Didier Bigard revient sur le derby perdu par l’ASSE dimanche sur le terrain de l’OL. Il pointe l’importance du prochain rendez-vous contre Montpellier et déplore le manque d’expérience des Verts.
« Un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne ». Lorsqu’il y a pas mal d’années, le Progrès avait barré de ce titre une double page consacrée à l’événement, on ne se doutait pas que l’expression « bateau » comme l’a qualifiée Corentin Tolisso, allait marquer les esprits de ceux qui étaient alors des gamins pour voguer au fil des saisons et marquer des générations. Les Lyonnais n’ont pas seulement rappelé cette formule lors des interviews, dimanche. Ils l’ont appliquée, sans développer un jeu à la hauteur de leur budget un peu trop démesuré, mais en marquant le but qu’il fallait grâce, ce n’est pas le hasard, à trois vrais gones, Lacazette, Cherki et donc Tolisso qui s’est permis de donner quelques conseils sinon consignes, à Sage, pour préserver les trois points.
Jean-Louis Gasset a déjà la tête à Geoffroy-Guichard
On était dans le Rhône et les Verts n’ont pas à rougir de ce nouvel échec à l’extérieur. De là à donner rendez-vous dans la Loire pour le retour, il fallait oser et Louis Mouton a allègrement sauté le pas. C’est ce qu’on appelle avoir de l’ambition, c’est bien, mais avant de songer à une revanche, il y a le maintien à assurer, quelques matches qu’il faudra aussi gagner et pas uniquement jouer. A commencer par le prochain, face à Montpellier ressuscité devant Brest par Jean-Louis Gasset. Fin psychologue celui qui avait sauvé Saint-Étienne a déjà commencé à préparer ces retrouvailles en annonçant que son équipe jouerait avec le même maillot du cinquantenaire du club que face aux Bretons. Un brin de superstition ne peut pas faire de mal dans la recherche du déclic.
Léo Pétrot l’appelait de ses vœux avant d’aller à Lyon «Peut-être une bonne opportunité pour gagner à l’extérieur ». Raté et qu’importe que ce soit avec les honneurs quand son équipe n’a pris qu’un point à l’extérieur, occupe la place de barragiste avec sept défaites, un nul en onze journées d’un apprentissage qui dure et reste marqué par un bilan douloureux: dix buts marqués, deuxième plus mauvaise attaque de L1 derrière Le Havre, vingt-cinq buts encaissés, deuxième plus mauvaise défense derrière Montpellier. Il y des chiffres qui font mal et obligent à relativiser le… relativisme avancé par Olivier Dall’Oglio en point presse « Le résultat efface parfois beaucoup de choses ». Il étaye ce raisonnement par les prestations gâchées par des erreurs individuelles, prend pour exemple la défaite à Angers « on a dit qu’on a été nuls. Mais à 2-2, ce n’est pas nous qui tremblions mais nos adversaires ».
Il pourra désormais ajouter le manque d’efficacité dans le derby, l’erreur de marquage sur Lacazette, mais tout en louant la performance de ses joueurs « Ils ont fait honneur au maillot vert », il n’en a pas rajouté, affichant sa réticence à qualifier l’échec d’encourageant. Pas évident de trouver le bon équilibre entre l’exigence de faire plus «Il nous a manqué la finition » et la reconnaissance des progrès « Derrière c’est plus solide, au milieu il y a plus de fluidité ». Cela l’oblige « à prendre du recul », à espérer un rayon de soleil pour éclairer le classement «Ça nous laisse des perspectives plus intéressantes » sans oublier le parapluie parce que l’effectif est ce qu’il est, inexpérimenté « C’est la découverte d’un autre monde pour certains ». Pour beaucoup trop.
Didier Bigard