Ligue 1
ASSE : ce qu'il faut retenir du premier mois de compétition des Verts
S’il est encore un peu tôt pour tirer des enseignements, l’ASSE version 2017-18 commence petit à petit à se dessiner.
S'il est encore un peu tôt pour tirer des enseignements, l'ASSE version 2017-18 commence petit à petit à se dessiner. Voici ce que l'on retiendra du premier mois de compétition.
Le bilan comptable
Trois victoires, une défaite, neuf points sur douze : le bilan chiffré d'Oscar Garcia est loin d'àªtre infâmant et on ne peut pas franchement imputer au coach catalan le revers au Parc des Princes face à l'ogre du championnat de France. C'est bien simple : mathématiquement, les Verts n'avaient plus réalisé de tels débuts depuis la saison 2013-14. Màªme s'il convient de relativiser les résultats avec la forme et la faiblesse de certains adversaires, les signaux sont encourageants.
“Sainté” n'est plus un diesel
Souvent, on a reproché à l'équipe de Christophe Galtier de nous offrir des entames de matches soporifiques et d'aller chercher des résultats au forceps sur la fin. Avec Oscar Garcia, c'est tout l'inverse. Si les Verts ont parfois l'impression d'avoir du mal à aller au bout des 90 minutes, on ne peut pas reprocher à l'ASSE de ne pas rentrer pied au plancher dans ses rencontres. A Geoffroy-Guichard au moins. Contre Nice, Jonathan Bamba a marqué à la 4e minute de la rencontre. Face à Amiens, les Verts étaient rentrés au vestiaire avec deux buts d'avance. Màªme contre Paris, les Stéphanois ont davantage mis en difficulté le probable futur champion de France durant les 45 premières minutes de la partie que lors des suivantes.
Ni une équipe type, ni un système de jeu ne se dégagent
“Je veux que tout le monde regarde Saint-à‰tienne et se dise “OK, c'est l'équipe de Garcia”.” Cette semaine, Oscar Garcia a posé les jalons de ce qu'il souhaite mettre en place à l'ASSE. Pour l'instant, le Catalan se cherche encore et le projet demeure confus. Une colonne vertébrale Ruffier-Perrin-Théophile-Catherine-Selnaes-Hamouma-Bamba semble se dessiner mais, autour, cela bouge beaucoup. Garcia navigue entre les systèmes habituels de l'ère Christophe Galtier (4-3-3, 4-2-3-1 et 5-3-2) en s'adaptant aux adversaires et aux états de forme disparates de ses propres joueurs.
Une défense solide mais chanceuse
Sur les quatre premières journées, l'ASSE est l'équipe qui a tenu le plus longtemps son invincibilité défensive, Stéphane Ruffier parvenant à rester invaincu durant les 290 premières minutes de la saison. Si les Verts n'ont concédé que trois buts en quatre matches, tous face au PSG vendredi dernier, il convient cependant de rester mesuré. Ruffier a beau àªtre un excellent portier, il a aussi eu une réussite insolente lors des quatre premiers matches, avec quatre poteaux en sa faveur. Cela a commencé à Caen avec Ivan Santini, puis la série s'est poursuivie face à Amiens quand Tanguy Ndombélé a touché deux fois du bois et au Parc des Princes sur un coup franc d'Angel Di Maria. Avec sept buts encaissés en quatre matches, l'analyse n'aurait pas été la màªme”¦
Au milieu, il y a Ole Selnaes et les autres
Avec les recrues Dioussé et Hernani, la présence de Vincent Pajot, le retour en grâce de Bryan Dabo et l'émergence des jeunes Habib Maà¯ga, Kenny Rocha Santos et Rayan Souici, la lutte s'annonce rude pour Ole Selnaes dans l'optique d'une place de titulaire indiscutable. Mais pour l'instant, le Norvégien est clairement au-dessus de la màªlée. Comme la saison passée à la màªme époque, il tient l'entrejeu mais il semble également avoir franchi un vrai palier au niveau de l'agressivité. Pourvu que cette saison aucun facteur extérieur ne vienne entraver sa courbe de progression, que tout le monde sait importante dans le Forez”¦
Une nouvelle hiérarchie naà®t devant
L'an passé, quand ils étaient disponibles, Robert Beric, Romain Hamouma et Kevin Monnet-Paquet avaient une vraie longueur d'avance sur la concurrence. De ce trio, seul Hamouma, qui a prolongé jusqu'en juin 2021, figure toujours en bonne place dans les plans d'Oscar Garcia. L'ex-Caennais est en jambes et, autour de lui, ce sont Jonathan Bamba et Oussama Tannane – intéressant face à Nice (passeur décisif) et auteur d'une frappe sur la barre contre Caen – qui jouent les premiers rôles. Derrière, Loà¯s Diony pourra revendiquer une place de troubles fàªte lorsqu'il sera revenu au niveau physique. Exit les renards de surface à la Robert Beric et Alexander Sà¶derlund, place aux attaquants polyvalents et hyperactifs sur le front de l'attaque ! Un vrai virage a déjà été pris màªme si on ne le retrouve pas encore dans les statistiques (5 buts marqués en 4 matches).
Pierre-Gabriel et Bamba, le bon signal envoyé à la formation
Sur la fin de l'ère Galtier, on a beaucoup reproché au Marseillais de ne pas faire assez confiance aux produits du centre de formation de l'Etrat. Oscar Garcia commence petit à petit à réparer l'anomalie. Deux porte-étendards sont en train d'émerger dans le onze-type : Ronaël Pierre Gabriel et Jonathan Bamba. En ce début de saison, le jeune défenseur, qui n'a pas encore disputé un seul match entier à son vrai poste (latéral droit), s'impose comme l'un des hommes forts des compositions de Garcia, qu'il évolue à gauche ou màªme dans l'axe au sein d'une défense à trois. Quant à Bamba, que l'ancien coach de Salzbourg aimerait bien voir prolonger, il affiche déjà deux buts et une passe décisive en quatre rencontres.
C'est autre chose dans l'ambiance de travail
En fin de saison dernière, quelque chose s'était cassé à l'ASSE et, après plus de sept ans avec Christophe Galtier, les joueurs donnaient l'impression d'avoir perdu la joie de s'entraà®ner à l'Etrat. Vu de l'extérieur, dans ce qu'Oscar Garcia permet à la presse et aux supporters d'observer, il semble y avoir du mieux. Le disciple de Johan Cruyff a mis fin aux mises à l'écart qui minaient le groupe. A l'exception des déà§us de l'ère Galtier, de moins en moins nombreux (on pense surtout à Robert Beric), tout le monde a retrouvé le sourire. Il faut dire que les séances très variées, axées sur le jeu avec ballon, plaisent beaucoup au groupe.
Alexandre Corboz