« Oh Rayan, si tu savais, tout le bien que tu nous fais. Oh Rayan, on t’attendait et cette année, tu as changé… » L’ode pourrait être chantée par Johnny Hallyday (paix à son âme) et écrite par Gérald de Palmas mais c’est bien Pierre Sage, accompagné d’une politique club rigoureuse et payante qui a fait que Rayan Cherki est en train de « rallumer le feu » à l’OL.
Retour en arrière. Été 2024 à la sortie de Jeux Olympiques discrets où Thierry Henry l’a sciemment laissé de côté, Rayan Cherki refuse alors de prolonger à Lyon et le couperet tombe : au loft jusqu’à nouvel ordre et dans l’attente d’un départ ! Départ il n’y aura pas pour l’ancien chouchou de l’AS Saint-Priest, boudé par le PSG à cause de sa conseillère Fayza Lamari (la mère de Kylian Mbappé), victime d’un mic-mac du Borussia Dortmund. Ciblé par Fulham, « Cherkinho » ne se laissera finalement pas convaincre par les Cottagers… Fin du Mercato, le Lyonnais est toujours là et la porte s’ouvre à nouveau pour une prolongation. Condition sine qua none pour prouver à tous ces grands clubs combien ils ont eu tort de rater « l’affaire du siècle ». Rayan la saisit. « Plus un, plus un » sur le contrat avec une bardée de clauses et d’accords tacites pour partir en cas d’offre dès cet hiver.
Cheveux au vent, Cherki a tout compris
Le joueur revient dans le circuit, Sage est heureux, l’OL est heureux, John Textor est heureux : l’Américain voit en Rayan Cherki son « Beatles » cheveux au vent, regard joyeux aux entraînements. Tout le monde ricane du Floridien évidemment quand il prononce cette phrase. Puis il y a l’entrée réussie de Cherki lors de l’Olympico, les titularisations suivantes toutes plus abouties les unes que les autres et un sentiment nouveau : le gamin que l’on disait difficile, qui ne comprenait pas le football de Peter Bosz, qui devait sans cesse être remis dans le droit chemin par Laurent Blanc, qui exaspérait Fabio Grosso, est devenu un homme, un vrai. A 21 ans. En sortie de placard. Quand on ne l’attendait plus vraiment.
Comme tout le monde, on a attendu quelques matchs avant de s’enflammer réellement. Prudence est la meilleure vertu face à la haute inflammabilité du bonhomme, capable de partir en combustion spontanée. Aujourd’hui, Cherki a appris une lettre en plus qu’il a additionné au « je ». Il est devenu le « jeu ». A l’Olympique Lyonnais, il est aujourd’hui l’homme qui crée, ses gestes techniques exaspérants par le passé sont devenus solaires car allant dans le sens de l’équipe comme face à Nantes sur son décalage énorme à Tolisso ou au Havre sur son coup du foulard sublime que Lacazette ne peut malheureusement pas reprendre. A la Decathlon Arena hier, on a encore découvert un autre Cherki. Un Cherki qui était capable entre deux séquences de magie de mettre le bleu de chauffe, de défendre et de récupérer des ballons. Celui qui ferait rêver tous les techniciens du monde.
Profitons de la « dernière danse » de Cherkinho
A ce rythme jusqu’à la trêve, il est bien évident que l’hiver sera agité pour lui. Surtout si, comme prévu, la « hype de Botafogo » Thiago Almada, franchit l’Océan Atlantique pour lui succéder à Lyon. L’accord existe, la porte va s’ouvrir et, à moins d’avoir des tomates devant les yeux, il est assez clair que ce ne sera pas des Fulham and Co qui vont faire chauffer le fax du côté de Décines. Comme quoi, les deal « gagnant-gagnant », ça peut aussi exister entre gens intelligents et de bonnes compositions.