ASSE – L'analyse de Laurent Hess : « Pourquoi le match contre le PSG m'a énervé »

LA « COMPO » DE GARCIA

Les Verts avaient réalisé un 9/9 lors des trois premières journées de championnat. On se disait qu'ils n'avaient rien à perdre à Paris et qu'avec Oscar Garcia, coach réputé pour son football offensif, ils allaient jouer le coup à fond au Parc. Raté. Alors qu'ils n'avaient rien à perdre en se déplaà§ant chez le leader, les Verts se sont présentés dans une composition défensive : un 5-3-2, avec Pierre-Gabriel improvisé défenseur central, Maà¯ga titularisé plutôt que Diousse aux côtés de Selnaes et Dabo, et le duo Hamouma-Bamba devant. Une « compo » à la Galtier, qui n'a pas porté ses fruits.

LE PENALTY DE CAVANI

L'ASSE s'est présentée à Paris avec la meilleure défense de L1, la seule qui n'avait pas encaissé de but lors des trois premières journées de championnat. Garcia espérait sans doute préserver les buts de Ruffier le plus longtemps possible, et le début de match a plutôt donné raison à son plan de jeu. Mais l'arbitrage de M. Turpin a eu une grande influence sur le cours de la partie, avec un penalty qui ne s'imposait pas, au bout de 20 minutes de jeu, suite à une faute de Janko sur Cavani, alors que l'Uruguayen n'était pas dans la surface de réparation lorsqu'il a été déséquilibré par le Suisse.

LE CARTON JAUNE DE THEOPHILE-CATHERINE

Au-delà du pénalty, l'arbitrage de M. Turpin a fortement desservi l'ASSE tout au long de la rencontre, avec un Neymar surprotégé et quelques coups de sifflet intempestifs, comme sur ce tacle où Pierre-Gabriel a été sanctionné alors qu'il n'a touché que le ballon, subtilisé dans les pieds de Neymar. Un crime de lèse-majesté, sans doute”¦ La faute de Théophile-Catherine sur Neymar, à l'origine du coup franc qui a permis à Motta de doubler la mise, était quant à elle réelle. Mais l'avertissement reà§u par le défenseur stéphanois pour avoir touché la joue de la star brésilienne, sans animosité, ne se justifiait pas.

LE MATCH DES LATERAUX

Il est encore tôt pour penser que l'ASSE s'est trompée dans ses choix de Mercato sur Janko et Gabriel Silva, mais le match des deux latéraux à Paris n'a pas convaincu. Le Suisse a provoqué le penalty qui a permis à Cavani d'ouvrir le score, pour une faute qui ne s'imposait pas, l'Uruguayen étant sur son mauvais pied au moment de se présenter face à Ruffier. Peu en réussite dans ses centres, le nouveau n°15 des Verts a eu beaucoup de déchet (20 ballons perdus, plus gros totale de la partie). De l'autre côté du terrain, Silva a dû quitter ses partenaires pour cause de crampes à vingt minutes de la fin, après une prestation sans éclat. Une sortie qui tend à prouver qu'il n'était pas à 100% de ses capacités, physiques en tout cas.

LACROIX POUR REMPLACER SILVA

Il restait vingt minutes à jouer lorsque Silva s'est blessé et c'est à Lacroix que Garcia a fait appel pour le remplacer. Un choix surprenant dans la mesure où Paris menait 2-0. Plutôt que de rester à cinq défenseurs jusqu'au bout, on imaginait plutôt Garcia lancer Diony, voire Beric, pour jouer son va-tout. Mais les deux attaquants n'ont pas quitté le banc, comme Diousse, à qui Garcia a préféré Pajot, de retour de blessure, au moment de remplacer Maà¯ga.

LES COUPS FRANCS D'HAMOUMA

L'ASSE a eu plusieurs coups francs dangereux au Parc, mais Hamouma n'a vraiment pas été inspiré pour les exécuter. Ses ballons ne sont jamais arrivés : tantôt trop courts, tantôt trop longs. Sa prise d'élan, quasi dos au but adverse, à la manière de certains buteurs au rugby, peut laisser pantois.

DIONY, DIOUSSE : 12 M€ SUR LE BANC

Diony et Diousse n'ont pas participé à la rencontre. Les deux recrues phares du Mercato stéphanois jusque-là , achetées respectivement 7 M€ et 5 M€, n'ont pas été utilisées par Garcia. Hernani, lui, était en tribunes, et Katranis n'était pas dans le groupe. Parmi les six recrues stéphanoises, seuls Janko et Silva ont joué à Paris. Et on a vu le résultat”¦

LES COMMENTAIRES PRO PSG DE BEIN

Commenter un match PSG-ASSE sur BeIN quand on est supporter des Verts : l'exercice ne devait pas àªtre évident pour Christophe Josse vendredi soir. Mais celui-ci peut dormir tranquille. Assurément, Daniel Bravo et lui ne se sont pas mis à dos leurs employeurs qataris. On ne les a pas entendus louer le jeu du PSG, quand màªme pas, mais à écouter leurs commentaires, on a eu l'impression, un peu trop souvent, que les stars parisiennes avaient été martyrisées par une bande de bouchers venus de « Sainté ». La tapette de Théophile-Catherine sur la joue de Neymar méritait sûrement un rouge. Et il y avait penalty, forcément, quand Neymar a stoppé net sa course en butant sur Dabo”¦

Laurent HESS, correspondant à Saint-Etienne.