Après le retrait de Mediapro, la lutte avec Canal +, la Ligue de Football Professionnel va-t-elle recevoir une bonne nouvelle, demain, à la suite de l’appel d’offres ? Tous les clubs professionnels souhaitent une issue positive. Mais elle n'aurait que peu de chance de se produire.
Spécialiste de l’économie du sport, Pierre Rondeau a fait l’état des lieux à la veille de l’appel d’offres pour les droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2. Pour lui, les perspectives ne sont guère réjouissantes… Des nouveaux acteurs, dont les GAFA, ne devraient pas se positionner : « Comment je vois les choses demain, après l'AO de la LFP (on est d'accord que je ne lis pas l'avenir, je peux totalement me tromper) : Amazon et DAZN ne se positionneront pas. Amazon ne veut pas encore s'implanter sur le marché et DAZN n'a pas les moyens nécessaires. »
Dans la suite de son propos, il explique que l’enjeu de cet appel d’offres repose sur les épaules du Canal + / beIN Sport : « La clef c'est Bein Sport, comment vont-ils se comporter face à la plainte de Canal+ auprès de l'autorité de la concurrence, solidarité ou non. Ma théorie, Bein ne peut que suivre Canal, ils ont un accord exclusif de diffusion. »
Pour Pierre Rondeau, ce duo va user de sa situation pour mettre en difficulté la LFP : « Donc il y a un risque d'entente entre les deux chaînes. Soit les deux s'attaquent à l'AO, ne se positionnent pas ou en-dessous du prix de réserve, ce qui conduit la LFP à organiser un second tour voire à retoquer cet AO en attente de la décision de justice. Soit les deux se positionnent au prix le plus faible possible et les droits chutent considérablement. Mais cette conclusion pourra être remise en cause suite à la décision de justice. Dans tous les cas, l'AO ne mènera à rien. »