ASSE – Opinion : Non Monsieur Dall’Oglio, nous ne sommes pas le café du commerce

Hier soir, au terme de la défaite concédée par l’ASSE devant l’OM, 0-2, l’entraîneur des Verts, Olivier Dall’Oglio, n’a pas trop apprécié une question sur ses choix tactiques au sujet de ses attaquants. Insinuant que cela se rapprochait du café du commerce. Vraiment ?

Pas plus tard que la semaine dernière, et avant le triste match de l’ASSE face à l’OM, je me permettais, en quelques lignes, de rappeler à quel point Olivier Dall’Oglio, l’entraîneur des Verts, n’était en rien le seul et unique responsable des résultats actuels. Des valises à l’extérieur (Nice, Brest, Angers, Rennes), d’un classement ô combien préoccupant (place de barragiste) et d’un jeu volontairement laissé à l’adversaire.

Je maintiens le propos et dois même avouer que j’ai pour Dall’Oglio un profond respect, ne serait-ce que pour les résultats obtenus la saison dernière, alors que les Verts étaient en Ligue 2, et pour cette équipe qu’il dirige actuellement sans nécessairement avoir donné son avis sur toutes les recrues. Pas convaincu, non plus, qu’un remplaçant idéal existe aujourd’hui en Europe pour prendre la place de l’Alésien sur le banc de touche. Du moins avec les moyens du club stéphanois.

J’ai en revanche beaucoup plus de mal à comprendre les propos tenus hier soir par ODO en conférence de presse, à l’issue de la défaite logique contre l’Olympique de Marseille sur le score de 2-0. Car à la question de savoir si il n’eut pas été préférable d’aligner Stassin et Sissoko ensemble à la pointe de l’attaque stéphanoise, voici ce qu’il a répondu : « Pourquoi ? Je ne suis pas sûr qu’associer deux joueurs au même profil soit le meilleur des choix. On peut toujours discuter de ça en après-match. Mais on s’approche plus de la discussion café du commerce. »

« Il vous faut également entendre le regret, ou même la tristesse, de voir un chaudron bouillant sans aucun spectacle à regarder »

Circulez donc, il n’y a rien à voir. Ni à comprendre. Et peu importe, au fond, le profond malaise pour les observateurs et les amoureux des Verts, consternés hier soir par le jeu proposé au stade Geoffroy-Guichard. Déçus, et c’est un euphémisme, par le manque d’envie de construire et même de se créer de simples occasions de but. Loin de nous l’idée de se muer en entraîneurs et, vous avez raison Monsieur Dall’Oglio, de prendre place au café du commerce pour critiquer tous vos choix et associer les nôtres à des traits de génie. Mais il vous faut également entendre le regret, ou même la tristesse, de voir un chaudron bouillant sans aucun spectacle à regarder. Voir des joueurs au maillot Vert reculer sans cesse, dépourvus de solutions, ne serait-ce que pour aller de l’avant. Ibrahim Sissoko et Lucas Stassin alignés en pointe, c’est aussi et surtout la traduction d’une envie : celle de (parfois) franchir notre milieu de terrain et d’avoir des éléments capables de marquer des buts. Sissoko et Stassin alignés en pointe, c’est aussi se dire que le bétonnage au milieu de terrain ou derrière ne produit pas l’effet escompté et que dans la si belle histoire des Verts, personne ne s’est jamais habitué à cette triste façon de jouer. Quitte à perdre, autant le faire avec la sensation d’avoir tout donné, non ? Quitte à être 16e de la Ligue 1, autant l’accepter sans regrets et avec des matches pleins, non ?

Vous restez Monsieur Dall’Oglio le seul maître à bord. Bien entendu. Et je maintiens que de vous remplacer n’est pas la solution à tous les maux. En attendant, et dans les jours à venir, j’aimerais simplement ne plus me convaincre de couper l’écran et d’arrêter les frais au bout de quelques minutes, comme ce fut le cas face à l’OM. Fatigué d’un soutien aux Verts qui, de plus en plus, s’apparente à de la souffrance.

B.D.

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