Le grand jour pour Vincent Labrune, le président de la LFP, interrogé depuis 14 heures 30 par la commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport qui l'auditionne depuis le Sénat. Objet du débat ? Les droits TV, bien entendu, et l'accord qui lie la LFP à CVC, le fonds d'investissement luxembourgeois. Morceaux choisis.
Le fiasco Mediapro
"Je ne suis pas là pour réécrire l'histoire, mais Mediapro ne pouvait pas honorer ses engagements. L'épisode est un échec. Mediapro n'était pas solvable, à aucun moment. J'en veux pour preuve qu'ils n'avaient aucune garantie financière solide et qu'ils étaient protégés par un environnement juridique très favorable. On n'avait pas d'accord avec personne. Par contre, il était urgentissime de se sortir de se contrat, de récupérer nos droits, car chaque jour qui passait coûtait deux millions d'euros par jour aux clubs. L'attitude de Mediapro a été constante, du jour de mon élection jusqu'à la récupération des droits. Leur seul objectif était un comportement de contournement de leurs obligations."
L'accord avec CVC
"Il fallait avoir une société commerciale. L'accord avec CVC, c'était permettre aux clubs leur survie à court terme et créer les conditions d'une réussite à long terme. CVC est un partenaire fiable et de long terme, qui représentait la meilleure solution financière dans l'intérêt des clubs et qui tient ses engagements. C'est un partenaire qui a apporté une valeur ajoutée considérable sur les aspects commerciaux".
La négociation actuelle des Droits TV
"On travaille, on démarche pour avoir des solutions alternatives. On n'a pas réussi pour l'instant. Je prends ma part, bien évidemment. On fait notre maximum, mais il y a un chemin. Il sera sans doute moins bénéfique pour les clubs. Mais il y a un chemin qui est tout simplement de faire d'une contrainte théorique une opportunité, en prenant notre destin entre nos mains avec notre propre média. Nous allons poursuivre nos efforts avec engagement et détermination. Même dans les moments les plus difficiles de mon mandat, je ne renonce jamais."
Canal +
"Canal+ a une position forte sur le marché français, qui est très spécifique par rapport à nos voisins. Il y a eu beaucoup de ressenti et une blessure forte entre Canal et le football français. Je ne veux pas accabler Canal+ plus que de raison par rapport au fait générateur, Mediapro, et par rapport au fait que j'ai parfaitement conscience des investissements massifs qu'ils ont effectué dans d'autres propriétés sportives ou avec Netflix ou Disney pour faire face à la perte de l'essentiel des programmes de Ligue 1. Évidemment que le rôle du président de la Ligue est de tout faire pour renouer le dialogue et créer les meilleures conditions possibles avec Canal+. C'est d'ailleurs ce que j'ai essayé de faire, dès le jour de ma nomination. C'était ma priorité absolue. Mais il y a un autre principe de réalité: le président de la Ligue ne dirige pas seul, mais en concertation avec les clubs."
L'accord avec Amazon
"Il y avait une panique des présidents de clubs, qui ont priorisé le montant garanti par Amazon. J'ai peut-être failli quelque part, mais je ne suis pas tout seul, c'est un travail collectif et ce n'est pas facile. Accessoirement, ça aurait été délicat d'attribuer au moins-disant. Qu'aurait-on dit si j'avais attribué les droits à Canal+, qui était factuellement moins-disant sur la part garantie alors que la part variable n'était pas prise en compte ?"