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Ligue 1

ASSE – Exclu BUT! – Bernard Lions : « Dall’Oglio n’a pas pu terminer sa deuxième mission impossible »

Grand reporter à L’Equipe pour qui il suit l’ASSE depuis de longues années, et supporter des Verts, Bernard Lions, qui vient de sortir son premier roman « Le dernier verre », donne son avis sur le départ d’Olivier Dall’Oglio.

BUT! : Bernard, Olivier Dall’Oglio n’est plus l’entraîneur de l’ASSE. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Bernard LIONS : ODO restera l’homme de la remontée improbable de la saison dernière. En fait il a eu deux missions impossibles chez les Verts. Il a réussi la première et il n’a pas pu terminer la deuxième alors que le challenge n’était pas perdu. L’ASSE est barragiste après 15 journées, elle n’est pas larguée.

13 points après 15 journées, que pensez-vous de ce bilan ?

C’est le bilan actuel et pas le bilan de la fin des matches allers puisqu’il reste encore deux journées : Reims et Paris. Sur ces 13 points, il y en a eu des miraculeux : contre Montpellier, à Nantes. Pour moi, ODO a fait avec ce qu’il avait, et il avait une équipe encore plus faible que la saison dernière. Il ne faut pas oublier que l’on est montés sans dominer la L2. On a fini 3e grâce à une deuxième partie de saison extraordinaire, on est remontés aux barrages. Et force est de constater que l’équipe n’a pas été renforcée l’été dernier.

Vous faites partie de ceux qui pensent que sans un bon Mercato, l’ASSE ne s’en sortira pas ?

Le Mercato d’hiver est un Mercato de réajustements, mais il est évident qu’il faudra des renforts. Il faudra mettre trois équipes derrière, et à part Le Havre, je ne vois pas une autre équipe plus faible que l’ASSE aujourd’hui. Montpellier est dernier mais je trouve qu’il il y a plus de talents, notamment avec un joueur comme Savanier. J’espère que les nouveaux dirigeants feront ce qu’il faut. Ce qui m’a surpris l’été dernier, c’est qu’ils avaient trois mois pour bâtir une équipe taillée pour la L1, et ils ne l’ont pas fait malgré un Mercato record. J’ai l’impression qu’ils ont cru que la L1, c’était le championnat belge ou autrichien. Mais c’est un championnat qui demande beaucoup plus de puissance athlétique. Dès qu’on affronte une équipe qui a de l’impact, on ne peut pas rivaliser. On l’a vu à Nice, contre Lens, contre l’OM.

« C’est mon premier bouquin hors foot. C’est un projet qui me tenait vraiment à coeur. »

Sur le plan personnel, vous venez de sortir votre premier roman, à 54 ans. Est-ce un projet que vous aviez depuis longtemps ?

Je l’ai dans la tête depuis 20 ans. Quand je l’avais présenté la première fois, j’étais à M6 à l’époque et les éditeurs, éditrices surtout, m’avaient conseillé d’attendre un peu, de sortir quelques bouquins de foot avant. Il y en a eu 10, dont 4 sur l’ASSE. Là, c’est mon premier bouquin hors foot. C’est un projet qui me tenait vraiment à coeur.

C’est cette histoire que vous aviez présentée ?

Oui. C’est un roman sur une histoire d’amitié entre quatre copains, leurs soirées dans un troquet tenu par Gégé le Breton, « Les copains d’abord ». L’un a une histoire d’amour avec une réfugiée afghane, l’autre est membre d’un groupe Ultra du plus grand club de Paris, le Paris Saint-Denis. Tous ont leur histoire, leur personnalité.

Votre livre peut rappeler les films du duo Bacri-Jaoui…

C’est marrant de me dire ça… Il y avait deux producteurs qui étaient présents à la soirée de lancement et ils m’ont dit que le roman pouvait être adaptable. On verra si j’ai des nouvelles. En fait je me suis surtout inspiré de ce que j’ai pu connaitre plus jeune en fréquentant certains lieux de perdition, des bars, des pubs, des boîtes. Ce sont des lieux d’errance, souvent fréquentés par des personnes désenchantées. J’avais plus en tête ces gens là, ces personnages devant le jukebox, et le lien social fort que représente le bar, le comptoir. On est dans une société qui n’a jamais été aussi déconnectée que depuis l’émergence d’internet, des réseaux sociaux, qui peuvent engendrer une grande solitude et une grande violence.

L’Ultra du Paris Saint-Denis, c’est vous ?

Non. Tous les personnages sont fictifs sauf Thierry qui est un ancien ami qui avait une propension incroyable à dévorer la vie. Il allait de conquête en conquête, il faisait des excès en tous genres. Il a été terrassé par une leucémie foudroyante à 35 ans. Je pense qu’il sentait qu’il ne ferait pas de vieux os, et que c’est pour ça qu’il croquait la vie à pleines dents. Il avait cet instinct animal. Je trouve d’ailleurs qu’on ne s’écoute pas assez. On a tendance à faire les choses par convenance sociale. Il faut beaucoup de courage pour être heureux. Des gens résignés, il y en a plein.

C’est le cas de l’Ultra du Paris Saint-Denis ?

Marco, lui, ce qui compte pour lui c’est l’appartenance familiale. C’est ce qu’il a trouvé chez les Ultras. Il vend des pizzas pour aller aux matches. Il peut passer pour un abruti. Des quatre copains, c’est le plus superficiel. Mais pourtant… Il ne faut pas toujours se fier aux apparences. Quand on s’intéresse aux gens, on peut être vraiment surpris.

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