explique l'intéressé : « Comme on dit souvent, il a un body language pas vraiment apprécié des supporters mais c'est quelqu'un de très doué techniquement et d'une efficacité rare.» Les génies incompris savent se reconnaitre entre eux”¦
A.C (avec A.F)
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