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OL : c’est quoi le problème avec les Six Neuf Pirates ?

Inconnu du grand public (à l’exception de quelques initiés des tribunes), le Six Neuf Pirates s’est retrouvé hier au cœur de la bagarre qui a éclaté sur le parvis du Groupama Stadium en marge d’OL ‘ FC Nantes (2-0). Sans prétention de tout savoir, But Football Club apporte quelques éclairages sur l’affaire.

Dimanche, à l’issue de la rencontre OL – FC Nantes (2-0), une rixe a opposé divers groupes de supporters rhodaniens. D’un côté, un « comité d’accueil » composé (visiblement) de Bad Gones et de Lyon 1950 attendant au pied de la porte X de voir descendre le Six Neuf Pirates, l’un des nouveaux groupes présents dans les tribunes du Groupama Stadium. S’en est suivi, au pied du bloc 439, une violente bagarre avec armes (poings américains, couteau) qui n’a fait, fort heureusement, qu’un blessé léger du côté du SNP mais qui a traumatisé les familles présentes dans le Virage, lesquels ont néanmoins pu bénéficier d’un cordon de la sécurité et des forces de l’ordre pour ne pas se retrouver au milieu.

Le SNP, groupe né d’un ras-le-bol

Cet épilogue est malheureusement le reflet de tensions qui ne cessaient de monter ces dernières semaines autour du Six Neuf Pirates, un groupe ultras particulier né en 2023 et qui fait déjà l’objet d’un véritable cyber harcèlement sur les réseaux sociaux depuis sa création. Il faut dire que le SNP est d’abord né sur un ras-le-bol : celui d’habitués du Virage Nord et du Virage Sud, lassés des attitudes et remarques racistes parfois entendus dans leur zone via la mouvance identitaire qui gangrène encore ces tribunes pourtant censées être « apolitiques ». Suite directe des incidents du Vélodrome de la saison passée, le Six Neuf Pirates s’est construit avec de nombreux militants d’extrêmes gauches présents dans ses rangs. En opposition directe à la Mezza Lyon, plus proche de mouvances néo-nazis et impliqués dans plusieurs incidents l’an dernier. Si initialement le SNP avait demandé à pouvoir occuper un bloc dans le ring supérieur du Virage Sud, l’OL a dit non. Pas du fait de la proximité et des risques de conflits avec d’autres groupes mais pour une simple raison logistique : le ring supérieur n’est pas ouvert lors des matchs à petite affluence. C’est donc sur le bloc 405, au-dessus des Bad Gones, que le nouveau groupe s’est retrouvé avant d’être à nouveau délocalisé, en début de saison, au bloc 439 (en dessous du panneau d’affichage sur le ring supérieur).

Tension qui monte et « stickergate »

Mais pourquoi le Six Neuf Pirates suscite-t-il aujourd’hui tant de haine de groupes unis contre lui ? Cela va sans doute un peu au-delà du clivage extrême-droite / extrême-gauche ou identitaire-néo nazis / antifas. D’ailleurs, rien ne prouve à l’instant t de l’enquête que les incidents de dimanche aient pour mobile un quelconque souci idéologique (il y avait sans doute des identitaires qui étaient là pour ça mais, comme dans les manifestations des gilets jaunes, il serait trop simpliste de résumer à une seule revendication le problème). Car si la Six Neuf Pirates est vu de travers, c’est aussi du fait de certaines attitudes apparentées à provocations.

Au niveau des Bad Gones notamment, on reproche à la SNP leur communiqué suite aux attaques des bus lyonnais par des supporters du PSG en marge de la finale de Coupe de France au péage de Fresnes. Une histoire de « stickers » a aussi mis le feu aux poudres dernièrement. Au sein du KVN ou chez les Lyon 1950, on accuse les SNP de « sticker » par-dessus les groupes historiques. Ce qui ne se fait pas dans le milieu Ultras et encore moins entre supporters d’un même club. Côté Six Neuf Pirates, on assure ne pas avoir commencé les provocations aux « stickers ». Les groupes lyonnais ont-ils voulu se faire justice ? Ont-ils voulu remettre à leur place le « petit nouveau » un peu trop bruyant ou ne faisant pas assez profil bas ? L’enquête le déterminera.

L’OL veut frapper fort

Mais quid de l’avenir du Six Neuf Pirates et de sa cinquantaine de membres ? Le groupe, qui a fait la demande (au même titre que deux autres groupes nés il y a moins d’un an), pour être officiellement reconnu par le club est aujourd’hui sous surveillance pendant un an. Le SNP a notamment dû abandonner son étiquette politique initiale, se regrouper en association loi 1901 et ne pourra afficher une bâche à ses couleurs au Groupama Stadium qu’à l’issue de leur période probatoire. A priori, parce qu’il n’est pas à l’origine de la rixe, le Six Neuf Pirates restera dans les associations en capacité d’avoir l’adoubement du club. En revanche, au sein du club, on travaille déjà dans le cadre légaliste. La sécurité du stade et les forces de l’ordre épluchent les images de vidéosurveillance pour tenter d’identifier les protagonistes de la bagarre et les sanctionner d’interdictions de stade, qu’ils soient SNP, BG87, Lyon1950 ou autre. Comme l’a fait savoir Laurent Prud’homme hier, l’OL est « uni et indivisible ». Ceux qui prône la division n’ont aujourd’hui pas leur place au stade.

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