Humiliée à Rennes, samedi dernier, avec une défaite 5-0, l’ASSE semble incapable cette saison de produire des prestations solides à l’extérieur. Olivier Dall’Oglio, l’entraîneur, est souvent montré du doigt. A juste titre ?
C’est la règle et il n’est aucune raison valable pour qu’elle diffère lorsque concerne l’ASSE. De mauvais résultats, une dangereuse 15e place au classement de Ligue 1 et des valises répétées en terrains adverses (Brest, Nice, Angers, Rennes), l’entraîneur de l’équipe en question est systématiquement montré du doigt. Prêt à faire ses bagages et passer à la caisse pour toucher ses indemnités. C’est donc ce qu’il se produit avec Olivier Dall’Oglio à Sainté, incapable, il est vrai, d’insuffler le même message à ses troupes dans le chaudron ou à l’extérieur.
Si de nouvelles défaites face à l’OM, dimanche, et Toulouse, le week-end suivant, pourraient conduire Kilmer Sports à lui trouver un successeur lors de la trêve hivernale, on est en droit de se demander, tout de même, si il est responsable de tout. Et notamment du niveau pas vraiment régulier de ses hommes. Prenons en premier lieu, l’ossature de la saison passée, avec laquelle il a fait remonter les Verts en Ligue 1. A l’exception de Larsonneur, bien souvent lâché par sa défense, pas un élément n’est au niveau. La charnière centrale Batubinsika-Nadé en est un exemple. Le premier, trop nonchalant et pas assez souvent concentré, commet des fautes de placement et de relances ahurissantes. Loin de ce qu’il proposait au niveau inférieur (L2). Nadé, lui, a prolongé tardivement et s’est remis dans le bain tout aussi tardivement. Il est de surcroît blessé, au même titre, d’ailleurs, que Briançon et Maçon, que l’on ne reverra pas avant la fin janvier et qui lui, au moins, affichait dans son couloir des velléités offensives intéressantes. Quant à Appiah et Pétrot, déjà en Vert la saison passée, on ne peut leur reprocher leur rigueur défensive, tout en sachant qu’ils ne montrent rien sur le plan offensif.
Moueffek, triste symbole
Symbole même de l’ASSE, parce qu’il est un enfant du club, Moueffek, au milieu de terrain, n’est plus que l’ombre de lui-même depuis sa prolongation de contrat. Blessé ou moins performant, il a même gagné le banc de touche. Monconduit est titulaire à l’infirmerie, Fomba et Tardieu ont disparu des radars, Bouchouari, bien revenu cette saison, manque clairement de régularité comme l’atteste son dernier match à Rennes ou on a même pu se demander si il était sur le terrain. Mouton, également formé à l’ASSE, a certes tiré son épingle du jeu, mais est-ce suffisant pour espérer un maintien en Ligue 1 avec lui ? Devant, enfin, et ce n’est pas nouveau, Sissoko prouve qu’il est susceptible de peser sur les défenses à défaut d’être le buteur tant recherché. Wadji a encore accumulé les pépins physiques et ne peut offrir à son entraîneur des solutions chaque week-end. Cafaro, à l’image de ce qu’il a fait à Rennes (main dans sa surface, pénalty et expulsion) alterne le très mauvais et le moyen, loin de ce qu’il proposait la saison passée. Et personne ne l’a occulté dans le Forez, les dirigeants de l’ASSE n’ont pas cru utile de sortir le chéquier pour signer définitivement Cardona, parti à l’Espagnol Barcelone.
Quant aux recrues de l’été, offrent-elles à Dall’Oglio les solutions idéales ? De celles qui vous permettent de renverser des matches, de prendre des points et de se maintenir sans pression ? Pas vraiment, non. Abdelhamid a déjà provoqué de nombreux débats depuis son arrivée, payant clairement pour le mauvais recrutement effectué. Cornud, à gauche, déjà blessé quelques semaines, n’a pas encore justifié la pari de la direction lorsqu’elle est partie le chercher en Israël. Ekwah a certes proposé de belles choses, et notamment dans le chaudron, mais se montre bien trop tendre et inconstant à l’extérieur. Ben Old, satisfaction de l’été, est blessé pour de longs mois. Davitashvili, décisif contre Auxerre, peine à faire preuve de régularité et ne parvient pas à peser sur le jeu offensif de l’équipe. Quant à Stassin, acheté, on le rappelle, pour près de 9 millions d’euros, il n’a pas marqué le moindre but sous son nouveau maillot. Boakye, qui n’a pas encore montré grand chose sur les pelouses, s’est lui-aussi blessé, alors que Miladinovic a trouvé une place de titulaire en équipe…réserve.
Avant qu’il ne soit trop tard
Responsable de la montée des Verts en L1 la saison passé, Dall’Oglio ne peut nier une certaine responsabilité dans les résultats actuels. Il n’a pas, non plus, effectué les bons changements, et notamment au milieu de terrain, lors de certaines rencontres perdues par les Verts depuis le début de saison. Reste, et on le sait, qu’il dirige un groupe qu’il n’a pas totalement validé. Et que surtout qu’il dirige des joueurs qui ne sont pas au niveau qu’exige la Ligue 1. Ca, on le voit chaque week-end et on espère, pour le Peuple Vert, que la direction du club s’en rendra compte au prochain mercato hivernal, offrant au technicien des joueurs expérimentés et dignes de ce nom. Avant qu’il ne soit trop tard et que le club redescende en Ligue 2.
BD