Ex-rédacteur en chef de “L'Equipe Magazine”, maintenant rédacteur en chef de “Grand Public”, sur France 2. L'un des 37.737 spectateurs de Saint-Etienne-Dynamo Kiev.
‘Jusqu'au coup d'envoi de Biélorussie-France, mardi à 21 heures, j'ai tremblé de tous mes membres, terrorisé à l'idée que Didier Deschamps puisse faire appel, au dernier moment, à Loà¯c Perrin, Kurt Zouma ou màªme Allan Saint-Maximin. Heureusement, sur la feuille de match, comme sur celle du non moins épique 0-0 contre la Géorgie, ne figurait qu'un ancien pensionnaire du centre de formation de l'Etrat : un certain Josuha Guivalogui, lequel fut paraà®t-il notre capitaine avant de s'enfuir quasi-clandestinement (et contre dix millions d'euros), dans un club de second rang de la capitale espagnole.
‘À fréquenter de trop près les mutins de Knysna ou les malpolis du dernier Euro suédois, nos innocents petits verts sont revenus tout perturbés’
Guivalogui ? Entre sa première sélection chez les Bleus (le 5 juin contre l'Uruguay) et son dernier match pour les Verts (face à Esbjerg le 29 août), il ne se sera donc écoulé que deux mois et vingt-quatre jours soit un délai de décence encore plus raccourci que pour d'autres anciens Stéphanois envolés presque sitôt qu'ils furent internationaux tels Dimitri Payet (dix mois), Blaise Matuidi (onze mois) ou Bafé Gomis (un an et deux mois).
Dans les années 70, nous pouvions pourtant nous permettre de pràªter gracieusement une demi-douzaine de joueurs pour un seul match des Bleus de Kovacs ou d'Hidalgo sans craindre une évasion groupée. Depuis, hélas !, la reconnaissance de la patrie a été remplacée par l'intéràªt vorace des agents sans frontières. Exposer un joueur à l'international, c'est déjà un peu le perdre. A fréquenter de trop près les mutins de Knysna ou les malpolis du dernier Euro suédois, nos innocents petits verts sont revenus tout perturbés : le club, subitement, leur a manqué de respect, et le pourtant féérique Cours Fauriel a, tout d'un coup, moins brillé de mille feux que les très surcotés Paseo del Prado ou avenue des Champs-Elysées.
Pour l’indépendance du Forez !
Garder tous nos joueurs à “Sainté” ne serait pourtant pas très compliqué. Il suffirait juste que le royaume du Forez devienne enfin indépendant. Après tout, Tahiti et la Nouvelle-Calédonie sont bien reconnus par la FIFA ! Màªme à l'ONU, nous mériterions de siéger. Nous avons déjà un peuple : vert. Un roi bien-aimé : Roro Ier. Et un hymne, celui de Monty qui serait entonné chaque matin dans les écoles et les usines (pour celles qui n'ont pas encore fermé).
Incapables de nous qualifier pour les phases de groupe de la Ligue Europa, nous serions au moins assurés de participer aux éliminatoires de l'Euro et de la Coupe du monde. Qui dit que nos Verts ne feraient pas mieux que les Bleus ?’
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